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Au boulot !

30 Septembre 2018 , Rédigé par Pereg

Cette semaine marqua vraiment mon premier tournant professionnel libanais, une visite d’une maitre formatrice dans ma classe, une première sortie à la piscine avec mes élèves, la rencontre des parents, et différentes réunions. C’est fou de me dire que ça fait déjà un mois que je suis ici pour le travail, mais que je suis déjà si à fond dans le boulot. Rien de surprenant à travailler de manière intensive, mes derniers jours m’ont confirmé que j’étais bien à ma place dans ma classe, dans mon établissement, dans mon nouveau chez-moi, Beyrouth.

On a beau se dire même si ce n’est pas une inspection, une visite d’une collègue maître-formatrice dans la classe donne à ce moment le surcroit de pression pour dire que ce n’est pas commun. En effet Macha est venue voir ma séance de mathématiques sur les déplacements. Plutôt bien menée mais dans un mode qui n’était pas pour me satisfaire pleinement et c’est la raison pour laquelle durant notre entretien j’ai pu analysé ce qui s’est passé, le bon comme ce qui l’était moi. Grâce à mon passage à Cancale et la fréquentation de Brigitte et sa manière d’enseigner j’ai un recul plutôt intéressant sur ma pratique et son analyse. Je suis encore jeune professeur et j’ai beaucoup de choses à améliorer mais j’ai de l’assurance dans ce que je fais et je crois que ça se ressent aussi que finalement, de manière toute relative, je maîtrise.

Mardi en revanche m’a vraiment fait l’effet d’un boulet de canon. J’attendais en effet avec impatience le moment où j’allais aller avec ma troupe de pitchounes à la piscine. C’est tout un périple déjà de se rendre à l’université Saint Joseph (USJ) et rejoindre la piscine qui se trouve au 6ème étage d’un bâtiment. J’avais forcément une maman d’élève avec moi car je ne peux pas entrer dans le vestiaire des filles pour les aider à  se changer et ce fut là aussi une découverte de voir comment les garçons se comportaient. Un peu chaotique, ils sont néanmoins réussis à être tous en tenue pour la séance et presque à l’heure. Un test individuel de natation plus tard, les groupes de niveaux étant faits, nouveau passage au vestiaire. Là que ce fut plus compliqué… un slip par-ci, des chaussettes par-là, mais où elle est ma serviette, j’ai encore les cheveux mouillés, maman ne m’a pas mis mon second t-shirt…. Mais bon on est sorti de là, un peu fatigué, mais surtout dans l’attente de la séance de la semaine prochaine. Je ne serai pas dans l’eau avec eux mais sur le côté pour assister le maître-nageur du groupe le plus faible. Un passage à Mezyan pour le dîner, dernier repas avec Sarah, Bassam & Ali qui décollaient le lendemain, encore une adresse que je ne vais pas oublier. Une soirée plutôt simple, mais quoi de mieux que de voir encore une fois des gens que l’on apprécie.

Mercredi amenait la rencontre des parents, une des étapes toujours très importante du début d’année, un contact avec ceux qui peuvent venir et au Liban ils sont nombreux, j’ai eu 23 parents pour 28 élèves, ça ne m’était jamais arrivé. C’est surtout aussi que je n’étais pas le seul à intervenir, laissant la place aux enseignantes d’arabe et d’anglais de la classe. Mais pour cette année j’avais décidé d’innover, ne souhaitant plus faire un monologue de présentation de la classe, des cahiers, des évaluations etc… J’ai noté quelques thèmes au tableau et j’ai proposé aux parents de mettre des questions sur des post-it dans la thématique correspondante. Ils ont joué le jeu et j’avais quatorze questions. Au moins j’ai répondu directement à leurs interrogations et je crois que ça leur a plu, leur faisant parvenir par mail l’intégralité d’un compte-rendu prérédigé pour cette réunion. L’idée était d’avoir un vrai dialogue et je crois que ce fut le cas.

Après cette réunion, j’ai filé à l’institut français avec Fehmi mon collègue de Technologie pour une réunion des néo-résidents. Accueilli par un responsable du consulat, une de l’ambassade et la directrice de l’institut français, le ton était donné. C’était somme toute une réunion assez formelle mais j’ai eu la confirmation que je pouvais utiliser mon habilitation DELF/DALF ici, il faut cependant d’abord que je m’organise dans mon travail avant de me sortir de ma classe pour faire passer cet examen en français langue étrangère. Il y a aussi des cours d’arabe libanais à l’institut français démarrant la semaine prochaine, entre ça ou des cours avec un professeur que l’on a recommandé, je verrai ce que je ferai.

Jeudi s’est poursuivi sur ce même rythme intense, évaluations nationales de CE1 avec des consignes difficiles à appliquer en classe, mes élèves ne comprenaient pas que s’ils ne finissaient pas leurs exercices ce n’avait rien de dramatique, mais pour certains, impossible de laisser un exercice non terminé, ils sont déjà formaté pour trouver le résultat, quoiqu’il en coûte et j’avoue que ça m’a surpris que déjà à leur âge ils soient ainsi. On a beau dire que l’école est l’endroit où l’on peut se tromper, recommencer à nouveau si nécessaire, pour eux, tout doit déjà être bon et fait rapidement, ils n’ont pourtant que 7 ans. Une réunion des personnels français de l’établissement a eu lieu également, j’ai été surpris de savoir qu’une de mes collègues rentrait en France, son conjoint ayant beaucoup de difficulté d’adaptation ici. Je ne me rends pas compte car je suis venu seul, mais quand on vit à deux, ou en famille, il y a aussi d’autres paramètres à prendre en compte pour une vie au Liban.

Vendredi soir est vite arrivé et avec lui les imprévus du weekend, je ne savais pas trop quoi faire mais Florence m’a proposé de les rejoindre à Mar Mikhaïl, on a filé chez Tommy qui recevait un ami syrien qu’ils n’avaient pas vu de longue date. On les a rejoint sur le toit de leur immeuble, une vue nocturne de Beyrouth qui m’a fasciné, s’élever donne toujours une autre perspective. Un passage à Riwaq et l’on filait à l’est pour une soirée sur un Rooftop. Et pour de l’imprévu, je fus servi. Une ambiance funk, plein à craquer et comme par hasard, presque tous ceux que j’avais déjà rencontré à Beyrouth étaient présents, du gang brésilien  à Florine, d’Everitte et Madhu au barman du street bar. J’ai trouvé ça vraiment génial.

Le reste du weekend ne fut pas du tout sous les mêmes auspices, corrections des évaluations et préparation de la semaine, c’était prévu, ça ne m’a pas dérangé. J’ai aussi pris le temps d’aller me balader un peu quand même, passer à la librairie Antoine, prendre un passage un Chawarma, et lire, oui j’avais aussi besoin de simplement me poser avec un bouquin, j’en ai déjà six qui m’attendent mais Léon l’africain est en ce moment mon compagnon de mots. Cette semaine me donne vraiment l’impression d’avoir lancé mon année ici, il était temps…octobre arrive déjà !

Vue du toit vendredi soir

Vue du toit vendredi soir

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Achoura, Saïda et Atlanta

23 Septembre 2018 , Rédigé par Pereg

Atlanta

Atlanta

Cette assonance représente bien ce qui a pu être marquant pour moi cette semaine. Un nouveau jour férié, celui-ci plus spécifique, en raison des célébrations pour l’Achoura, deuil chiite, qui est particulièrement marqué dans mon quartier. Les deux autres sont des villes, l’une que j’ai visité, la dernière étant la destination de Bassam & Ali dont on fêtait le départ hier soir.

A l’école les choses se mettent peu à peu en place, j’ai expliqué la manière dont je voulais travailler avec les élèves, et ça va prendre du temps. Nouveau plan de travail avec les évaluations de CE1, qui comme en France, vont être ravissantes à faire. J’ai eu aussi et ça va continuer des réunions pour le lycée, la ville, mais aussi pour le réseau AEFE, c’est assez formel mais important. J’ai découvert aussi cette semaine que j’avais le droit à une prime d’installation. Ce n’est pas le cas de tous les lycée, car chaque chef d’établissement décide. Il faudra simplement à présent que j’ouvre un compte pour pouvoir la toucher ici, comme d’ailleurs mes trois premiers salaires qui sont versés par l’établissement, à partir de décembre ce sera le ministère des affaires étrangères.

Mardi soir, futsal.  J’ai pu aller jouer au football à nouveau dans le sud de la ville, et cette fois-ci j’avais pris mes dispositions pour arriver à l’heure, tellement bien d’ailleurs que je suis arrivé avec plus d’un quart d’heure d’avance. Un match sympathique, ça fait toujours du bien de se dépenser, quelques passes et buts, mais c’était surtout notre goal Bassam qui s’est illustré de bonne manière par quelques arrêts spectaculaires.. Je ne sais pas finalement si sur du long temps c’est ce que je souhaite faire, j’y prends un vrai plaisir en tout ça pour l’instant.

Mercredi soir, j’ai pu sortir en ville, n’ayant pas eu classe le lendemain. Il me fallait rejoindre Flo, Christer & Cie pour un repas arménien à Makan du côté de Mar Mikhaïl. Arrivé à 20h et des poussières, Madhu, une de leur amie venant d’Inde, était déjà là. On a discuté un peu et le reste de la troupe est arrivée, dont Sarah une amie française de Flo arrivée pour visiter. On a découvert des plats assez intéressants et pour une première dans ce restaurant je ne pouvais pas être déçu, même si visiblement ce n’est pas le meilleur que les autres ont pu y faire. Un passage chez Toros pour quelques billards et il était temps de rentrer. Bassam et Ali ont proposé de poursuivre chez eux, je n’ai pas refusé et on s’est retrouvé à chanter du Céline Dion avec Ali et Flo, avec les regards dépités de Christer et Bassam. L’aube pointait son nez quand je suis rentré.

Un jeudi après-midi à bosser avant un skype avec les frangins, Evan et Elise souriant à la caméra, un plaisir. Une dernière journée en classe avant de démarrer le weekend en douceur. Vendredi soir au repos, enfin c’était l’idée de départ… En allant faire deux trois courses j’ai écrit à Fehmi, le conseiller péda de technologie du LAK, pour avoir de ses nouvelles on ne s’était pas croisé de la semaine, c’est une des premières personnes avec qui j’ai discuté au boulot durant les réunions. Il me dit qu’il part rejoindre d’autres collègues pour une soirée et me propose de l’accompagner. N’ayant rien de prévu je file avec lui vers Em Nazih un endroit fort sympathique, plein de verdure dans une ambiance chaleureuse. On y a retrouvé une quinzaine d’autres conseillers péda du secondaire, une table de nourriture magnifique à déguster, il n’en fallait pas plus pour passer une bonne soirée. Un morlaisien, un léonard et un nantais en prime, c’était improbable mais ça m’a bien fait sourire de croiser à nouveau des bretons. On a pu voir également un groupe de musique faire danser sur des musiques arabes très connues.  Rentré comme Cendrillon c’était vraiment une belle soirée, l’imprévu apporte toujours de savoureux moments.

Samedi matin, une nouvelle ville, Saïda. On y était passé pour aller à Tyr sans s’arrêter et ça m’avait donné envie d’y revenir. Les étudiants avec qui je m’étais retrouvé à Jbeil me l’avait également conseillée. Arrivé à Cola, la gare routière du Sud, j’y ai retrouvé Sarah et on est parti en bus. 10h au départ de Beyrouth et à 11h on démarrait par le château de la mer, une forteresse détruite dont il reste une tour  et quelques murs mais qui sont très impressionnants, on y accède uniquement par un pont. Le soleil tapait, on s’est dirigé vers l’intérieur de la ville pour faire le musée du savon, et il était plutôt cool. En arpentant au hasard les ruelles on s’est retrouvé devant l’ancien caravansérail français, une bâtisse imposante derrière lequel on avait vu une place sur le plan. Et en arrivant là, du calme, du silence, pas de bruits de voitures et des gens posés, un plaisir. Un repas des plus agréable, un passage par un palais ottoman et un finissait par un dernier verre face au château de la mer. Retour à Beyrouth vers 19h, il fallait se préparer pour la soirée.

J’avais donc choisi le seul tshirt américain que j’ai en ma possession, celui de Georgetown, pour célébrer leur départ vers les USA. La soirée fut charmante, des invités divers, j’ai eu plaisir à discuter avec des gens très différents et charmants, d’Everitte qui est artiste à Valério un diplomate italien. Alors oui ça me fait bizarre de me dire qu’Ali et Bassam partent cette semaine mais c’est ainsi, moi je ne fais qu’arriver, je suis ravi déjà de les avoir rencontrer. Je sais la chance qui est la mienne d’avoir été introduit à tous ces gens grâce à Flo et Chris et je ne doute pas que d’autres soirées suivront.

Un retour au calme ce dimanche, je n’oublie pas que je suis là avant tout pour travailler, mais j’attends avec impatience les prochains imprévus qui égayeront mon quotidien libanais.

SaïdaSaïda
Saïda

Saïda

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Hégire et coups de soleil

16 Septembre 2018 , Rédigé par Pereg

Hégire et coups de soleil

L’Hégire, comme pour me rappeler que je vis dans un pays pour une part musulman, mardi était un jour férié, pour célébrer le nouvel an musulman 1440. En plus, tous les pays n’ont pas la même date et décident quand ils posent ce jour férié, j’ai appris qu’à Dubaï c’était jeudi. Durant ma première vraie semaine de classe, ça m’a fait sourire d’avoir déjà une journée de libre. Ce qui m’a permis de me rendre sereinement à l’ambassade pour l’édition de ma carte de séjour. Oui les écoles sont fermées, mais tout ne l’est pas et l’ambassade de France était ouverte comme un jour ordinaire. 8H30 sur place, en 30 minutes c’était plié. Il ne me reste plus qu’à attendre que le dossier suive son cours, mais en attendant sa validation, je ne quitterai pas le territoire libanais. Non pas d’ailleurs que j’en ai l’envie pour l’instant mais j’ai commencé à réfléchir à une potentielle destination pour la semaine de la Toussaint. Pas de route du Rhum pour moi cette année, alors plutôt que de rêver aux pontons de St Malo, j’ai envie de découvrir un autre pays, je verrai plus tard où exactement.

De l’ambassade à l’institut français il n’y a qu’un pas que j’ai franchi, je voulais avoir voir la médiathèque, mais aussi  me renseigner sur le DELF/DALF, examen en français pour les allophones. J’ai passé en avril une habilitation pour la correction de cet examen et je me suis dit que ça pouvait peut-être servir ici. J’ai rencontré la directrice adjointe de l’institut qui m’a confirmé que mon profil pourrait être utile car peu de leurs correcteurs sont finalement natifs, comme au lycée, j’ai donc cette chance. A voir quand même si d’un point de vue légal ce sera faisable. Mais en attendant j’ai pris le temps de dévorer trois bandes dessinées, une sur Ali durant la guerre d’Algérie, une biographie d’Olympe de Gouges, et un court récit sur Phillipe le Bel, j’étais transporté, on a beau dire, mais voyager par la lecture, c’est toujours magique, cette fois-ci c’était plutôt dans l’histoire.

Je n’ai pas oublié non plus que mes cours ont démarré et que ma routine de travail va se mettre en place, néanmoins lundi j’ai eu un choc, quand j’ai fait pour la première fois un exercice d’écriture. Les élèves ont eu beaucoup, beaucoup de mal, c’était le retour de vacances mais ça m’a piqué. Le reste de la semaine fut plus aisé avec les élèves, car finalement oui ce n’était que le premier exercice et déjà pour certains je peux voir le niveau plus que correct qu’ils semblent avoir. Ils en ont plein de choses à dire ces petits et puis ils sont vraiment attachants. c’est fou comme on peut s’attacher si rapidement. Le rythme lui est lui bien différent, il va falloir que je m’y habitue, me lever à 6h, travailler jusqu’à 18h, j’ai toujours préféré rester à l’école plutôt que chez moi, je m’y trouve plus concentré. C’est assez facile pour moi de me mettre en marche le matin, mais la sieste est devenue clairement indispensable ! 18 minutes sur le tapis de la classe une fois les élèves partis. Les après-midis passent si vite mais c’est normal, j’ai tout à faire et ce n’est que le début d’année. Ensuite, une fois sorti, je peux vraiment faire autre chose.

C’est d’ailleurs comme ça que mercredi soir je suis parti à Sin El Fil, faire un futsal, un autre terrain, une autre équipe avec laquelle jouer, le même plaisir de se dépenser ! la partie était plutôt sympa, pas la route, ce fut vraiment long pour venir, couteux également. Si je ne peux pas m’arranger pour faire ce trajet avec quelqu’un qui le fait, je devrais y renoncer. Qu’importe les choses se feront au fur et à mesure, comme une classe que l’on met en place, les affichages arrivent les uns après les autres quand les choses ont été abordées. Mardi soir j’ai fait aussi un tour à Mar Mikhael, mais je sais que je réfléchirai vraiment avant de m’engager sur une sortie le soir, la priorité, c’est ma classe.

Ce vendredi soir, j’ai eu le plaisir d’avoir été convié par certaines collègues à sortir boire un verre, dans un endroit plutôt sympa, le rooftop Escobar, très tendance et assez bobo, l’endroit n’en était pas moins sympa. C’est tellement une autre ambiance que ce que j’ai pu faire depuis le début, ça a un certain charme, et le moment fut très plaisant, on a pu vraiment bien discuter et ça m’a permis d’en apprendre un peu plus sur l’école et les collègues, ce qui est pour moi aussi important pour mieux comprendre et envisager mon environnement. Je ferai d’autres sorties avec elles assurément même si ce n’est pas de prime abord ma manière de faire les choses.

Samedi, avec Florence, Christer, Ali et Bassam, on est allé à Tyr, Sour, je ne sais jamais ce qu’il faut écrire. Bassam a pris la voiture d’un de ses frères et nous sommes partis de Beyrouth en milieu de matinée, direction le Sud. Un petit arrêt à Jaber pour récupérer un labneh et on a filé sur l’autoroute. Ce qui m’a le plus impressionné, ce sont les passages de Checkpoint de l’armée, ils regardent chaque voiture sans les arrêter, le chauffeur doit enlever ses lunettes de soleil et les saluer. Je n’attendais que ça depuis quelques temps, sortir de la ville, aller respirer ailleurs, et puis quand on m’a proposé la plage je ne pouvais être que ravi. Même s’il y a la mer à Beyrouth ce n’est pas pareil, là c’était vraiment pour se baigner, ce que je ferai pas dans la capitale. Une plage de sable fin, il y avait du monde mais ce n’était pas bondé. Un sable chaud, des vagues, une eau claire... Quel pied !!!! C’était si facile en plus, une eau à plus de 29°C que demander de plus ! Oui même en l’écrivant la température de l’eau me parait abusée. Je ne sais pas quand sera la prochaine baignade mais j’y retournerai c’est sûr. Avant de quitter Tyr, nous sommes allé sur le port et on a déguster du poisson, de la pieuvre et des crevettes, c’était super bon ! Un petit restaurant ombragé au calme avec vue sur l’eau, Tony. Encore une grande découverte ! 19H30 retour à Beyrouth, une douche et il était temps de partir en soirée, chez Gill pour l’anniversaire Tarik, avec un groupe de brésiliens très sympathiques.

Aujourd’hui fut plus calme, un petit tour à Downtown où j’ai croisé des parents d’élèves, quelques courses de fruits et légumes car les magasins sont ouverts comme tous les autres jours. Des figues fraiches c’est vraiment un délice. Et bien sûr, un petit retour à mon bureau en fin de journée pour continuer à préparer la semaine qui arrive, ayant en fond le nul des canaris, mais surtout l’exploit girondin de Kevin Mayer, 9126 points ! Alors que j’écris ces dernières phrases, je dois évidemment vous dire que hier j’ai pris des couleurs malgré la crème solaire, rougeoyant aux épaules et au visage, mais rien de dramatique, juste de quoi dire, j’ai bien profité du soleil, et ici, il cogne vraiment. La prochaine fois, je tartinerai encore plus.

On m’a dit aussi pour mes fautes d’orthographe, c’est clair que ça fait tâche pour un enseignant, je vais essayer d’en faire le moins possible et de mieux me relire. Promis !

la plage et les poissons
la plage et les poissons

la plage et les poissons

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Rentrée

9 Septembre 2018 , Rédigé par Pereg

ma classe

ma classe

Ça devait bien arriver un jour et ce fut pour ce vendredi, ma première rentrée à l’’étranger depuis Varsovie et le collège avec Agata. Mais ici rien à voir, c’est ma classe, CE1 C, celle que je voulais depuis tellement longtemps. 28 élèves aux prénoms francophones ou arabes pour la plupart que je vais essayer d’écorcher le moins possible, pour ensuite les prononcer de la bonne manière. Alors en les voyants arrivés vendredi matin, j’ai eu un petit pincement au cœur en me disant « j’y suis », comme un accomplissement alors que ce n’est simplement que le début de mon aventure libanaise.

La semaine entière a été consacré à cette préparation. Déjà lundi je suis retourné au lycée, récupérer du matériel et des choses à mettre en place dans la classe, cahier, pochettes, crayon, un ravissant inventaire à faire, pour reprendre les bonnes habitudes. Un pc portable avec un vidéoprojecteur, tout ce qu’il faut pour bien démarrer. Ce fut plus compliqué pour mettre en place l’affichage de la classe, mais j’ai réussi à trouver une comptine numérique et un alphabet, le reste sera à faire au fur et à mesure des apprentissages. Il y a plein de choses géniales que j’ai pu découvrir à Cancale et que je souhaite réinvestir ici. J’ai dû parcourir la ville pour trouver un éphéméride, objet incontournable pour voir le temps qui passe, et je l’aurai bientôt. Plein de souvenirs de ce que j’ai pu faire avec Brigitte me reviennent en tête, j’ai tellement appris sur ce qui peut être fait en CE1 avec elle. ici, ça ne pourra que me servir et m’aider.  Chaque chose en son temps, l’année ne fait que commencer. Mardi, j’ai poursuivi mon aménagement, mais j’ai aussi et surtout rencontrer l’autre homme, le seul que je vais côtoyer au quotidien, Cédric, maître de CP. Il vient de terminer une résidence à Bakou en Azerbaïdjan et découvre un pays arabe comme moi. Un peu plus âgé, je ne doute pas que l’on va bien s’entendre, nous sommes les seuls français enseignants en primaire finalement, car les deux autres résidentes sont en maternelle.

Lors de la réunion de mercredi matin, j’ai rencontré les autres nouveaux, français ou libanais d’ailleurs. On a eu un historique du lycée lui-même, son histoire, car c’était un lycée de jeunes filles il y a plus d’un siècle, mais aussi sur la fondation qui a le contrôle de l’établissement ou encore nous prévenir de la posture d’enseignant à avoir face aux élèves. Jeudi  était officiellement la pré-rentrée avec une assemblée générale dans le théâtre du lycée, 200 personnes y travaillent tout de même, dont 73 enseignants en primaire, c’est vraiment une structure à laquelle je ne suis pas préparé, mais je vais m’y habituer rapidement, c’est une chance d’avoir autant de collègues avec qui partager et pouvoir monter des projets. On a fait une réunion avec seulement les enseignants de CE1… à cinq ! Jamais je n’avais vu une école avec autant de classe. Un jour je ne me poserai plus la question, un jour.

Pour la rentrée, je voulais aussi aller me faire tailler la barbe, soyons honnête après trois semaines, il était temps de le faire aussi. Le seul problème est que dans mon quartier je n’ai pas trouver un seul barbier parlant anglais. Qu’importe je voulais le faire donc je suis rentré dans un petit salon de coiffure, tenu par un jeune à la coupe de footballeur. Avec google traduction j’ai réussi plus ou moins à expliquer ce que je souhaitais… Une fois installé, le mec a pris sa tondeuse et a voulu me faire les cheveux ! J’ai pu le stopper à temps, erreur de communication assurément, il a fait son travail, le résultat est pas mal, surtout quand on paye 3$ ! Ce prix m’a semblé dérisoire mais c’est la norme ici. A présent, j’ai trois semaines pour apprendre à dire « tailler la barbe, plus court  etc » je vais devoir me débrouiller car la prochaine fois, les cheveux devront y passer aussi !

Ce vendredi était LE grand jour, la rentrée, la vraie, et je ne fus pas déçu. Arrivé au collège à 7h, on devait tous être là pour démarrer à 7h15, les rues adjacentes étaient pleines d’élèves tous très curieux ce qui est bien compréhensible. Je suis allé posé mon sac dans la classe, vérifié que les climatiseurs fonctionnaient et je suis descendu avec ma liste d’élèves dans la main, sans pour autant savoir aucun nom. Et peu à peu, les élèves, les parents venaient me voir pour me demander « CE1 C ? » « vous êtes le maître ? » « est-ce ce que *** est dans votre classe ? » et j’ai récupéré la plupart de mes élèves avant 7H40. Il était l’heure de monter en classe, certains parents prenaient des photos, de NOMBREUSES photos, certains m’ont même demandé s’ils pouvaient me prendre en photo… je sais que je suis beau, mais ça m’a fait bizarre, c’est visiblement tout à fait courant au Liban, j’ai quand même refuser poliment, ils auront bientôt la photo de classe. 25 sur 28 pour une première journée, et un seul qui a pleuré quand il a découvert que je n’étais pas une maîtresse^^ oui un homme en enseignement élémentaire ici, ça reste surprenant.

J’avais oublié combien ils sont petits et peu autonomes en CE1. Très appliqué, ils ont tous voulu me montrer qu’ils avaient tous bien leur matériel, les cahiers, les crayons, que dès lundi certains vont se mettre à les chercher. J’ai vraiment apprécié de retourner en classe ce vendredi, être avec mes élèves et reprendre doucement, c’est clair que ça me change du collège même si les deux ne peuvent être comparés, ce sont simplement plusieurs aspects de mon métier si varié ! Une concertation qui s’est prolongée avant d’être finalement en weekend. La rentrée était le plus important, mais j’ai pu profiter quand même de pleins d’autres choses cette semaine.

En rentrant lundi soir, petit moment cuisine quand j’ai reçu un message de Chris me proposant un afterwork. Je l’ai donc rejoins lui et Tommy pour une bière à Mar Mikhael, et quelques autres mais plus raisonnable cette fois, on n’a pas attendu l’aurore ! Mardi soir, Bassam m’avait proposé de rejoindre  son groupe pour un futsal sur la route de l’aéroport. Rendez-vous 19h30, pas de soucis je prévois large pour y aller. Le seul problème, c’est que le taxi qui m’a amené a fait plus d’un détour… et je me suis retrouvé au milieu d’un camps de réfugiés palestiniens, c’était inattendu mais j’étais surtout fixé sur le match que je devais rejoindre. Une chose est sûre il y a une part de Beyrouth, du Liban que je ne connais pas encore mais que j’ai envie de découvrir, car être palestinien ou syrien ici, c’est être dans une autre réalité. Je suis arrivé pour 20h finalement et j’ai apprécié de jouer avec des libanais, français, italiens et un américain. Par contre quelle chaleur ! je ne crois pas avoir autant sué de ma vie tellement j’ai perdu d’eau. Qu’importe un retour à l’appartement, un petit verre de gris de gris libanais pour clore cette soirée, un équivalent du rosé mais libanais. Le vin libanais, voilà bien un domaine que les prochaines semaines je vais assurément tenter d’explorer !

Vendredi soir, Florence était de retour à Beyrouth,  ils m’ont proposé de passer les voir, nous avons passé la nuit à simplement discuter, un vrai plaisir de retrouver une amie que je n’avais pas vu depuis Noël. Elle représente aussi pour une part ce pays, elle est la première personne que je connaisse à  m’avoir parler du Liban, et d'une certaine manière, elle a contribué à ma venue ici.

Une petite visite du musée Sursock samedi après-midi en compagnie des étudiants français rencontré à Byblos. On a bien ri, le musée lui-même est vraiment intéressant, la collection permanente comme les expositions temporaires, c'est surtout un havre de paix dans cette ville si dynamique, une oasis de calme. Dimanche midi, brunch, j’en avais envie alors je suis allé voir un endroit devant lequel j’étais passé plusieurs fois et qui me donnait vraiment envie, la cantina sociale. Un petit déjeuner libanais, et un milkshake au caramel, j’étais comblé.

En cette fin de journée (il est 20h à l’heure où j’écris ces dernières lignes), je n’ai pas oublié de reprendre le chemin du travail, à partir de 16h comme j’ai l’habitude. Cependant entre le travail, le blog et le reste, il faudra sûrement que je revois mon organisation, mais comme je me le répète assez souvent, ce n’est qu’un début.

Rentrée, check !

Brunch de ce dimanche

Brunch de ce dimanche

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Balades, Norvège & Byblos

2 Septembre 2018 , Rédigé par Pereg

Raouche, le rocher aux pigeons

Raouche, le rocher aux pigeons

Ces trois termes, associés ensemble peuvent paraître surprenant mais résument tout à fait l’autre facette de ma dernière semaine avant de démarrer au lycée. J’ai en effet pris le temps de chaque jour sortir découvrir Beyrouth, ce sera plus difficile quand j’aurais un emploi du temps complet. J’en profite donc pour explorer, de Manara à Achrafieh, de Zarif à Mar Mikhael.  

C’est donc comme ça que j’ai commencé mercredi à me balader. J’avais décidé de faire le tour de la corniche en partant de la marina au nord, à proximité du départ du marathon. Ca donnait vraiment une nouvelle perspective de la ville. Au bout du bout, tout à l’Ouest, il y avait un attroupement plus massif que ce que j’avais pu croiser depuis le début de ma balade. J’ai eu le plaisir de découvrir «Raouche, le rocher des pigeons »,  c’est le seul endroit joli et naturel que l’on peut voir d’après certains. En rentrant je me suis posé et au moment où j’allais m’affaler devant un film, j’ai eu un message me proposant d’aller boire une bière en ville. Je n’ai pu pas refusé et j’ai rejoint Christer and Tommy à Mar Mikhael. En compagnie de deux norvégiens, je ne pouvais qu’être bien. D’abord autour de partes d’échecs, puis un billard, pour finir par apprendre le Backgammon grâce à un vieux libanais vers cinq heures du matin. On est sorti de là, le jour pointait doucement son nez. Deux bières de plus à Sassine et à huit heures, j’allais me lover dans mon lit. Les soirées sont toujours surprenantes quand on est bien accompagné et pour mes débuts beyrouthins, c’est clairement plutôt pas mal.  Thanks Chris !

Rien de particulier avant d’arriver à ce matin, ce dimanche. Je m’étais résolu à faire une sortie en dehors de Beyrouth au moins une fois avant ma rentrée. Alors ce matin quand je me suis réveillé  et qu’il n’était pas 8h, je n’ai pas hésité. Un petit déjeuner rapide, un sac de randonnée avec tout ce qu’il fallait et je suis parti direction Charles Helou, la gare routière de la ville. J’y ai trouvé un bus pour m’emmener où je souhaitais aller, Byblos. Une charmante petite ville avec un site historique inscrit au patrimoine de l’UNESCO, ville multimillénaire, égyptienne, hittite, phénicienne, grecque, macédonienne, romaine, arabe, croisée, ottomane au fur et à mesure des conquêtes. Elle se situe dans le district de Jbeil à 40 km de Beyrouth. Alors dans le bus qui prenait la direction de Tripoli au nord du pays, je suis descendu au bord de l’autoroute après que le chauffeur ait crié « Jbeil ».

Une fois descendu de cette manière qui me semblait peu conventionnelle, j’avoue que je me suis demandé si c’était une bonne idée d’être parti comme ça, seul, sans guide ni personne. Mais voilà que sont descendus avec moi trois français plutôt jeunes qui n’étaient pas plus avancés que moi. C’est comme ça que j’ai rencontré Clara, Florine et Arthur, des étudiants en licence de journalisme entre Lille et Paris et ma légère appréhension a disparu. On a avancé ensemble vers le centre-ville plutôt mignon, un petit port typiquement méditerranéen, ça faisait du bien de sortir de la capitale pour se retrouver plus au calme. On est allé jusqu’à la plage et sur le retour il était temps de manger. On a trouvé un petit restaurant assez cozy et pas cher, un kafta très goûté et on partait visité la citadelle croisée et le site des ruines antiques. La chaleur ne nous a pas quitté mais on en a bien profité, se baladant librement dans les ruines, ou montant tout en haut du donjon. Trois heures sonnaient et on trouvait que l’on avait fait le tour de Byblos, du moins pour une première visite sans autre but que de découvrir.

Pour le retour on est donc allé sur le bord de l’autoroute pour trouver un transport pour nous ramener à Beyrouth, on a pris un petit bus typique, il y en a pas mal dans la capitale mais je n’avais jamais osé rentré dedans, mais plutôt que d’attendre aléatoirement un bus qui faisait la liaison Tripoli-Beyrouth, on a voulu essayé. Et l’on a pas été déçu ! Assez serré, j’étais incapable de mettre mes pieds devant moi, il fallait que je les mette au milieu. C’était encore pire pour Arthur qui fait une tête de plus que moi. Au bout de trois minutes, une voiture nous a fait une queue de poisson, et le chauffeur qui l’a percuté légèrement par l’arrière. Pas de constat, rien, chacun a continué son chemin non sans klaxonner évidemment. A un moment donné, j’ai cru voir des éclaboussures au niveau de l’embrayage… Je ne me trompais pas, car on s’est arrêté, et pour refroidir son moteur, le chauffeur versait de l’eau sur son moteur, ce qui provoquait les éclaboussures… S’en était trop, on est donc sorti, on a marché 100m et un autre bus s’est arrêté et nous a amené à destination. J’ai eu du mal à réaliser le trajet peu commun que l’on venait de faire mais c’était quelque chose ! La rencontre avec ces trois jeunes a clairement aidé aussi, car j’ai vraiment passé une super journée avec eux. Ils sont les premiers que je rencontre de mon propre chef si je puis dire, comme quoi de nouvelles rencontres, ça ne tient à rien, simplement partir en balade. Je les reverrai bientôt j’en suis sûr, après tout, eux aussi, ils sont là pour un an.

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2 Septembre 2018 , Rédigé par Pereg

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Une nouvelle semaine et les changements attendus sont arrivés. J’ai quitté l’hôtel pour mon appartement à proximité du lycée. L’installation fût plaisante, je me suis senti directement chez moi, dans cette chambre qui sera la mienne pour l’année à venir. En tout cas c’est l’idée pour démarrer. Un lit simple, un mobilier réduit au strict minimum, mais une grande vitre pour profiter de la lumière du jour, sans oublier le climatiseur, ici il est clairement obligatoire pour survivre à la chaleur libanaise. A la moindre marche de 5 minutes, je suis presque en nage alors pour simplement baissé un peu la température et la ramener vers 25 degrés, pas le choix, on allume la climatisation. C’est sûr qu’en terme de logement, je ne suis pas sur le standard français, mais pour la vie ici, ce sera parfait. A proximité il y a tout ce qu’il faut, un marchand de fruits et légumes, une « supérette » où je peux trouver ce dont j’ai besoin.  Je me doute bien que tous les produits ne seront pas bio, ça va être plus compliqué mais je ne désespère pas d’en trouver ici à un prix raisonnable. C’est pareil pour le recyclage, il y a beaucoup de progrès à faire, le verre va par exemple dans le tout-venant… A l’avenir cela changera peut-être, je dois m’en accommoder pour l’instant. Mon premier repas cuisiné, une salade de tomates, poivrons, carottes, après une semaine sans cuisiner de légumes, ça m’avait manqué de manger de la verdure. J’ai oublié de le préciser avant, mais il va sans dire que je n’ai qu’une décoration au mur… Mon drapeau breton !

Une autre démarche qui me tenait à cœur et qui pouvait être importante pour la suite a été également réalisée, mon inscription au registre des français à l’étranger. Je l’avais déjà fait quand j’étais en Pologne, pour le plaisir d’avoir la carte de résident expatrié. Ici, à titre officiel, ça pourrait être important. Le lycée me l’aurait de toute façon demandé dans un futur proche. Une fois cette première étape réalisée, j’ai le droit un rendez-vous courant septembre pour l’établissement de ma carte de séjour ici avec le permis de travail qui l’accompagne. Une fois tout ça terminé, je serai officiellement travailleur français expatrié, professeur dans une école française.

J’ai découvert mon lycée en cette fin d’été, passé les différents portails, voir un peu l’immensité du site, et je ne fus pas déçu. 8 bâtiments, 1500 élèves dont 1000 en primaire, plus de 120 pour le simple niveau de CE1 ! ces chiffres montrent bien à quel point, le français, l’éducation française est une volonté des parents libanais pour leur enfants. Je savais que nombreux étaient ceux qui ont un attachement à la France, mais d’arriver à l’école me le confirme un peu plus encore. CE1C, ma nouvelle classe, 4ème étage, en bout de couloir, des fenêtres sur trois côtés, et de quoi me donner pleins d’idées de mise en place pour la rentrée, il faudra tester de toute façon.

En rencontrant la directrice, et la maître-formatrice attachée à l’établissement, j’ai eu la surprise de savoir que nous serons inspectés cette année. Moi qui pensait être tranquille de ce côté, erreur ! Dans ce genre d’école, c’est l’établissement en entier qui est inspecté, on vérifie que l’enseignement correspond bien à celui des programmes français, ils passent donc dans chaque classe. Ce n’est pas vraiment important mais j’ai été quelque peu surpris. Tout comme je l’ai été de savoir que l’ensemble des enseignants ne sont pas français, mais la plupart libanaises, oui  car il y a exclusivement des femmes en plus des résidents. Au Liban plus encore que chez nous, ce sont des femmes qui enseignent aux enfants, les hommes sont plutôt au sein des collèges & lycées. Un résident français travaille par niveau de l’élémentaire, et représente « le savoir-faire » de la formation française, de l’Education Nationale. Un petit coup de pression supplémentaire qui n’est pas pour me déplaire, et me met directement dans le bain. Moi qui a toujours eu du mal à entrer dans le moule de l’Institution, j’en suis à présent le dépositaire auprès de mes collègues.

On est allé rencontrer le proviseur du lycée également qui nous a expliqué un peu comment était dirigé l’établissement, appartenant à la fondation Rafiq Hariri. C’est la fondation qui nous chapote qui est propriétaire des murs, mais aussi du droit d’enseignement. Tout n’est pas encore clair dans mon esprit, mais ça viendra. Il faut également que je me mette à la politique libanaise pour essayer de comprendre, au moins un minimum, les communautés et les implications même que cela pourra avoir dans l’établissement, entre les élèves, mais aussi avec les parents et les enseignants. Tout est politique, tout est religieux ici.

Avoir mon appartement était ma seule inquiétude avant de démarrer les cours, pouvoir me concentrer sur mon travail sitôt la rentrée effectuée. Alors bien sûr, j’ai une forte pensée pour celles et ceux qui ont déjà repris et qui dès demain, seront avec les élèves (mais aussi pour les élèves bien sûr !). Ça arrivera très vite aussi pour moi, vendredi prochain le 7 septembre, c’est parti !

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