XXIV. Vacances du Têt
Dans le train, samedi, il est à peine 19h quand je commence à écrire, les vacances sont en train de s’achever de la manière souhaitée, par un retour à Hanoï sur les rails. Oui je déroge à ma règle en écrivant un samedi, mais ce sont les vacances et puis je fais comme je veux. Parti à 14h bien passées, nous arriverons au petit matin à Hanoi, j’ai eu le plaisir de regarder le paysage grisaillant du pays de Da Nang où j’ai pris le train, jusqu’à Hué environ, l’ancienne capitale impériale. Cette ville sera assurément une destination prochaine pour des vacances, seul ou accompagné, on verra bien mais j’ai hâte de continuer à explorer ce pays. Je comprends assez facilement les gens qui posent un congé sabbatique et qui viennent explorer en quelques mois ce pays, il y a tant à faire. Je vais y revenir.
La dernière semaine de janvier me semble déjà loin et pourtant ce n’était que la semaine passée, les congés ont la faculté de faire oublier très rapidement ce qui se passait avant. La ville néanmoins fourmillait d’activité, comme une grande préparation à ce qui allait advenir. Le Têt est vraiment un évènement, qui, tant qu’il n’est pas vécu est difficilement traduisible. Ma voisine a rejoint sa famille en avance, la ville d’Hanoï se vidait peu à peu et mes élèves, démotivés comme jamais ne montraient guère de volonté de travail. Il faut dire que la situation sanitaire de la capitale n’est pas très bonne non plus. Cependant l’indice pris en compte a changé, du nombre de cas, vers le nombre de cas grave. La vaccination rapide de la majorité de la population permet de prendre un compte un nouvel indicateur. Mes collègues de secondaire ont tous reçu la confirmation qu’à partir du 9 février l’ensemble des élèves de la 5ème à la terminale doivent revenir en cours. Je ne connais pas encore le protocole mais je sais qu’il sera fait. Quant à mes petits primaires, je n’ose les espérer revenir trop vite, mais un plan de vaccination des enfants doit sortir, et probablement avec, une idée de retour en présentiel. Si tel est vraiment le cas, je reprendrai enfin vrai mon chapeau, enseignant, en présentiel. Nous n’y sommes pas encore, mais l’année du tigre d’eau annonce de belles choses, alors on espère.
Les vacances ont réellement commencé pour moi samedi dernier au réveil. Un petit-déjeuner avalé tranquillement et le taxi venait me chercher pour m’emmener à l’aéroport. J’y découvrais une foule que j’avais rarement croisée jusqu’à présent ici, mais une nouvelle fois, vacances du Têt, rien de surprenant. Je donne mon sac à dos et vais pour passer la sécurité. Là je découvre que mon vol a deux heures de retard. Tant pis j’ai un livre je patienterai. Je croise la proviseure-adjointe et sa famille en partance pour le Mékong. Je continue Bragelonne, je l’ai avancé, mais je n’en suis pas encore à la moitié. Le vol pour Da Nang est court, à peine une heure trente. En sortant de l’avion, je découvre que la famille à deux rangées devant, est celle de Mickaël avec qui je joue le dimanche au foot contre les jeunes du lycée. On se promet de se retrouver autour d’un verre dans la semaine. Je récupère mon 70l et me dirige vers la sortie où la belle moto que j’ai louée doit m’attendre. Cependant elle n’est pas là car le propriétaire a dû faire réparer différentes parties avant… J’aurais dû me méfier un peu plus à ce moment-là. Qu’importe, il arrive, et je pars pour Hoi An, destination de mes vacances. La conduite de la moto me montre que la combustion dans le moteur n’est pas complète vu la pétarade à chaque fois que je coupe les gaz. Je rejoins Fanny et les collègues de Marguerite Duras à notre hôtel. Un peu excentré du centre-ville nous avons une vue sur les rizières autour, un vrai bonheur.
On part pour une première balade dans le centre-ville d’Hoi An. On m’a dit que ce serait beau, et je ne fus pas déçu ! Waouh ! Une vieille ville, des maisons bases et anciennes, des linteaux de bois pour chaque nom de magasin, des temples datant de plus de deux siècles, et une rivière illuminée au cœur de ville. Hoi An fut une grande ville à l’époque impériale, destination privilégiée des Chinois, ils y ont importé les lanternes, celles-là même qui rendent la ville célèbre à présent. Je ne désespérais pas de retrouver une ville ancienne, mais je rêvais de retrouver un peu de culture au quotidien. Les musées et lieux touristiques sont toujours fermés à Hanoï et Phu Quoc n’était pas trop l’endroit pour ça. Je me suis clairement rattrapé ici. On dit aussi qu’Hoi An est la ville de la gastronomie vietnamienne et je peux aussi dire qu’il y a de quoi. Cau Lau (nouilles), White Rose (ravioles), Wonton (crevette et tomate), my quang (nouilles mais pas les mêmes), un bonheur pour les papilles, tout comme les brochettes de viande ou de légumes du marché.
Hoi An, son pont japonais, ses lanternes, ses spécialités...
Le dimanche matin après des banana pancakes du meilleur goût, nous avons pris tous ensemble les vélos et direction Kim Bong, un village de charpentier. Nous avons tourné un peu mais avons fini par trouver un atelier de travail du bois, impressionnant. L’autre objectif de la journée était le village de Tra Que, village de maraîchers. On repasse par le centre afin de manger un banh my et reprendre des forces et on file vers le nord. On a trouvé les champs et c’était génial. Tous ces potagers, alignés et travaillés côte-à-côte, le tout dans une ambiance intéressante. Il y avait quelque part une émulation collective à ses cultures. On file vers la plage, dernier objectif de la journée. On se pose au « Sound of Silence ». Lénora et moi filons à l’eau et les autres patientent au chaud. Quel pied de nager, l’eau n’était pas si froide. Au quotidien, je n’ai pas le plaisir de voir la mer, alors pour une semaine, je me devais d’en profiter, ce fut fait assurément. Le soir, dans un restaurant dont le nom m’échappe, j’ai dégusté et le mot est faible, un gratin aux quatre fromages. Ce n’est pas souvent que le plaisir gustatif soit si intense.
Lundi matin, réveillé avant 6h pour aller marcher, et déjà un quiproquo. Julie et Peggy vont vers la mer rencontrer les pêcheurs en scooter, alors que je pensais qu’on allait à pied dans les rizières. On maintient ce programme avec Fanny et pas déçu du tout. Une jolie balade matinale au travers de ces cultures auxquels je porte un grand intérêt, je ne me rappelle pas n’en avoir jamais vu avant. De retour à l’hôtel pour neuf heures. Je change de véhicule. En effet, au super restaurant de la veille, la moto n’a pas redémarré et j’ai dû la pousser jusqu’à l’hôtel. Au moins trois kilomètres… sous une pluie super intense ! Alors plutôt que de me questionner à chaque fois que je dois démarrer si le bolide va s’allumer, j’ai demandé un truc plus simple, mais plus fiable. Une Sirius, une 150 semi-automatique. Il n’y a pas de poignée embrayage, tout se fait au pied. La pointe pour monter les rapports, le talon pour les descendre. Le frein moteur à moins d’importance mais ça se fait bien. On retourne en ville avec Fanny et on se fait une visite des temples et des pagodes. Une exploration assez intense de ce cœur historique. Les filles nous ont rejoint pour un dernier repas ensemble avant qu’elles ne rejoignent le nord.
Mardi était la journée la plus importante, en effet nous allions découvrir My Son, avec un guide. En arrivant sur le site, il était clair que l’on aurait bien moins compris comment les choses fonctionnaient sans Van. Il a nous d’abord parlé de la civilisation Cham. Je découvrais cette culture, ces personnes qui avaient un des royaumes les plus importants du pays pendant presque un millénaire. My Son est un lieu de culte, mais uniquement pour la famille royale. Le peuple n’avait pas le droit de s’y rendre. Le roi ou quelqu’un qu’il nommait devait venir faire des prières deux fois par mois sur ce site. Les Chams avaient des croyances hindouistes avec la grande trinité, Shiva, Vishnu, Brama. Shiva étant à leurs yeux le plus important, alors que communément en Inde, c’est Brama le dieu le plus important. La civilisation s’est délitée peu à peu à partir de 1500 et ont cédé devant les assauts répétés d’Hué et de ses armées. Aujourd’hui les Chams sont une minorité du pays, 20 000 personnes qui vivent au sud du pays, et sont devenus musulmans. Le site a été découvert par un Français du nord de Parmentier en 1902, caché dans la jungle. Durant la guerre américaine, les Vietnamiens, s’y cachaient. Les ruines ont été bombardés, tant pour débusqués ces soldats que pour détruire le patrimoine local. Ce qui a été reproché aux talibans et ISIS, les grandes nations l’ont aussi fait, la France notamment avec le palais d’été à Beijing. La perte est colossale pour l’humanité dans son ensemble, même si les sites UNESCO n’avaient pas encore fait leur apparition à cette époque-là. En rentrant nous sommes allés voir Héritage, un musée créé par Réhahn, un photographe français qui a rencontré TOUTES les ethnies du pays, les 54 minorités et a ramené un costume traditionnel de chacune d’entre-elles. Une perle.
My Son, Fanny et le guide.
Mercredi, direction Da Nang pour aller voir le musée Cham. Je n’avais pas prévu de m’y rendre directement mais comme Fanny n’était pas des plus à l’aise en deux roues, et qu’on avait démarré ensemble à My Son sur cette civilisation, il était normal de poursuivre ensemble à leur sujet. On démarre donc ce musée qui se trouve au bord de la rivière, et là je découvre encore un peu plus l’étendue de cette civilisation qui a vraiment régné sur le Vietnam. Des sites éparpillés de Da Nang à Presque Nha Trang bien plus au Sud. Des statues si reconnaissables, un art réellement particulier et ultra intéressant à découvrir. On est allé ensuite à la Montagne de marbre, des temples, des pagodes, des stupas et le tout avec des grottes pleines de statues, bouddhistes cette fois-ci. Mon manque de connaissances sur le sujet a rejailli car j’ai toujours du mal à distinguer pourquoi c’est cette forme de Bouddha et non une autre qui est adorée. Il faudrait que je m’y replonge. Quoiqu’il en soit, la balade dans ce mont karstique valait le détour. On finit en rentrant à Hoi An, par aller boire un verre avec Mickaël et sa famille, ils quitteront bientôt le pays. Lui, professeur des écoles suit sa femme qui a un poste important avec une ONG, et trouve toujours une école pour travailler s’il le désire ensuite. Whisky Sour comme à mon habitude et de belles rigolades avec ses enfants. J’espère les revoir avant leur départ au Sénégal.
La montagne de marbre et ses Bouddhas...
Jeudi je quittais définitivement Hoi An pour Da Nang, et me retrouvais seul après une semaine en charmante compagnie. Nous avons validé avec Fanny le programme des prochaines vacances, cinq à six jours de marche autour de la montagne la plus haute du pays dans le nord. Le pied ! Je prends ma chambre d’hôtel au bord de l’eau et vais explorer le musée de la ville. Là, je découvre un peu plus la propagande versée dans les commentaires sur les évènements historiques. Plutôt que de parler de la période coloniale française, c’est noté comment les locaux ont résisté et lutté contre les coloniaux. Un autre panneau parlait de la victoire évidente et de la supériorité vietnamienne sur l’armée américaine, du communisme sur l’impérialisme. J’ai découvert aussi une salle de photo plutôt actuelle, montrant combien le comité populaire locale, soit l’instance dirigeante de la région, œuvrait pour le rayonnement de la ville, au niveau national et international. C’est une autre manière de montrer les choses. Le peu que je peux voir ici, je pense est décuplé chez le voisin envahissant du nord. Pas habitué à ces choses, il faut les prendre avec détachement, car le soft power français, ne serait-ce que par l’existence de mon école montre aussi à quel point la vision de l’histoire est souvent, une question de point de vue. Un bain de mer me remettait les idées en place.
Vendredi, après une soirée au calme et un petit-déjeuner fastueux, je prends la direction du col d’Hai Van sur conseil de ma voisine que j’ai croisé en ville pour un thé. La route m’a-t-on dit est très prisée par les motards. Je ne fus pas déçu, c’était génial. Une montée souple, des virages en épingle partout et une vue à couper le souffle sur la baie protégée de la ville de Da Nang. Le nombre de deux roues sur les bords de route était assez fou aussi à voir. Au sommet, à peine 500m du niveau de la mer mais un vent du tonnerre et moi, le sourire jusqu’aux oreilles de me sentir motard dans ce pays. Même avec ma Sirius, le plaisir de la balade en deux roues est indéniable. Je me fais une petite baignade sur le retour et je retourne à Hoi An pour y retrouver Katie, sa sœur et un copain norvégien à elle. On était dans la région ensemble sans se trouver un moment dans la semaine, se fut rectifié ainsi. Un ultime bain de foule sur les bords illuminés et je rentrais trempé à l’hôtel. Ravi d’avoir revu des endroits pleins de monde, mais je me dis que la ville d’Hoi An, avec un pays complètement ouvert à l’international, ça doit être aussi une galère absolue. Impossible d’en profiter comme je l’ai fait avec le retour des internationaux. Je suis assez fier de moi aussi car pour rentrer à Da Nang à l’hôtel, j’ai dû faire mon retour de nuit, mais aussi sous la pluie. Je n’avais pas réellement expérimenté ces conditions de conduite au Liban du fait du faible éclairage des routes, mais ici ça s’est bien fait et je suppose que je n’hésiterai plus à sortir à Hanoï avec ma pétrolette, même s’il fait nuit, même s’il pleut.
Hai Van Pass !
Nous voilà arrivés à samedi et hormis une balade sur la plage, je n’ai pas fait grand-chose avant de rejoindre la gare sur les coups de midi. Ces vacances, intenses, m’ont aussi apporté ce que j’avais espéré, revoir des gens que j’apprécie, découvrir plein de nouvelles choses, retrouver un peu de culture, prendre le temps de lire et simplement sourire. Le Têt, c’est un peu un mélange de Noël et du premier de l’an mélangés pour les Vietnamiens, ce moment est vraiment à nul autre pareil pour ce nouveau pays qui est le mien. Demain, je retournerai jouer mon match hebdomadaire, va-t-on gagné après la défaite de la semaine dernière ? Le XV de France va-t-il démarrer sous les meilleurs auspices son 6 nations ? Les bleus vont-ils remporter des médailles à Beijing ? Ce sera forcément suivi demain et dans les jours à venir. Février a bien démarré et je ne doute pas que ça continuera de la meilleure des manières.
Voilà bien longtemps que je n’avais pas rédigé un article aussi long, ces vacances, bien que courtes ont été l’occasion de nouvelles découvertes et cette soif d’aventures qui est la mienne, est loin d’être rassasié. Vietnam, je te découvre et je n’en désire que plus ! Il est 20h30 passées, prochain arrêt, Ngan Son !
En voiture!
La Filière : podcast à écouter sur France Culture
La Filière : podcast à écouter en ligne et disponible en téléchargement. Enquête menée comme un thriller, " La Filière " raconte une histoire d'amour et d'espionnage, de secrets, de cavales...
Le podcast qui m'a accompagné cette semaine.
XXIII. Balade du dimanche, troisième dose et indécision.
Posé devant Star Wars II : l’attaque des clones, je prends enfin le temps de revenir vers toi. Ce dimanche a été un plus agité que les précédents, je suis bien fatigué et mes crampes ne sont le symbole que de ma déshydratation que je rectifie depuis mon retour à la maison. Obi-Wan est parti sur Kamino et Anakin de retour sur Naboo avec Padme. Ce film est vraiment celui de mon adolescence. Voilà bien des années que je n’avais pas pris le temps de les revoir. Je pensais au départ, « je m’occupe que des IV V VI » mais j’ai décidé de revoir la trilogie avec laquelle j’ai grandi sur grand écran, et ce second film, est vraiment celui dont je me rappelle plus au cinéma. J’ai été déçu de la version de la trilogie originelle que j’ai trouvée a été modifiée. Des scènes à l’ordinateur, l’hologramme de Christensen à la fin du IV plutôt que de l’ancien après la mort de Vador, et « Han shot first ». Les version remasterisées, ne sont pas celles de mes cassettes de 1998, mais ce sont des détails que je pense que je retrouverais si je revoyais mes dvds. Qu’importe, je retrouve Natalie Portman comme sénatrice, même si j’aimais cette saga bien avant ce second opus avec elle, n’ajoute qu’au plaisir. Avec Audrey Hepburn ce sont vraiment les deux seules dont j’ai suivi quasi totalement la totalité de la filmographie.
Ce dimanche fut particulier a bien des égards, car pour la première fois depuis mon arrivée à Hanoi l’été dernier, et nous sommes en janvier je sais, je suis sorti de la ville durant le weekend. J’étais allé à Ha Long mais c’était accompagné et facile. Je m’étais inscrit sur un groupe Facebook il y a quelque temps déjà pour faire des randonnées, l’occasion s’est donc présentée. Je voulais oser, essayer, et surtout respirer. J’ai donc rejoint à Van, Lee et Kim à Tu lian, il m’a bien fallu trente-cinq minutes pour rejoindre le parking. Dans la brume matinale, je n’avais fait ça encore. Sol humide et route un peu glissante, cette première s’est bien passée. On devait être sept, on s’est retrouvé quatre. Deux ont annulé avec la météo matinale, et Amal ne s’est pas réveillée. Ce sont des choses qui arrivent. Levé à 6h, on quittait la ville vers 8h, et après un excès de vitesse, nous sommes arrivés à 10h dans le parc national de Bavi. Je m’attendais à un parc comme celui que j’avais pu observer au Liban, mon préféré étant celui de Jabbal Moussa. Mais il s’est trouvé qu’après cette première exploration, les possibilités de randonnée à cet endroit sont assez limitées. Qu’importe, j’ai apprécié. Une descente d’escalier en passant devant les restes d’une prison française une jungle humide et brumeuse devant une roche blanche, des marches glissantes et des sentiers au cœur d’une végétation si différente de celle à laquelle j’avais été habitué. On a fait un peu plus de deux heures de marche, sans compter les pauses, et la dernière montée vers la pagode a donné une tout autre perspective à cette sortie. Nous avons traversé la brume pour nous retrouver au-dessus. Une mer de nuage, voilà bien longtemps que je n'avais plus eu le plaisir d’une telle vue, mais c’était bien la nôtre aujourd’hui.
De retour à quatre heures à la maison, je ne suis pas resté inactif, au contraire, je suis parti rejoindre la team au football. Cependant, malgré et ça deviendrait presque une habitude, un nouveau triplé, nous avons perdu. Une première depuis le match avant Noël. Je soigne mes statistiques mais contrairement aux semaines précédentes, j’étais un peu à court de jus. C’est normal me direz-vous avec ma randonnée matinale. Je ne pensais pas que l’impact serait aussi fort, mais les petites crampes et les muscles fatigués de ce soir me confirme que j’ai atteint une certaine limite. La piscine de demain, comme celle dont j’ai l’habitude le lundi soir, je ferai peut-être une séance plus calme qu’à l’accoutumée. Je ne suis pas au mieux de ma forme. D’ailleurs il est clair que la troisième dose reçue ce jeudi n’a pas aidée. Oui, après Astra au Liban en juin, Moderna fin juillet à Saint-Malo, j’ai reçu un Pfizer ici au Vietnam. La réaction m’a semblé tardive, mais elle fut intense. Une nuit à suer et avec des muscles super tendus. Epuisant. Je n’étais pas en mesure d’assurer mes cours et heureusement avec le certificat de vaccination, une absence fut autorisée. J’ai néanmoins fait ma visio de fin de semaine, pour prouver aussi à mes élèves que tout allait bien.
Cette semaine aussi, avec Fanny ma pote de Marguerite Duras à Saigon, nous avons planifié plus sérieusement les vacances. Passant de Quy Nhon et Thuy Hoa à Hoi An finalement. Je ne sais d’ailleurs toujours pas si elle viendra car son intérêt premier, le site historique n’est peut-être pas ouvert. J’ai beaucoup tergiversé à savoir quoi faire et comment le faire pour en arriver à l’étonnante conclusion, que je n’avais plus la simple idée de voyager seul. Alors que ça m’arrivait très régulièrement avant, je n’avais plus vraiment envisagé cette possibilité. La discussion que j’ai eu autour d’un super brunch avec Katie samedi me l’a fait réaliser. J’ai oublié ce que cette idée a de satisfaisant. Alors je me suis dit que si Fanny venait, on allait passer ces quelques jours ensemble, mais dans tous les cas je pars. Je ne sais ni à quelle date je ferai mon retour, ni de quelle manière mais je sais que ce ne sera pas avant le 5 février assurément. J'avais l’habitude d’une planification presque à l’extrême, je me retrouve sans réel plan pour ce Tet et c’est plaisant. Encore une fois l’idée est de sortir de la ville est la priorité. Je ne connais pas encore le pays alors toute destination est bonne à prendre et la décision de partir était la seule qui me semblait convenable.
Le comte Doku a sorti son sabre rouge, Christopher Lee aura participé au SDA comme Saroumane et à Star Wars. Quel pied de voir Yoda et sa maîtrise des arts Jedi. Mes yeux m’ordonnent de dormir, bientôt je rejoindrai Morphée, ce n’est pas une saga, mais une nécessité. Mon prochain article n’a pas encore de date, on verra ce qu’il adviendra. May the Force be with you !
XXII. Immensité, socialisation et délicatesse
Land of ØZ - Prologue (Coup de tête) (Official Video)
'Hi, my name's Madeleine. Welcome to the magic Land of ØZ... 🎱🎩'Listen to Prologue (Coup de tête): https://LandOfOZ.lnk.to/PrologueStory by: Emanuele LongoIl...
divine n'est-ce pas?
Dimanche soir, à nouveau, à ma grande surprise, nous avons battu les jeunes du lycée, à nouveau j’ai scoré par trois fois. Dans un match intense, sans remplaçant, nous avons remonté de 5-2 à 5-6. Improbable après une première mi-temps où l’on avait fait que courir après le ballon. Rarement la possession avait été autant en leur faveur, et pourtant on a fini par le remporté ce match, à l’expérience. La joie de la confrontation est toujours un plaisir, et les jeunes nous ont vraiment encore une fois donné du fil à retordre. Au début, j’hésitais à jouer devant, et il faut croire que je ne suis pas si malhabile à force d’empiler les buts semaine après semaine. Une régularité digne de Robert même si c’est bien le maillot de Pavard que je porte pour notre match dominical. La semaine prochaine en serai-je ou pas ? On verra si la randonnée de prévue se déroule samedi ou dimanche.
Rester en ville est vraiment ce qui me gène le plus le weekend. Même si j’aime bien ma pétrolette, je ne me verrai pas aller à Bavi à plus d’une heure avec, Soc Son peut-être ? Même pas sûr. J’aime bien me balader sur ma Den, mais toujours à proximité d’un grand boulevard, d’une station essence, et puis de mes déplacements au quotidien. Je n’en ai pas besoin pour aller au lycée, je la laisse volontairement au garage en semaine car le vélo me suffit. La pluie pourrait me jouer des tours, mais j’ai ma cape et ça pourrait largement suffire. Je ne m’en suis pas servi depuis quelques temps déjà, mais la semaine s’annonce pluvieuse. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai volontairement samedi fait le tour à moto que j’ai fait.
Parti en tout début d’après-midi, j’ai roulé sur la digue autour de mon quartier, Ngoc Thuy, puis arrivé au bout, j’ai bifurqué plein sud. J’ai visé un parc Sun Yen qui est presque à la limite sud de la ville. Il m’a fallu plus de cinquante minutes pour arriver. Passé devant des immeubles de quarante étages, des tours cachant le soleil, des immeubles si hauts qu’ils bloquaient clairement mon chant de vision. En France dans les grandes villes, ces quartiers-là, je ne les connais pas, et je ne sais même pas s’ils sont aussi hauts que ceux que j’ai pu voir ici. Il y a cependant un endroit qui m’a surpris, ce sont des tours mais de luxe. Oui, pour certains vietnamiens, habiter dans une résidence moderne, aussi étouffante soit-elle pour moi, il semble que ce soit plutôt distingué ici. Ça m’étonne, ce n’est pas du tout ma façon de penser, mais ce n’est pas sans me rappeler les hôtels de Phu Quoc ou d’Ha Long, cette modernité à outrance a une valeur positive ici. Ce n’est pas mon point de vue, mais ça dit bien des choses de la société vietnamienne. Je suis un européen, un occidental, un Tei, et mes valeurs ne sont pas les mêmes, mes références, mes codes sont autres. Il ne s’agit pas que de critiquer ce qui me semble étonnant, voir aberrant, mais de recontextualiser et essayer d’y trouver une manière de raisonner.
J’ai appris par exemple que dans certains hôtels, les chambres « famille » proposent un seul lit. Immense, mais un seul. Car ici, pour réduire le chauffage à faire, les enfants dorment jusque tard avec leurs parents, dans un grand lit commun. Il va que le bébé dort avec ses parents, reste coller à sa mère jusqu’à ce qu’il marche, dans son dos, pour tout acte quotidien. Une idée qui semble presque folle d’un point de vue occidental, mais encore fort répandu ici. Le bébé ainsi ne pleure quasiment pas. C’est une autre manière de voir les choses. J’essaye de rester ouvert et réceptif à accueillir ces idées, ces modes de vie autres, ces habitudes, et même parfois les incohérences du quotidien. En sortant hier soir à Tay Oh, je suis tombé par hasard sur mes voisins, Gabriel et Hué, je suis resté boire une Guinness avec eux et leurs amis. A neuf heures, comme le stipule la loi, les bars ferment… J’ai un peu trainé et finalement après un passage dans un Bia Hoi pour retrouver mon punk anglais préféré, j’ai pris le chemin du retour. Alors que donc les bars et restaurants sont sensés ne plus accueillir de public passé 21h, j’ai eu le plaisir de me balader dans un marché aux fleurs à 22H30, complètement bondé. Incohérence et amusement. Oui le marché aux fleurs a pris une importance capitale car le Têt arrive.
Le Têt est le nouvel an vietnamien, début février. Et dans ce cadre, il est de coutume d’acheter un arbre pour célébrer cette année qui démarre, mais aussi d’offrir des coupes de fruits, de manger des plats spécifiques. Je ne suis pas exactement au fait de ces traditions, mais je m’y plonge peu à peu pour les découvrir. C’est Noël et le premier de l’an réunis cette fête. A la manière d’un Eid el Kebir, un passage rituel où les enfants sont célébrés. Toutes ces réjouissances autour de moi enveloppe le quotidien d’une relative douceur, mais c’est plutôt sous l’angle d’une difficulté inhérente à ma situation que je vois les choses. Lundi a été peu motivant particulièrement, un jour gris. Si j’utilise le mot délicatesse, c’est un euphémisme. J’ai vraiment du mal à me motiver pour cet enseignement à distance. Je fais mes visioconférences, je prépare mon travail, mais ça m’a pris plus de temps qu’à l’accoutumée, et puis soyons honnête, j’y suis allé à reculons. Je garde le cap, je sais pourquoi je suis là, je sais que les vacances qui arrivent vont faire du bien, mais peu à peu, ce distanciel résonne sur la longueur du temps passé loin de mes élèves, les CM1, mais aussi mes CE1 des années passées. Sérieux et appliqué, j’effectue mon travail, mais je sais que la lassitude me guette parfois, alors j’essaye de faire différemment. Il est clair qu’un nouveau souffle sera nécessaire, une perspective positive, une rentrée potentielle ?
C’est peut-être beaucoup demandé. C’est aussi pour que si tout le reste allait bien, je pense que je pourrais m’en sortir pleinement. Cependant, je n’ai pas eu le luxe d’avoir été introduit comme à Beyrouth, et je n’ai pas le plaisir d’avoir des amis proches, ou des colocs, même si je m’entends bien avec mes voisins, c’est encore un peu différent. Il me manque la bande comme j’ai pu avoir avec la team Burdigala à Bordeaux, à Varsovie ici, ou mon Tommy de Beyrouth. Socialement le compte n’y est pas encore. Je sais que ça viendra, j’ai rencontré des personnes formidables, j’apprécie les gens que je vois dans mon quotidien, certains sont d’ailleurs assez importants, mais ce n’est pas la même chose que de savoir que je rejoindrais les lads pour les bières du weekend.
Ce portrait pourrait être perçu comme assez terne, digne d’un mois de janvier finalement. Mais je ne veux pas m’abandonner à la tristesse, à nulle tristesse. Je trouve dans les moments simples que je vis ici, un bonheur réel. Si les choses doivent changer, elles le feront, l’entrainement de gaélique de jeudi prochain pourra y aider, les prochaines vacances aussi. Il n’y a rien qui puisse effacer dans mon quotidien, ce sourire qui est le mien. Mon dimanche en est le plus pur des reflets, un réveil tardif car j’ai vu les trèfles en visio assez tard dans ma nuit, un brunch avec une amie, une pâtisserie délicieuse au bord du lac avec un peu de lecture, une sieste et un match de football gagné.
Sourire, simple, basique. Place à une soirée au calme après avoir assisté à la belle victoire rennaise, ce sera un film qui me portera vers la nuit ou simplement une belle musique.
le marché aux fleurs et mon dimanche.
XXI. Galette, séries et spiritualité.
Dimanche soir, je pensais démarrer mon écriture plus tôt mais la lessive, la préparation du repas de demain midi, je me suis perdu devant les gardiens de la galaxie. Après mon craquage Matrix d’hier, la fantastique BO écoutée une fois encore aujourd’hui en faisant du vélo m’a donné envie de les revoir. Le fait d’en parler aussi ce midi n’étant pas pour rien, je retrouve ce soir StarLord, alias Peter Quill et les autres antihéros de cette famille si particulière et rock’n roll, pleine de culture pop et d’humour. Il n’en fallait pas plus pour un dimanche soir. On parle souvent de film du dimanche soir et ici l’expression prend pleinement son sens. Un film pas prise de tête, qui fait plein de bruit, et qui fait sourire, de quoi clôturer la semaine de la meilleure des manières.
J’ai mangé une galette, une nouvelle fois même. Moi qui n’en avais presque pas mangé du tout les années passées, j’ai eu le plaisir de dévorer plusieurs. Une pour le conseil de maître de mercredi, une pour la réunion de samedi matin (oui j’ai bossé un samedi matin à l’école, mais j’y reviendrai…), une avec les voisins et une ce midi. Cette tradition, je la pensais plus globale que simplement les frontières françaises. J’ai été surpris de savoir que mes amis italiens ne connaissaient pas, ni d’ailleurs mes voisins britanniques et vietnamiens. J’ai donc décidé d’en acheter une pour leur faire goûter à tous. On en avait parlé mercredi avec les collègues de CM1, il nous fallait bien ça pour nous réunir à nouveau. Ce fut fait ce midi avec un très bon gratin dauphinois et ce dessert de janvier. Je ne me souviens pas avoir autant respecté la tradition durant mes trois années libanaises. Il est vrai que je n’ai pas forcément cherché à le faire alors qu’ici, ça s’est imposé comme une évidence. Peut-être que la distance et le fait de ne pas être rentré à Noël influencent ce choix de marquer d’autant plus le calendrier d’évènements « français ». Le fait de me plonger dans cette nouvelle culture, avec ses modèles différents, la place de la religion diffère et me questionne sur mes pratiques.
Quasi-inexistante il y a un an, j’effectue peu à peu un retour vers une spiritualité relative. Tout comme j’avais eu envie d’aller à la messe à Beyrouth, j’éprouve aussi cette envie à ma grande surprise ici. C’est d’ailleurs assez paradoxal car je n’ai pas forcément envie de croire, mais arpenter le chemin de la quintessence bouddhiste, vers l’appréhension des prières vietnamiennes, vers une démarche plus intérieure, vers le yoga. Les quatre accords toltèques en tête également, la méditation au quotidien, un chemin vers moi-même au travers des autres et de cette envie de sublime. Les religions du livre ne sont pas les seuls chemins vers une quête du bonheur supérieur à l’état humain. L’acceptation de ce ressenti, aussi étrange qu’il puisse être est un pas vers une pratique que je pensais oubliée, mais il est clair que dans les prochaines semaines, je remettrai les pieds à l’église et j’essayerai de trouver le moyen de discuter et comprendre un peu mieux comment fonctionnent les temples ici. J’ai déjà été dans plusieurs, vu des autels de prières, mais ça reste encore assez abscond dans l’ensemble. Il me faudra surement du temps pour comprendre, et ce temps je l’ai.
Cette semaine de reprise ne fut pas sans difficulté. La motivation avec le travail à distance n’est vraiment pas évidente à trouver. Il est clair que sans les collègues et le devoir de travailler pour moi mais aussi pour eux, je ne sais pas si j’aurais réussi à garder autant le rythme. J’aime travailler avec mes élèves, mais ce qui me maintient au travail est le fait que mes collègues de CM1 comptent sur moi, comptent sur mon travail dans plusieurs matières. Voilà presque deux ans que je n’ai pas eu de classe entière face à moi. Peut-être qu’après le Têt les élèves reviendront ? J’en doute. J’ai l’impression que les choses vont aller ainsi jusqu’en juin. Cependant l’idée que ça puisse se prolonger ainsi en septembre est assez insupportable à mon esprit. Ai-je envie d’une année supplémentaire à distance, la réponse est clairement non. Alors que ferai-je si jamais c’est le cas ? Aucune idée, mais j’ai envisagé un retour maison en fonction du contexte sanitaire, et je sais que ça implique beaucoup de choses, bien différentes de ma vie ici… On verra, nous n’y sommes pas. Pour l’instant j’essaye de faire au mieux dans mon quotidien ici. Nous avons eu une réunion ce samedi matin, comptant pour les journées de prérentrée, sur le projet d’école. C’était intéressant, mais se lever une fois de plus un samedi matin, ce n’est pas ce qui me motive le plus. La semaine prochaine sera forcément différente. J’ai d’ailleurs hâte de retrouver la piscine demain soir.
Après avoir réussi une nouvelle victoire face à l’équipe des jeunes ce dimanche, j’avoue que les courbatures se font sentir. Le badminton de jeudi soir a été des plus intenses. Rarement j’avais autant couru, je me suis éclaté face à Elodie et la Proviseure. Une bonne suée fait toujours du bien. A défaut de pouvoir sortir, j’en ai profité pour finir ma lecture de Beck. J’ai été surpris de voir que tout ne finissait pas à Avalon. Tout comme Jagaaan et Battle Royale, je reprends les mangas au long court. Quartier lointain de Taniguchi également. La lecture ne fut pas mon unique. J’ai revu le dernier Matrix une seconde fois car il m’avait laissé dubitatif, et pour l’éclairer, je me suis refais la trilogie avec Néo. Quel pied de revoir ces films, même si le troisième n’est pas terrible, ce sont de magnifiques images avec des concepts forts. Le numéro quatre était intéressant à voir, cependant la fin ouverte me questionne. S’arrêteront-ils là ? Vont-ils nous pondre une nième suite ? Ce serait dommage mais l’avenir nous le dira. J’ai envie de voir le dernier Spiderman et de me plonger dans la vie de Bobba Fett. Les histoires qu’elles soient de ce monde ou d’un autre, nous font tous rêver. Ce soir, je dormirai avec ces étoiles dans les yeux.
Mon vietnamien laisse à désirer, tout comme mon programme athlétique. J’ai déjà pris du retard au démarrage mais ce sont des choses que je vais reprendre cette semaine. Pas de dry January, mais de la motivation pour faire du vietnamien et du sport, les piliers de ma vie en dehors de l’école. Il est l’heure de retrouver mon mousquetaire préféré…
ma découverte de la semaine, Fairuz n'est pas celle qui a créé cette musique...
XX. Phu Quoc, quintuplé et nouvelle année
Un résumé visuel de ma semaine
Dimanche soir et demain je ne serai pas en visio… Car la reprise pour les élèves aura lieu mardi. Demain, je commencerai par ouvrir ma boite mail professionnelle et l’on verra la suite. Je dois aussi préparer moodle pour le reste de la semaine, je ne suis pas inquiet, ça le fera assurément ! Une reprise en douceur comme je l’avais espéré après avoir préparé ma part des travaux à proposer aux élèves. La reprise sera en distanciel pour mes pitchounes. Le quartier de Long Bien est passé en niveau trois, et ça ne sent pas bon du tout. Nous n’avons pas eu le déplaisir d’un confinement militaire comme ils ont eu à Saigon, mais il n’en demeure pas moins que le quotidien semble fragile ici aussi. C’est une des missions que je me suis octroyé pour la journée de demain, voir l’état de la situation ici pour savoir réagir.
Les vacances s’achèvent, une soirée de lecture et puis s’en va. Je n’ai toujours pas avancé à fond dans Bragelone, mais à chaque fois que je relis une série de mangas j’ai beaucoup de mal à la couper. Certains, je ne les avais pas touchés depuis mes vingt ans. Monster, 20th Century Boys, Attaque des titans, Beck, One Piece, Vinland Saga, Démon slayer, Second Coming of Gluttony, The Fable, sans compter tous les œuvres que j’ai emprunté au lycée. Cette lecture est fascinante et peu importe le type de récit, voilà bien des mois que j’enchaine les chapitres sans pouvoir m’arrêter. Qu’importe, la lecture reste un plaisir dont j’ai du mal à me passer. Bien sûr, de jolis films, une belle série, je les regarde avec plaisir, mais le plongeon dans l’imaginaire de la lecture, est tellement autre. Je reprendrai le récit de D’Artagnan que je n’ai pas vraiment lâché d’ailleurs, et j’ai également trois livres qui me font presque une bibliothèque. En les lisant d’ici à l’été, ils rejoindront les romans que j’ai à Saint-Malo, ou pas d’ailleurs.
Rentré de vacances hier soir, je voulais avoir cette journée de transition avant de me remettre au boulot demain matin. Phu Quoc, une île tout au sud du pays, au large du Cambodge, était ma destination de vacances. Départ le 27 au matin, j’ai rejoint l’écolodge dont on m’avait vanté les mérites. Un lieu comme je l’avais espéré. Calme et simple, dans une partie de l’île ou la nature est encore la priorité. Une première journée au calme, petite baignade bien sûr et du repos sur une terrasse qui est un lieu si apaisant. Le mardi réservait une jolie surprise par la venue de Camille et Odelin. Ils nous ont rejoint pour un tour en barque, puis une balade en scooter à travers la jungle vers la plage aux étoiles de mer. Elles étaient vraiment nombreuses dans l’eau et simplement les observer était un spectacle ravissant. On a passé le coucher de soleil sur la pointe Ouest de l’île car oui celui-ci valait vraiment le détour. Mercredi amenait un spectacle particulier, le parc d’attraction Vin Wonders. Vin est une sacrée entreprise avec des complexes immobiliers de fou, tourisme de masse et carton-pâte. J’avoue que j’étais curieux de voir l’intérieur de leur parc. Il avait un faux air de Disney, reprenant de nombreuses idées, mais faisant vraiment plus cheap. C’est assez fou d’ailleurs comme endroit. Nous avons malgré tout profités de la journée avec la partie aquatique du parc. Et j’avoue que je sais que je participe à la destruction de l’île en faisant ce genre d’activité, tout comme la suite de mon séjour. Le jeudi nous devions partir pour une balade en bateau. Sauf que l’on nous a réservé un tour avec un groupe et ça non, pas possible. On a changé de plan et on a loué pour un tour privé un bateau. Snorkeling intense, c’est tout ce que l’on espérait. On l’a eu pleinement, dans trois endroits différents. Les récifs coraliens, plein de petits poissons et de vie, seulement pour une part d’entre eux. Oui, je n’aurais pu dire s’il était entrain d’être détruit par le tourisme intense, ou s’il commençait à renaître sur certaines îles que nous avions visitées.
La dernière partie de mon périple sur cette île était un festival de musique au bord de l’eau. On a profité avec un joli groupe de personnes du lycée Marguerite Duras de Saigon. Fanny (collègue d’amis au Liban avec qui j’ai fait l’exposition Divas du monde arabe l’été dernier) m’a présenté ses collègues et j’ai passé un super moment avec eux. La soirée du 30 était assez calme, celle du 31 très intense et c’était un joli moment à passer pour clore cette année, une bulle musicale, sociale, presque féérique comparée à la situation du pays en général. J’avoue que c’est tout ce que j’espérais. J’ai pu respirer, de nature, de musique, de rencontres, d’amitiés, de baignades, de vie.
L’année commence par un retour à la réalité Hanoïenne, calme, fraicheur et football. Comme tous les dimanches quand je suis par ici, je rejoins en vélo (pour m’échauffer) un terrain au sud de mon quartier. Même si je joue avec le maillot munichois de Pavard, numéro 5, je suis devant. Il m’arrive de planter un ou deux buts assez régulièrement je peux le dire à présent, mais j’ai eu le plaisir de marquer un quintuplé ce soir. Mon premier. Déjà que le triplé était une première, je me suis surpris à faire rentrer le ballon plus encore au fond des filets. Je vais travailler pour que ça ne reste pas une exception mais voilà qui augure de belles choses et surtout, voilà une seconde victoire d’affilée contre les jeunes, c’est aussi une première pour les matchs que j’ai joués.
L’année commence et j’espère. J’espère avoir à nouveau des élèves en classe, j’espère que je pourrais découvrir ce pays, j’espère pouvoir passer mon été en Europe, j’espère revoir la famille et les amis l’été prochain, j’espère vivre de nouvelles expériences ici ou ailleurs, j’espère que mon niveau de vietnamien me permettra de communiquer, j’espère profiter et continuer à faire du sport, j’espère rencontrer plein de nouvelles personnes. Plutôt que de résolutions, je parle d’espérance, car même si je suis capable de tenir des résolutions, il y a aussi des paramètres que je ne maîtrise pas. Inshallah tout se passera bien ! Je ne peux rien dire de plus et s’il y a bien une chose que le Liban, mon Liban m’a appris, c’est de toujours se dire « on verra ».
C’est reparti pour une nouvelle période et quoi de mieux que de clore par mon morceau de la semaine. Polo et Pan ont fait une reprise magistrale de la chanson pour enfant « Ani Couni » je ne l’ai découvert que très récemment. C’est reparti, 2022, me voici.
XIX. Noël de loin
Ha Long
Dimanche soir, milieu des vacances. Je n’écris jamais durant les vacances, et comme chaque règle, en voici l’exception. Cette exception d’ailleurs est liée aussi à la situation fort particulière que je vis actuellement. Ce sont mes premières fêtes passées loin de la Bretagne, loin de la famille. Pas de tours de Guiscaër à Port-Launay, de Briec à Landéda. Déjà en acceptant le poste ici en mars dernier, je savais que les mesures prises par le pays en matière de covid n’étaient guère évidentes. J’ai eu la confirmation avec ma quarantaine à l’arrivée dans le pays. Tout en sachant pertinemment que nombre de mes collègues n’ont pas quitté le pays depuis l’été 2020 voir, même avant… Alors qui suis-je pour me plaindre après seulement quelques mois ici ? Je n’en ai pas le droit. On pourrait me dire qu’à 33 ans, et avec la maturité, l’acceptation professionnelle, je dois réagir de la bonne manière. C’est d’ailleurs plutôt le cas il est vrai. Cependant ça n’en reste pas moins étrange de faire Noël à Hanoï alors que la famille était au complet à Vannes. Ils ont été d’ailleurs tous adorables, un appel le soir du réveillon, un autre au moment de l’ouverture des cadeaux, c’était super. C’est aussi ça le monde actuel avec son lot de particularités.
Le COVID a changé beaucoup de choses, à commencer par la vie vietnamienne elle-même. En effet, ce pays est un des pays les plus touristiques du monde, et sa balance commerciale penche clairement négativement depuis que le pays ne peux plus accueillir de touristes de l’étranger. Le déficit semble colossal. Je l’ai d’ailleurs constaté fortement en allant en Ha Long dimanche dernier. Entre le port de Tuan Chau, les deux parties de ville que sont Hong Giay et Chai Bay, il y a un tel nombre de logements vides que ça en est fou. Des milliers de maison vides, de résidences hôtelières laisser à l’abandon. C’était un spectacle triste, surtout pour la population locale qui doit vivre autrement. J’y ai trouvé cependant un bénéfice magique. Nous sommes allés en mer avec Sabrina et Katie, dans la baie, vide de ses bateaux touristiques par centaines. Nous étions seuls. Un seul autre bateau a navigué dans nos eaux proches. Nous avions Ha Long pour nous seuls ou presque. Je mesure clairement la chance que nous avons eu de la découvrir ainsi. Même si nous étions rendus si loin en décembre, ce spectacle maritime restera un grand souvenir, une chance exceptionnelle. Le contraste d’ailleurs avec la grisaille régnante sur la ville était saisissant. Le Vietnam, un pays vivant du tourisme, un pays qui ne peut venir sans ses visiteurs internationaux.
Demain je découvrirai un nouvel aspect, celui du tourisme de masse en allant à Phu Quoc, une île au sud du pays, paradis aménagé que je suis curieux de voir de mes yeux vus. Ce sera fort différent assurément, mais ça fait aussi parti de la réalité de ce pays. Nous devions aller à Da Lat et les choses se sont passées différemment. Je pars donc dans le sud où je rejoindrai Fanny, rencontrée à Paris pour l’exposition des divas du monde arabe. D’ailleurs peut-être que je l’aurais fait de la même seul mais quand on me propose une telle expédition je dis oui. Je pars donc le 27 jusqu’au premier inclus. Je ferai mon réveillon du premier de l’an dans un festival de musique, sur une plage avec des inconnus. L’idée est fort tentante et assez improbable quand on y pense un peu trop fort. Noël fut fort sympathique avec des collègues que j’apprécie. Un dîner du 24 tous ensemble après un grinch des familles. Une soirée Just Dance sur lequel on s’est bien marré. Une raclette le 25 à midi. Bien trop à manger mais un vrai moment convivial de partage. C’est ce que j’espérais.
Mon dimanche fut plus calme, de la lecture, un peu de rangement et un sac à dos à préparer pour partir demain aux aurores. Un test rapide pour prendre l’avion, une partie de football. Pour une fois on a battu les jeunes largement. J’ai proposé à Hervé de nous rejoindre, il y a été super. J’ai aussi marqué deux buts, ça ne m’était pas arrivé depuis quelques temps. Mais le match fut sujet aux blessures. Un jeu s’est foulé la cheville, pour ma part j’ai une jolie trace de crampons et l’annulaire droit à surveiller. Ça aurait été dommage de se blesser à l’aube de vacances mais se dépenser après les destins de Noël n’était pas une mauvaise idée non plus. Wall-E en mode chill pour cette soirée au calme, après avoir écouté le dernier album d’Angèle. Bragelonne doit avancer, déjà que Charles II est monté sur le trône de son père décapité, quelle sera la suite ? Il me tarde de prendre le temps de la découvrir. Mes yeux se ferment doucement.
Une pleine semaine de vacances m’attend. Pura vida !
Noël
XVIII. Avent, routine et concert
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Dimanche après-midi. Je doute que j’aurais le temps de finir mon article avant de partir au foot tout à l’heure mais qu’importe. Je voulais démarrer tranquillement ce midi pour ce soir avoir moins de choses à rédiger. Je sais que l’humeur de la journée est souvent bien différente de celle de la fin de journée mais qu’importe. C’est le premier dimanche depuis quelques semaines pour lequel je n’ai qu’une seule chose de prévu, aller jouer au foot à 16h. Il ne fallait pas que ce soit trop tôt non plus car je ne suis pas sûr que j’aurais été en état…
Hier soir fut une soirée des plus réussies, un enchainement de bonnes choses étonnantes pour le plus grand bonheur qui est le mien, se sentir vivre. L’humain est un animal social et ce samedi l’a démontré une fois encore. Après un grand tour à vélo le matin pour aller chercher des cartouches d’encre et un casque pour ma petite moto. J’avais entendu parler d’un marché de Noël par une collègue. Je m’y suis donc présenté un peu avant 16h. Le marché était tout petit, mais le plus surprenant était qu’il avait lieu dans une micro-brasserie. J’ai donc mis du cœur à l’ouvrage et tester différentes bières. Le réel plaisir de ce mois de décembre, un vin chaud, expérience étrange que d’en boire en étant en short mais cette gorgée épicée ramenait aux soirées au coin du feu. Autre style, autre ambiance. Je voulais sortir samedi soir, j’ai pu voir qu’un concert rock avait lieu au Spot. Arrivé vers 18h, c’était assez calme, le groupe local était assez soft. J’ai discuté avec Jack qui se trouvait par hasard le chanteur du groupe suivant. Punk rock, l’ambiance est montée, un vrai plaisir. Un groupe de reggae qui reprenait les grands standards. Pour clore ce petit évènement, du linkin Park a en fait pété la sono. Venait déjà 21h et l’obligation de fermée. Ce couvre-feu est toujours d’actualité. En passant devant un magasin avec Jack, le bar d’en face était finalement ouvert, je m’y suis donc glissé. J’y ai retrouvé mes sud-africains préférés et l’on a suivi la soirée bien tard. Après la baie d’Ha Long et le permis. Voilà un dimanche où je n’avais pas besoin de me lever et j’ai donc marqué ce weekend d’une fort belle manière. Mon mal de crâne a finalement disparu mais je sais que je vais galérer à courir sur le terrain tout à l’heure…
Je reprends à 22h passées, j’ai mis Love Actually en fond après en avoir parlé avec les frangins tout à l’heure. Voilà bien plus d’un mois que l’on n’avait pas parlé ensemble, ça fait juste plaisir de revoir les petites bouilles mignonnes de mes neveux et nièces. Après une nouvelle soirée agitée, il fallait éliminer les toxines. Arrivé en retard, j’ai renâclé comme à chaque fois au début, mais ça m’a juste vraiment fait du bien. Quatre fois par semaine en activité est vraiment ce qu’il me faut. Les jeunes nous ont battu, mais le plaisir de jouer est bien là, et à chaque fois. J’étrenne un peu plus mon maillot munichois et même si je ne suis pas du tout au niveau de mon cher Pavard, j’ai plaisir à jouer. On en est tous là, jouer, transmettre, s’amuser ensemble, cette passion footballistique s’exprime non seulement par le suivi des matchs mais le plaisir d’être sur le terrain, aussi modeste soit notre niveau, c’est juste le pied. Bientôt je retournerai essayer du rugby ou du gaélique. Elevé au grand air, football dans le jardin, la haie fut ravagée un très grand nombre de fois. Du jardin des Bahuons au tir entre les arbres à Saint-Malo, il y a toujours eu un ballon dans le coin.
Restons dans les souvenirs d’enfance, ceux de la période de l’Avent, hier j’ai été à un marché de Noël, en short et tshirt, j’y ai bu un vin chaud. C’était assez étrange d’ailleurs de trouver du vin alors que la saison ici ne s’y prête pas du tout. Il est clair que depuis mon arrivée ici, je vois bien que la culture est différente. Je ne m’attendais pas à trouver du monde en père-Noël à chaque coin de rue, mais l’ambiance est totalement autre ici. Le 25 décembre est un jour comme les autres. C’est le Tet qui comptera début février. Alors malgré un petit calendrier de l’Avent offert par ma voisine, et quelques films pour me mettre un peu de l’ambiance. La routine de décembre n’est pas celle des autres mois. Je vais changer de rythme. Ma petite moto est toute prête, j’ai un casque, une assurance, il ne me manque plus que mon permis papier et je serai bon pour rouler. J’ai hâte de pouvoir parcourir la ville sur ma DEN, elle fait un joli petit bruit que n’est que fort plaisant. Je roulerai à Noël. Le fait de pouvoir me déplacer ainsi changera aussi mes possibilités.
La dernière semaine de travail s’annonce, les élèves sont fatigués, nous le sommes tous, mais voilà vendredi soir, je serai en vacances et les premières de Noël loin des miens, loin de la Bretagne. C’était une potentialité. Alors ne pas avoir l’atmosphère et le froid de Noël feront des choses différentes et ce sera très bien aussi !
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Un peu de mignonneries
XVII. Permis moto, performances et Livreval
ma chanson de la semaine
Dimanche fin de journée, et je vais passer ma soirée sur des corrections, après mon retard pris durant la semaine, c’était une évidence que j’allais devoir m’y recoller. Mercredi je dois rendre les bulletins, et bien qu’on le sache depuis quelques semaines j’avais eu du mal à m’y mettre, il faudra que tout soit fini pour mercredi. Et ça le sera. J’y passerai une bonne partie de la soirée mais qu’importe. Je savais que la limite arrivait et comme la semaine ne fut guère productive, le travail à distance nous atteint tous à différent degrés et la motivation est la première des grandes difficultés. Il est clair que le travail devrait être le seul objectif, l’essentiel est de le réaliser.
Chaque jour ou presque, après l’école, je suis bien occupé. Piscine le lundi, mercredi escalade, jeudi badminton, et vendredi vietnamien. Cette semaine fut un peu différente. La perspective d’un premier triathlon organisé au lycée changeait mon programme d’entrainement. J’ai donc forcé un peu sur la natation lundi, je voulais tester voir, si je pouvais forcer un peu plus le trait, j’ai réussi à faire 2000m, presque sans m’arrêter. Mine de rien, je suis en bien meilleure forme que je ne l’étais en arrivant ici, ou plutôt après les premières semaines de confinement. Mercredi troisième séance d’escalade, celle pour moi de décision. Savoir si je continue ou si je m’arrête là. Après deux pistes avec dévers, j’ai refait la piste que j’avais fait au départ, il y a deux semaines. J’ai eu le plaisir de constater à quel point c’était différent et que j’étais plus à l’aise. J’ai progressé, déjà pouvoir me déplacer latéralement ou lieu d’être face au mur, et puis les avant-bras bien moins douloureux. Ça m’a vraiment fait plaisir. Je sais bien qu’avec mon gabarit, quoiqu’il se passe ce ne sera pas facile mais il n’empêche que je vais continuer et découvrir un peu plus cette activité. Jeudi soir badminton, le gymnase était un peu plus calme cette fois-ci mais j’ai eu de quoi courir, notamment un simple avec Minh-Duc de haute volée. On a arrêté au bout de deux sets car le vrai défi physique pour moi arrivait.
Vendredi à 15h30, premier triathlon. Bien sûr nous étions dans la piscine du lycée, mais qu’importe, enchainé trois disciplines aussi variées est un effort très intéressant. 400m au démarrage, je n’avais jamais nagé aussi vite, en moins de 10 minutes c’était accompli. Vint l’heure du vélo, nous y sommes allés en groupe, l’aller tranquillement, mais au retour avec certains, on a décidé de pimenter un peu et d’accélérer. C’est là que j’ai constaté une fois encore que mon vélo est de piètre qualité. Je devais vraiment forcer sur les pédales pour suivre le rythme de mes camarades. La boucle cycliste terminée, on enchainait sur le stade du lycée en course à pied. Les jambes en feu, ça ne m’a pas empêché de démarrer, un tour, puis un second, pour finir treize tours plus tard avec 5km au compteur en moins de vingt-huit minutes. En moins d’une heure et demie avec les changements d’épreuve, je m’étais surtout prouvé que j’avais retrouvé de la condition physique. Il s’agira à présent de conserver avant de penser à progresser plus encore. Mes performances ne sont pas exceptionnelles, loin de là, mais me prouver à nouveau à moi-même que j’en était capable est un vrai plaisir.
Ce dimanche, on m’a donné l’opportunité de passer mon permis moto. Pourtant oui je l’ai déjà eu au Liban. Cependant, souhaitant le faire transférer en France, procédure toujours en cours (et pas près de se terminer) je n’avais pas ma licence libanaise pour le prouver et faire un transfert ici qui m’aurait permis de conduire un peu. J’ai choisi directement de passer le permis gros cube, pour avoir une moto plus grosse qu’une 175, du moins c’est l’idée, et au contraire des autres, n’aura pas de date de péremption. L’intérêt pour moi est multiple car ainsi je peux également, si mon transfert de licence libanais venait à échouer, le faire avec la carte vietnamienne. Ce matin donc réveil 5h30, 6H15 avec Lionel à Mipec pour prendre un taxi. On avait dû préalablement passer un pcr rapide, pour venir à l’examen. 7h00 départ du bus d’AEON mall un peu au sud-est. On est sorti de la ville pour rejoindre un centre d’examen à une heure d’ici. Il y avait trois étapes. La première est de savoir si je parle assez vietnamien pour faire l’examen écrit. Contrairement au Liban où l’on peut passer le test en français, il est forcément en vietnamien ici. J’ai donc dû lire une phrase (que je n’ai pas compris) qui voulait dire que j’étais capable de lire la langue locale. Assis à côté d’un assistant pour le test, il me donnait les réponses en me disant quelle case cochée. Moi qui voulais tout faire légalement, j’étais obligé de me transgresser pour pouvoir conduire officiellement une moto ici…
Vint l’étape de la conduite. Le parcours fut un peu plus long, un huit complet puis une sortie sur une ligne droite, un slalom et une dernière ligne droite avec des ralentisseurs. Dit ainsi ça n’est pas très compliqué. Cependant, contrairement à Beyrouth, la moto pour l’examen nous est imposée. Il y en avait deux sur lesquelles on a pu s’entrainer, une lourde avec un autocollant Chelsea et des problèmes électriques au démarrage. Une autre bleue avec un guidon de biker très désagréable et sans frein. Chacune avait des défauts et l’on n’avançait pas tellement sereinement pour l’examen. Voilà des mois que je ne m’étais pas assis au guidon d’un deux roues. Je fus appelé en premier des « Tei » les étrangers car tous les locaux passaient avant. Après une hésitation je me suis lancé. J’ai fait mon parcours et à la fin j’ai entendu « Thi dat », qu’on pourrait traduire par « validé ». L’examen de conduite se passe sur 100 points, cinq points en moins par faute. En signant la feuille j’ai constaté que j’avais fait trois erreurs, 85. Qu’importe l’essentiel était là. Dans deux semaines j’aurais officiellement ma carte de permis et d’ici là je ferai contrôler ma petite pétrolette. Je vais pouvoir explorer la ville sous un autre jour, plus loin, plus vite et finalement, me voilà en avance sur le planning imaginé. Je prendrais le temps de choisir quelle sera ma monture mécanique, à présent que je peux le faire je n’hésiterai pas.
Je rongeais un peu mon frein de ne pas pouvoir utiliser la moto de Zai que j’avais acheté, mais je voulais le faire de manière légale, ravi de voir que j’ai bien fait de patienter. Il ne me reste qu’à finir mes bulletins et après je pourrais dire ce début d’année vietnamien, bien que chaotique par certains aspects, sera plutôt réussi. Deux semaines avant les congés de Noël et ici je ne ressens pas le mois de décembre, ni la météo ni l’atmosphère me font penser à Noël mais ce n’est pas grave, je vais le découvrir sous les tropiques.
Hanoi makes last minute change to high school reopening plan - VnExpress International
Only twelfth graders will return to school Monday, the rest of the students in the capital city, apart from ninth graders in suburban areas, will continue with online lessons. - VnExpress ...
les lycéens devaient revenir... Mais non, on reste tous à distance pour quelques temps encore...
XVI. Orelsan, Ewilan et Ha Long Bay
Provided to YouTube by WagramLa Quête · OrelsanCivilisation℗ 7th Magnitude / 3ème Bureau / Wagram MusicReleased on: 2021-11-19Composer: PhazzComposer: Skread...
Musique
Rien ne peut me ramener plus en arrière que l’odeur de la pâte à modeler… Ainsi commence « La Quête » le titre qui pour l’instant me plait le plus sur Civilisation, album d’Orelsan, sorti il y a à peine dix jours, disque d’or avec simplement les pré-commandes. Je le passe en boucle depuis lundi, C’est ma cousine qui en le partageant en story m’a fait me lancer dans cette écoute. J’ai été ébloui. Une nouvelle transe musicale qui m’a fait partir très loin, hypnotisé par le son, happé par l’ivresse des mélodies. J’écoute beaucoup de musique, et de temps à autre, il y a une chanson, un album, un artiste que j’ai besoin de passer en boucle. Orelsan avec son nouvel album est de cet acabit-là. Grandeur musicale. Ajouté à cette perle, un reportage en six épisodes, une rétrospective de sa carrière jusqu’en 2018. Hypnotique. Son frère l’a filmé depuis 2003. Le mec était assez fou pour filmer des moments qui sont devenus culte. Le premier dans la musique, le second comme journaliste. J’ignorais qu’il avait fait une émission que j’avais suivi intensément. Les Casseurs Flowters ont placé Caen sur la carte du Rap. Après Big-Flo et Oli à Toulouse, ce n’est ni Paris ou Marseille, mais bien des normands qui ont un flow génial. Orelsan, ce qui compte ce n’est pas l’arrivée mais c’est la Quête.
Eveil des sens, après l’ouïe, la vue. Lundi et comme c’est un peu mon habitude, je passe à la Bibliothèque du lycée. J’embarque quelques BD, à découvrir, à relire ou poursuivre. Après des coups de cœur magistraux, je suis revenu à la fantasy, un univers qui à le mérite de me faire m’évader. En démarrant sa quête, Ewilan doit sauver son monde, qu’elle ne découvre qu’à l’âge de 13ans. Je me rappelle que des copines lisaient cette trilogie quand on était au collège, mais je n’avais jamais fait l’effort d’ouvrir ces livres, je n’avais pas encore été transcendé par le goût de la lecture des mots. L’adaptation en bande-dessinée que j’ai pu lire m’a beaucoup plu, sitôt fini la série de sept, j’hésitais même à la recommencer directement, c’est dire à quel point le challenge pour moi était réussi. Une BD que j’ai instantanément envie de recommencer directement, c’est gagné. Comme presque trop souvent depuis septembre, je me plonge dans une lecture que j’ai du mal à lâcher et passe des heures et des heures à lire, ne pouvant décrocher des mots et des images, mon champ de vision est réduit au simple espace de la page. La nuit aura bien trop avancé avant que je n’aille me mettre sous la couette. J’ai eu beaucoup de mal à avancer dans mon travail cette semaine mais j’ai réussi à le faire car je n’ai pas oublié l’objectif de mon weekend…
Eveil de sens, l’odorat et le toucher, les embruns et la main dans l’eau. Depuis le 3 août je n’avais pas vu la mer, le 3 août… Rarement j’ai passé autant de temps sans voir la grande bleue. Atlantique, Manche, Baltique, Indien, ou le golfe du Morbihan, et j’en passe, je reste rarement sans voir la mer plus de quelques semaines. Cependant le contexte COVID de mon arrivée au Vietnam, ajouté à la difficulté de voyager, même en sortant de la ville pour la Toussaint… je n’avais toujours pas vu la mer ici. Voilà ce que je m’étais fixé comme objectif, simplement voir la mer. Dix jours que j’y pensais fortement. J’ai commencé en milieu de semaine à m’organiser avec plus ou moins de réussite. C’est là, que sorti de nulle part car je l’ignorais, Karine, une collègue de l’école, m’a proposé de l’accompagner sur son dériveur, un 4,20 japonais. Non seulement j’allais pouvoir voir la baie d’Ha Long, mais en plus j’allais pouvoir naviguer. Un rêve. Sac bouclé samedi soir, couché pas tard pour justement est debout aux aurores.
5h30 et l’alarme sonne. 6h25 après un petit-déjeuner et plus encore, j’embarque dans un gros véhicule direction le sud de la ville. On arrive au bureau de la compagnie de limousine car ce sont les petits bus aménagés qui permettent de faire le trajet confortablement. Mine de rien il y a deux heures pour rejoindre la côte. Un arrêt contrôle COVID à l’entrée de la province de Quang Nihn et on repartait. 9H30 au port de Tuan Chau. Un endroit étrange quand il est vide de ses afflux de touristes massifs venant d’Hanoï. On marchait un peu plus loin pour rejoindre le Yacht club où était posé le dériveur de ma collègue. Voilà bien six mois qu’elle n’était pas venue dans le coin, bloquée à Phu Quoc, elle n’avait pu revenir depuis juillet. Alors son matériel était un peu éparpillé. Apprêtés et motivés, gréement paré, il est onze heures. On fait avancer le 4.20 vers la cale. Mais un garde n’a pas voulu nous laisser ouvrir la barrière. Il a bien fallu une heure de plus que le propriétaire du club vienne valider notre sortie en mer. On était enfin sur l’eau… et là pétole.
Pas une seule risée de vent, tu as beau essayé de modifier ton allure, de passé du près au grand large, on n’avance si peu. Alors on rame un peu. On traverse le chenal principal et on arrive devant les massifs karstiques. J’étais venu pour ça. Ces calcaires sont impressionnants. On s’est amarré sur une toute petite plage à l’abris du vent pour déjeuner. Le bruit de l’eau, l’odeur des vagues et les pieds mouillés, ça m’avait tellement manqué et c’était vraiment ce que je désirais, être là, dans cette baie de rêve. On peut y ajouter un bonus non négligeable. En effet, il se trouve que la voile de loisir n’existe pas au Vietnam, il est l’œuvre de personnes volontaires. Les locaux préfèrent les bateaux à moteur ou les jet-skis. Très peu de monde sait naviguer, ce qui rend les compétences de ma collègue encore plus précieuses. Je fais parti des privilégiés qui ont eu la chance d’avoir pu passer sous une voile dans une des plus belles baies du monde. Ma collègue me dit qu’au maximum dix personnes l’ont fait, je compterai sur cinquante. Mais en soi c’est déjà fou alors que les bateaux à moteur sont faits pour accueillir des dizaines de milliers de personnes. Sur le retour, empannages et virements de bords, j’ai eu le droit de me faire enseigner la voile à nouveau. Cela faisait bien longtemps que je n’en n’avais pas eu alors j’ai eu plaisir à m’y mettre. J’aime l’eau salée, et une fois encore je n’oublie pas ma chance.
17h le bus prenait le chemin d’Hanoï et dans mon cerveau, les neurones tournaient au ralenti, tellement heureux de cette belle mais longue journée. Je baille, et mes yeux se ferment, il est l’heure d’aller dormir, la semaine sera intense, mais je sais qu’à présent je peux attendre jusqu’à Noël pour retrouver le clapotis des vagues. Eveil des sens, j'ai le temps de regoûter à tout cela.
Ha Long Bay
XV. All-Blacks, escalade et enseignement en ligne
La télé allumée en fond, un peu de football que je ne regarde pas vraiment. La semaine a été intense scolairement parlant mais je reste sur un nuage moral avec la superbe victoire de cette nuit en rugby. Fatigué de m’être couché à 6h du matin pour y assister mais ça valait le coup. Le dernier match remontait à 2018 et nous l’avions perdu, mais c’était avant l’ère Galthier, et depuis les jeunes Ntamack et Dupont notamment sont montés en puissance, on a retrouvé du jeu et de la densité. Voilà douze semaines que les blacks n’étaient pas rentrés chez eux, la fatigue n’a pas dû aider mais ça n’empêche pas que l’exploit reste retentissant. La dernière victoire contre le XV de la fougère argentée datait de 2009, c’est dire que sur la pelouse aucun des Français n’avait eu à son crédit une victoire contre les All Blacks. Chaque victoire reste un exploit, et à deux ans de la coupe du monde en France, c’est quand même sacrément bon signe. Les bleus sont au niveau, ils ne seront pas favoris mais il n’y a pas de raison que le trophée Webb-Ellis ne soit pas à leur portée. D’ici là, le 6 nations de la fin d’hiver sera palpitant à regarder et peut être après plus d’une décennie sans victoire, notre cher XV de France est décidément capable de le gagner. Je n’oublie pas les succès des Anglais comme des Gallois aussi contre les nations du sud. 2015 avec les quatre nations du Sud en demi-finale de coupe du monde, ça semble une éternité, les nations du nord sont au niveau. Le rugby est un sport palpitant, intense et puissant. Voilà clairement un sujet sur lequel je suis assez intarissable.
Pour autant, ce n’est pas la seule chose intéressante de la semaine. Après une séance de piscine lundi où l’on m’a aidé dans ma technicité de crawl. Il faut que je continue à m’améliorer d’ailleurs. Mercredi soir j’ai rejoint le groupe qui pratiquait l’escalade. Je voulais essayer. La dernière fois où j’avais approché cette activité c’était en camps de vacances à l’âge de 10 ou 11 ans. J’avais une forte appréhension. Cependant je voulais voir si mon vertige, aussi intense soit-il, allait m’empêcher quoique ce soit. La première montée fut fort délicate. Jambes fléchies et souples, et bras tendus. On ne se hisse pas avec les bras, mais on pousse sur les jambes. C’est la théorie en tout cas… Car je n’avais pas monté 5 mètres que j’avais les bras super crispés et les doigts avec des ampoules et incapable de bouger. Crispé comme je ne me rappelle pas avoir été, jamais. En revanche, j’ai un peu triché. On est sensé suivre une piste de couleur unique mais j’ai posé mes mains et mes pieds sur des prises de couleurs différentes pour me monter. J’ai réussi à aller jusqu’en haut, j’ai mis du temps mais je l’ai fait. Il m’a bien fallu cinq minutes pour me remettre de l’émotion. J’ai assuré deux collègues puis j’ai voulu en faire une seconde, je voulais réessayer. Passé de la piste rouge à la rose, j’ai testé ce nouveau chemin vers le sommet. J’ai mis moins de temps, je me suis senti plus assuré, plus confiant, j’étais fatigué mais j’ai réussi à me hisser à nouveau au sommet. De là à dire que j’ai aimé c’est autre chose, mais mercredi à nouveau je testerai. C’est tellement autre par rapport à ce que je fais d’habitude que ça m’intéresse d’en faire un peu plus et de voir où ça mène.
Jeudi devait être une journée calme de préparation de classe en ligne, celle où je poste tout sur moodle. Mais voilà, le site était inaccessible. Un crash du serveur interne au lycée surement bien que l’on n’ait pas vraiment su ce qu’il était advenu exactement. J’ai réussi en passant par mail à faire une petite visioconférence avec mes élèves, puis j’ai fonctionné autrement jusqu’à ce qu’en début d’après-midi, tout était revenu à la normale pour moi. Ce qui n’était pas encore le cas de tous mes élèves. Alors forcément le travail que je leur mets à disposition, tous n’ont pas pu le réaliser correctement. Déjà que la période est longue et difficile pour la plupart d’entre eux, cette nouvelle péripétie amène à une démotivation plus grande de la part de certains. J’ai fonctionné à distance ou en hybride toute l’année passée et je crains vraiment que la même chose advienne ici. Seul le comité populaire de la ville peut décider et il ne semble pas être volontaire pour laisser nos petites têtes blondes revenir sur les bancs de l’école. Si le bien-être des enfants était le sujet principal, ils seraient de retour depuis longtemps, mais voilà la politique ici ne le voit pas sous cette perspective, on ne peut rien y faire. Je ne suis plus enseignant, je suis enseignant en ligne. Ce n’est pas le boulot pour lequel je me suis engagé mais en ce moment je n’ai pas le choix. L’enseignant est le principal outil et acteur de son travail, sans lui, pas de séances, alors se préserver est vital. Moralement avant tout. On a tendance à l’oublier parfois mais si être bien est la première nécessité pour un enseignement de qualité.
Le sport aide beaucoup à s’extraire de la condition actuelle, mais les sorties également. Vendredi soir j’ai retrouvé Camille, Odelin et Sophie à la pizzeria à côté du lycée pour quelques verres et bien sûr des douceurs italiennes du Vietnam. Ça faisait plaisir de se retrouver ainsi car ce soir de fin de semaine est le symbole de l’arrêt du travail. Un léger crachin nous a accompagné, Hervé nous a rejoint et même sans rentré tard, le moment fut fort plaisant. Samedi midi, restaurant de poissons avec ma voisine qui m’a fait découvrir un autre lieu génial, un peu caché et fréquenté par de nombreux locaux, il n’y a rien de mieux pour déguster. Je suis passé ensuite à la réaliser de crêpes pour la soirée. J’avais été invité par Fanny à une soirée à Bac Cau, un quartier un peu plus au nord où je n’avais encore jamais mis les pieds, mais pour une balade ce doit être un endroit charmant. Leur maison est ravissante et je me dis que si j’avais trouvé une chambre dans une telle bâtisse pour une coloc, j’aurais été chanceux, c’est clairement ce genre de logements que j’aurais souhaité trouver initialement. On a bien discuté, bien bu et il était bien deux heures passées quand je suis rentré.
C’était l’heure idéale, car j’avais juste à me préparer pour me mettre devant le match des bleus contre des All-Blacks jouant en blanc. Le Haka donne toujours des frissons, et le début de partie fut comme un rêve. Mais comme beaucoup d’observateurs, j’imagine que la remontée de Ntamack en mode patron à la soixante-deuxième minute fut le moment de bascule. Celui qui te fait penser que non seulement l’exploit est possible mais qu’en plus cette équipe est grande. J’étais à fond dedans, peut-être un peut trop d’ailleurs, j’en ai réveillé ma voisine. A ma décharge je ne pensais pas que le bruit passerait les deux portes. Qu’importe, j’allais me coucher à la fin de la partie, heureux d’avoir vibré à nouveau grâce à notre quinze. Le fait de savoir que les parents étaient au stade, ajoute une dimension à ce match exceptionnel. Ils ont eu l’occasion de le vivre. La seule fois où j’ai vu les bleus jouer remonte à France Ecosse en 2017, je ne me rappelle plus du score mais les bleus avaient gagnés. Ce n’était pas encore la jeune génération. Les bleus font à nouveau peur et quel jeu, quelle envie.
Il est déjà tard, j’avoue que j’aurais pu faire l’effort d’écrire plus tôt mais j’aime aussi le dimanche pour avoir justement le temps de me poser et sans trop de réflexion, bouiner. Je finirai mon weekend en lisant le dernier chapitre de One Piece, on sent que l’arc de Wano tire à sa fin et mon article en longueur. A bientôt.
Survolté, le XV de France s'impose face aux All Blacks
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