CIV. Chandeleur, Kouign Aman et brouillard

Kouign !

Alors que le Têt arrive à grands pas, plus que deux jours de travail pour les élèves mais pour nous aussi finalement. Cette période fut plutôt intense, au niveau travail pas forcément mais une agitation assez folle enflamme la ville d’Hanoï je trouve. Les gens dans la rue conduisent de manière encore plus aléatoire, il y a des arbres du Têt partout, dont un sur mon balcon. J’ai fait l’effort d’en acheter un cette année pour changer un peu. L’an passé on avait fait de la calligraphie, j’ai beaucoup mieux compris le fonctionnement des Li Xi, je m’adapte peu à peu à ce qu’il se passe et apprécie aussi ce chaos relatif. J’ai hâte de découvrir Saigon au moment du Tet, est ce que ça va être comme ici ou un peu différent ? Je me dis que la météo doit forcément jouer sur la mentalité des gens. Mercredi soir j’y serai et je jugerai par moi-même.

Alors que la température s’est peu à peu relevée pour revenir à 25 degrés et plus ce weekend, on a assisté à un phénomène assez étrange vendredi matin. Un brouillard intense, blanc comme neige avait envahi la ville, on n’y voyait rien, de mon balcon, j’étais surpris de voir si peu loin car même le bâtiment d’à côté ne m’apparaissait pas clairement. En bas, je prends mon vélo et en me mettant dans la rue, je ne voyais pas son bout. Arrivé au lycée, idem, même problème, cette brume était dangereuse car en conduite, les Vietnamiens n'ont pas ralenti, et bien sûr avec une humidité si intense c’était trempé partout. Les poissons du lac Tay Ho sont morts par centaines également, une pollution autour de 260… Heureusement le soir, quand je suis sorti, rien de tout ça transparaissait, ni même ce weekend où j’ai eu le plaisir de laisser les fenêtres grandes ouvertes. Respirer un peu et laisser le vent passer. J’avais fait fonctionner le déshumidificateur de manière intense, litre après litre, je me dis que je protège mes affaires. Le mois de mars sera compliqué plus encore pour cela.

La semaine de travail a été riche, à coup de galette des rois des CP, d’un ciné-concert fait autour d’un film de John Ford et c’était une expérience assez plaisante. J’ai aussi découvert comment faire du papier-maché. Etant enseignant, ayant travaillé en centre-aéré et autres structures, j’aurais pu m’y atteler bien avant mais finalement c’était une première cette semaine, avec mes élèves. On est en train de préparer le casque de google-map, oui ce court-métrage sera particulier. La rencontre avec Olivier a fait beaucoup de bien aux élèves et je ne doute pas qu’ils donneront le meilleur pour cela. On prépare doucement la visioconférence avec Beyrouth qui parlera du Têt mardi. Ils ont effectué des recherches et on a tout à mettre en place mais ça sera bien fait pour mardi début d’après-midi. En plus de tout cela, on est allé voir l’exposition sur le jour de l’Australie, le 26 janvier. C’était intéressant, d’autant plus pour Maya, ma petite Australienne qui peut valoriser également son pays. On a fini vendredi en fin de journée par un petit spectacle du Têt, le même que l’an passé. Toujours aussi malaisant ce magicien un peu nul et qui offre de l’argent aux élèves.

Février est déjà là et c’est aussi ce que je retiens. L’anniversaire de Sophia vendredi soir a bien démarré. J’ai retrouvé le groupe au Kali après un film avec Pascal et Sarah qui n’était pas la comédie attendue. Mais on a pu voir un film vietnamien, j’en suis à mon troisième finalement, pas plus. Un concert toujours cool et à minuit on était motivé à ne pas s’arrêter. On file donc à Savage où on enchaine. 2h du matin sonne, et ça ne suffit toujours pas alors on se dirige à la Habanera. Rentré à 5h, je n’avais pas vu le match des bleus, décevant dans le vélodrome, ils sont derniers du 6 nations après ce premier weekend et il y a beaucoup de travail à faire. J’espère que les horaires seront plus appropriés pour les suivants.

Ce qui me reste de la semaine, c’est évidemment le 2 février, la chandeleur.  Chaque année des crêpes. Je les ai faites la veille pour les amener au lycée et les distribuer à mes collègues. Pas de cannelle cette fois-ci pour que Sandy puisse en manger. Une réussite. Mais ce n’est pas ce dont je suis le plus fier car grâce à Béa, ma brestoise de collègue, j’ai eu une mini formation Kouign Aman. On est venu avec Flavie et Nico en faire un à sa manière, non pas un gros gâteau mais plein de bouchées ensemble, bien dorés des deux côtés.  Je n’en revenais pas de la quantité de beurre nécessaire, on aurait dit que ça baignait dedans durant la cuisson. Mais finalement tout a été bu et ainsi, il était beau. J’ai retrouvé la texture que je souhaitais pour ce gâteau dont je n’ai jamais vraiment maîtrisé la technique. Aujourd’hui j’ai fini sur un joli sushi midi pour l’anniversaire de Fanny, ça lui a fait plaisir et je suis ravi car c’est tout ce que ma super collègue, mérite. Une soupe et au lit.

Têt, brouillard et crêpes