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Formation, électricité et clap de fin

30 Mai 2021 , Rédigé par Pereg

Dimanche matin et déjà la chaleur est fortement présente. Il fait au moins 23/24 dans l’appartement alors que le soleil n’a pas irisé au travers des vitres du balcon. Le générateur tourne à plein et ce n’est pas possible de mettre la climatisation si le sèche-linge n’a pas encore terminé. Il faut donc voir ses priorités. Alors on s’est donc mis d’accord avec les gars pour cibler le plus important. Le linge d’abord, ensuite, éventuellement, on rafraichira les pièces. Ces derniers jours, la nouvelle est tombée. De fortes restrictions sont venues poindre leur nez. Alors que l’électricité du Liban ne fournit plus que 24h sur 48 en alternance toutes les 6h plus ou moins. Le générateur a donc besoin de repos. Une heure entre midi et deux, une autre entre cinq et sept, et de minuit à 6h du matin. Oui on peut le dire, c’est contraignant. Mais il n’est nullement question de choix. C’est ce que le comité de l’immeuble a décidé. En bon râleur en chef, j’ai donc écrit directement au comité pour demander pourquoi nous n’avions pas été consulté sur la décision. Les propriétaires l’ont été, pas nous. Autant les deux premiers créneaux dans la journée me semblent des contraintes acceptables, la nuit beaucoup moins. Car on peut être dehors en journée, mais de nuit, c’est bien plus difficile. J’ai donc demandé à poursuivre les soirs de fin de semaine, vendredi à dimanche, jusqu’à 2h du matin. Car minuit c’est quand même hyper tôt… Réponse du comité, ce sera 1h du matin, car notre générateur n’est pas en automatique… C’est déjà ça. Je pense que sur du plus long terme, je ne suis pas sûr que j’aurais trouvé ça acceptable, mais pour mon dernier mois, je m’en contenterai. Je sais combien la situation est difficile pour les libanais actuellement, et moi je ne cherche qu’à profiter de ma situation personnelle.

C’est tout le paradoxe dans lequel je suis plongé et avec lequel je me bats malgré tout.  La crise économique, violente, terrible pour la plupart des libanais me permet à présent de rendre possible de nombreuses choses au Liban. C’est fou, mais j’ai un pouvoir d’achat le plus élevé que je n’ai jamais eu. Alors j’en profite, et j’ose quelques excentricités. Cette semaine par exemple, après une virée au nord, arrêt dans un resort, C flows, du côté de Jbeil pour mon dernier jour férié libanais. Ça m’aurait semblé inenvisageable de faire ce genre de choses avant, mais c’est 25€ à présent, alors oui c’est faisable. Nul besoin de le crier sur tous les toits, je me voyais mal d’ailleurs le poster sur les réseaux de manière trop prononcée car mes collègues ne peuvent plus se permettent ce genre de loisirs. C’est là mon problème. J’ai envie de le partager, la retenue me semble pour autant nécessaire quand nombre de personnes que je connais ne peuvent en faire autant. Il me reste encore cinq semaines. On peut le dire autrement, il ne me reste que cinq semaines. J’ai fait à peu près tout ce que je voulais dans ce si beau pays. Des balades nature à n’en plus finir, des restaurants délicieux, des endroits paradisiaques. Je n’en finirai jamais, il y a aussi tous les gens que j’ai côtoyé, profiter encore jusqu’au bout. Bref ce qu’on appelle la vie, le sourire restera jusqu’au bout avant le chapitre suivant.

Cette semaine avait un goût assez particulier aussi, car j’ai eu le plaisir de partir en formation. Non pas en ligne, mais en présentiel. J’ai découvert un nouvel établissement homologué, le collègue Notre Dame de Nazareth, il m’a fait beaucoup pensé à l’ancien LAK, avec de l’espace disponible. La situation sanitaire n’a pas réellement permis aux enfants de pouvoir s’exprimer physiquement, mais quand je me rappelle les espaces disponibles dans l’ancien lycée, le nouveau est vraiment petit à côté et c’est tellement dommage pour ça… Alors mercredi et jeudi avec des formateurs que je connaissais déjà pour les avoir rencontré en soirée. J’ai apprécié de me replonger dans le bain de la discussion pédagogique, de réfléchir et discuter sur les perspectives et les visions d’enseignement. Comme une piqûre de rappel que je suis bien français et ma vision de l’enseignement de l’EPS aussi. Oui, s’il y a bien un mot que j’ai banni de mon enseignement, c’est le mot compétition. Pour mes collègues libanais, il est le cœur de leur réflexion. Une divergence si grande qui me ramène vers les difficultés auxquels j’ai été confronté avec l’intervenant d’EPS de chez nous. Oui l’EPS n’est pas du sport, nous ne sommes pas des coachs, mais des enseignants. Le but étant la pratique du plus grand nombre et leur plaisir de progression. Qu’importe s’il y en a des meilleurs que d’autres, si tout le monde prend du plaisir.

Je ne forme pas des athlètes, mais je joue avec des enfants et leur transmets aussi le plaisir de l’effort. Ils ont assez de leurs parents, de leurs clubs, de leur environnement pour ne pas faire de l’école un terrain de bataille. Je suis breton, je suis français, pas libanais. Je n’ai jamais eu besoin d’être confronté aux difficultés que mes collègues ou mes élèves ont pu vivre, mais ce n’est pas pour autant que je cautionnerai le classement du meilleur. C’est assez candide sûrement, mais c’est aussi ma manière de voir les choses. J’ai fait professeur des écoles pour enseigner le plaisir d’apprendre, le gout de la découverte, de la curiosité et de l’effort. Je sais bien que la vie est un monde de requins, mais ce n’est pas une raison de faire de la classe une compétition.

En parlant de sport, et non plus d’EPS, j’ai fait de belles marches récemment, il faudrait d’ailleurs que je me fasse une longue randonnée, une dernière, je vais voir ça. Mais ce n’est rien comparé au programme de ce dimanche soir. Vannes en demi-finales d’accession au TOP14. Manu a eu sa place pour la Rabine ce soir, et j’espère vraiment que mon cher club de rugby gagnera. C’est fou de penser d’ailleurs qu’ils en sont capables alors qu’il y a à peine cinq ans, ils étaient encore en fédéral. Ce club prend son temps et se donne le droit de rêver. La ligue ne nous prend pas au sérieux pour autant en plaçant la finale à Montpellier, j’espère que le RCV pourra leur donner tort. Nantes joue son maintien en Ligue 1 ce soir aussi, à la même heure. A défaut de voir l’un ou l’autre, je serai de sorti pour justement ne pas m’énerver devant un écran. Il y a des combats dont je préfère uniquement avoir le résultat. Dimanche au calme. Au repos car ça ne m’est pas arrivé depuis longtemps.

Le mois de juin pointe le bout de son nez, j’ai du mal encore à réaliser que c’est le dernier. Un peu comme cette histoire dont j’approche de la fin. Mon filleul m’avait conseillé de découvrir « l’attaque des titans », un manga très intense et j’avoue que j’y ai plongé avec délectation. La fin arrive et je me demande encore comme les choses vont tourner. Je ne pensais pas pouvoir accrocher de manière aussi intense à une nouvelle histoire. Après Saint Seiya, Captain Tsubasa, Berserk ou One Piece. Cette œuvre a de quoi nous ravir et je resterai alerte sur de nouvelles parutions, je ne cesserai d’être étonné. Il est l’heure de rejoindre Pool d’Etat, Beyrouth and Chill, Pura Vida !

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