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Indiana Jones, Laurence d’Arabie et les croisés

3 Mars 2019 , Rédigé par Pereg

Indiana Jones...

Indiana Jones...

Petra, i’ve dreamed a lot about this place, it was the first and only thing I wanted to see in my trip in Jordan. And it was amazing being there, more than I imagine because Petra is so much more than just the Treasure, the most known place because of the movie, the Last Crusade.  It could be weird to write in English but I wanted to try it, as was my holiday over there, all in English.

Aller, pas de chichi, je repasse en français pour plus de lisibilité mais je me suis fait, juste pour moi, cet article au complet en anglais, langue que je n’ai eu de cesse d’utiliser durant tout mon périple jordanien.

Il a d’abord fallu se lever pour aller prendre l’avion mercredi matin, 5h du matin pour bien se mettre dedans et partir à l’aéroport après un petit-déjeuner sur les coups de six heures. Une valise en soute que j’aurais pu garder en cabine, mais qu’importe, j’embarquais avec MEA pour Amman. Le voyage fut très court, une heure à peine car les villes ne sont même pas distantes de trois cents kilomètres ! mais voilà entre les deux, il y a la Syrie et Israël donc ce n’est pas forcément simple. Quand on se dit qu’il y a un siècle, il y avait un train qui faisait Istanbul, Damas, Beyrouth, Jérusalem, Le Caire, ça laisse songeur…

En arrivant, je fus accueilli par un homme de l’agence de voyage, qui m’a facilité le passage à la Douane. Une fois la valise récupérée, Shaded m’attendait à l’aéroport. Il fut le chauffeur de tout mon voyage. Un homme d’une soixantaine d’années fort sympathique. On a récupéré Hani, le guide pour les quatre jours, inséparable de son chapeau qu’il a toujours vissé sur sa tête. Et pour compléter ce quatuor, Nancy, une canadienne de 67ans qui venait découvrir le pays après avoir fait l’Egypte.

On a donc filé vers le nord sous une pluie fine pour rejoindre Jerash, cité romaine antique. Quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai réalisé la taille du site et l’ampleur des ruines qu’il y avait sur place ! Des arches magnifiques, un cirque qui accueillait plus de 10 000 spectateurs, un théâtre très bien conservé également où un musicien jouait de la cornemuse. Oui, aussi dans la région, la cornemuse est un instrument traditionnel, sans surprise réelle mais tellement plaisant de le voir jouer l’Amazing Grace dans cet endroit qui semble si éloigné des pays celtes. La pluie augmentait d’intensité et nous poursuivions jusqu’au temple d’Artémis, le bâtiment le plus important de cette cité. En prenant la rue principale, via cardo, nous revenions sur la place ovale, agora magnifique dont les colonnes étaient toujours debout. Passage éclair dans le centre des visiteurs et il était temps de partir.

Poursuivant notre route vers l’Ouest, nous sommes arrivés à Ajlun, voir un château construit par le neveu de Saladin, premier rempart contre les croisés qui étaient plus au sud. Forteresse impressionnante même si elle était en grande partie détruite. En plus de ce fort aux accents du moyen-âge, la vue était magnifique… dit-on car avec le brouillard et la pluie qui étaient avec nous, on avait même du mal à voir à plus de cinquante mètres.  Ça nous ait arrivé régulièrement dans ce voyage, que la météo peu commode ne nous permette pas de voir le paysage assurément magistral. Qu’importe, nous faisions route vers Amman et l’hôtel où j’allais passer ma première nuit. Mais il était bien tôt, à peine 17h quand nous sommes arrivés.

Plutôt que de passer ma soirée dans l’hôtel, je me suis bougé et suis allé voir le centre-ville d’Amman, qui valait assurément le détour. Passage chez Hachem pour un petit falafel, j’ai filé voir le théâtre romain magistral de la ville, même sous la pluie, c’était bluffant, avec le forum immense juste devant, je ne pouvais qu’être impressionné. Passé devant la mosquée du roi Hussein, je me suis perdu parmi les multiples senteurs du marché aux fruits, puis vagabondé un peu plus au nord, sans vraiment savoir où j’allais, j’arpentais les rues en regardant partout. Je finis par remonter vers l’hôtel après une belle balade de deux heures à peu près. Oui Amman est une ville entre sept collines, comme Rome, alors ça grimpait un peu quand même. Un repas à l’hôtel et un lit douillet, j’étais prêt pour la suite !

Après une nuit où la pluie n’avait cessé de tambouriner aux fenêtres, nous partions vers le sud, au Mont Nebo. Celui-là même où dans la bible, Moïse revenant d’Egypte aperçu la terre des siens pour la première fois, il y mourut. Et comme la veille, la météo peu clémente ne permettait pas d’avoir la vue espérée sur la mer morte et Israël, mais en revanche l’église que Jean Paul II et d’autres papes sont venus visités avait de belles mosaïques. La ville de Madaba et plus largement la région étant réputée pour ça, on est passé par un atelier où travaillait des personnes à mobilité réduite, une coopérative comme il en existe de nombreuses dans le pays, aidée par la fondation de la Reine Nour. Petit rappel, en Jordanie, c’est une famille régnante, dont le roi Abdallah II est dépositaire du pouvoir.

A Madaba, il nous fallait aller voir l’église Saint-Georges, église orthodoxe classique qui recèle en son sol une merveille : une carte datant du VIème siècle qui montre tous les sites bibliques du Moyen-Orient, de l’Egypte à la Palestine, une mosaïque avec plus de deux millions de pièces. On peut y distinguer aisément certains lieux dont Jérusalem. Il ne reste qu’à peine la moitié de la carte, mais quel travail, et je n’imagine même pas la splendeur si l’on pouvait la reconstituer en entier. En sortant, la rue était gorgée d’eau, cinq à dix centimètres tellement il pleuvait, mais c’était sans comparaison avec les torrents d’eau versés sur la capitale, là même où je me baladais la veille, il y avait plus d’un mètre dans les rues ! le forum devant le théâtre était devenu une immense piscine. Folie que cette pluie.

C’est pour ça que s’est posé un choix important. Aller à Kérak comme prévu, ou partir pour le sud plus rapidement et aller voir un autre château, Montréal. Kérak, de ce que j’en avais lu m’intéressait au plus haut point, surtout pour l’immonde René de Chatillon qui en fut le maître. Tout ce que je voulais voir sur les croisades était là. Mais il y avait un vrai risque de nous retrouver coincé un peu avant Pétra si la météo peut clémente faisait bloquée la route… Alors passé cette mini-déception, nous sommes partis vers Pétra. Je gardais dans ma tête un questionnement réel sur la possibilité ou non de voir Pétra, car en fonction de la météo, ils pouvaient interdire d’accéder au site ! Montréal est une forteresse bâtie à la demande de Baudouin 1er, roi de Jérusalem pour protéger la défense des états latins d’orient et sa capitale. Celui-là tiendra même après la chute de la ville en 1187. Une forteresse impressionnante encore une fois, mais également avec une vue gâchée par le brouillard. Ca devenait une habitude lors de ce voyage.

La suite du voyage vers Pétra fut relativement calme, avec des traces de neige sur les bords de route. Mais on est bien arrivé à destination vers 18h. Buffet plus sympathique qu’à Amman, mais pas d’une grande qualité non plus. Plutôt que de rester prostré à l’hôtel, je décidais de me mettre en route vers le Cave Bar, qui se trouvait à l’entrée du site et dont les recoins sont d’anciennes tombes nabatéennes. Une petite bière locale en dégustation et je revenais à l’hôtel tranquillement ramené par deux jordaniens avec qui j’avais discuté un peu. Toujours avec l’inquiétude de ne pas savoir si oui ou non je pourrais voir Pétra le lendemain.

La nuit fut longue mais peu reposante, mais à 7h30, je recevais un message d’Hani nous confirmant qu’il n’y a aucun problème pour la journée, le site serait ouvert. Bonne nouvelle que j’ai transmis à Nancy au petit-déjeuner, et à 8H30 on était prêt à aller explorer. Elle aussi était avant tout venue pour voir Petra. Arrivé au centre des visiteurs, on a suivi le chemin menant au Siq, le passage obligatoire pour entrer dans la ville, celui-là même qui débouche sur le trésor, la tombe la plus connue, merci Indi. Tout au long de cette douce descente, je n’étais qu’excitation guettant à chaque tournant si je l’apercevais. Au bout d’un peu plus d’un kilomètre, je le vis, l’aperçu, cette merveille pour laquelle j’ai fait le voyage. Magnifique, réellement, magnifique.

Ce n’était que le début, car passé cette extase, nous sommes descendus pour aller voir la ville… et quelle ville ! des mausolées de rois encore plus impressionnants, des habitations troglodytiques, un théâtre creusé dans la roche. Un site immense. Hani nous a quitté là, et avec Nancy, nous voulions aller voir le monastère, 900 marches plus loin. Il nous a bien fallu une bonne heure pour y accéder mais on ne pouvait regretter cet effort tellement cette tombe, appelée monastère en raison des croix byzantines sur la montée, l’imposante structure était bluffante. On a également poussé juste un peu plus loin pour avoir une première vue sur le Wadi Rum, le désert de Laurence d’Arabie, mais aussi sur le grand rift, celui-là même que l’on retrouve en Afrique de l’Est.

Au retour du monastère, petite pause avant d’attaquer les tombes royales, toutes plus imposantes les unes que les autres, mais surtout, ce qui nous tenait à cœur, voir le trésor d’en haut. Il fallait pour cela, faire tout le contournement en haut des tombes royales, mais quarante-cinq minutes plus tard, on y était, au trésor vu d’en haut. Le soleil qui avait joué à cache-cache depuis le début se montrait pile à ce moment, il était quinze heures déjà. Au moment où j’allais partir, un homme m’invectiva grâce à mon maillot de la Bretagne, me disant venir de Brest. J’adore toujours autant voir que l’adage est respecté, qu’au cours de mes péripéties je trouve toujours un breton ou une bretonne quelque part. On a fait le chemin inverse puis remonté toute la ville, le trésor, le Siq, jusqu’au centre des visiteurs.

Un peu fatigué de cette journée fort sympathique, je me suis posé à l’hôtel, pensant aussi que le lendemain je devais déjà voyager en sens inverse. Mais pour l’heure c’était la lecture et la fin du roman sur Faust que ma marraine m’a offert à Noël qui occupait mes pensées. J’adore toujours autant me plonger dans des lectures sur la renaissance, cette période à ceci de particulier que d’illustres personnages se sont côtoyés, et ce médecin allemand, en faisait assurément parti. Je me suis lancé ensuite dans Romain Gary, ce nom m’évoque beaucoup mais je n’avais jamais pris le temps de le lire, à présent que j’ai bientôt fini les promesses de l’aube, je chercherai assurément à en lire d’autres de lui.

Samedi matin, réveillé à 7h comme finalement tous les jours de la semaine, nous sommes partis à 8h tapantes pour le Wadi Rum, le désert du fameux Laurence d’Arabie, participant actif de la libération des terres syriennes et arabes des ottomans. Et le désert à de folie qu’une nature aussi belle qu’aride. C’était comme beaucoup de choses durant mon voyage, impressionnant. J’avais l’impression de marcher sur l’histoire, de me balader à travers les années. D’une inscription cunéiforme, au lieu de rencontre des dignitaires arabes c’est vraiment quelque chose. De nombreux films ont eu aussi des scènes, Star Wars IX (les scènes ont été tourné il y a peu), seul sur Mars et quelques autres, ça fait toujours quelque chose de se le dire.

Vint le moment amère où il fallait repartir vers l’aéroport, et refaire en sens inverse l’autoroute du désert, assez longue car il nous a fallu un peu plus de quatre heures pour rentrer. J’étais très largement à l’heure à l’aéroport, j’ai dit au revoir à mes compagnons de ce périple et je suis parti à la douane. Posé en attendant l’avion, écriture et lecture n’ont eu de cesse de m’occuper.

J’ai adoré faire ce voyage, visiter ces endroits magnifiques, historiques, culturels, quelle richesse ! Je voulais tester le voyage organisé et une chose est sûre à présent, ce n’est vraiment pas ma manière de voyager. Même si c’était très bien, le moment le plus vivant c’est quand je me suis balader dans Amman. Alors je ne peux regretter tellement ce séjour a été fort pour tout ce que j’ai vu, mais je sais que je ne recommencerai pas de cette manière la prochaine fois. Jordanie, pays magnifique et riche de beaucoup, je reviendrai te voir.

Wadi Rum

Wadi Rum

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