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Rentrée et coupe du monde

22 Septembre 2019 , Rédigé par Pereg

une installation intéressante de la foire d'ARTS

une installation intéressante de la foire d'ARTS

Dimanche midi, posé dans le canapé de la coloc devant Irlande – Écosse, j’ai plaisir à m’installer ainsi pour voir les premiers matchs de la coupe du monde qui a démarré au Japon ce weekend. Entre la reprise de l’école et le plaisir d’être ainsi en ville, j’avance doucement à retrouver ma vie libanaise.

En effet depuis lundi c’était un peu le branlebas de combat pour que tout soit prêt et en ordre pour l’arrivée des élèves à l’école. Même si officiellement les enfants n’étaient accueillis en CE1 qu’à partir de jeudi, il n’en reste pas moins que tout devait être au mieux pour leur arrivée dans l’établissement. Ainsi avec la rentrée échelonnée arrivait les dernières préparations dans la classe avec l’organisation même des classes, mais aussi la préparation des programmations ou la découverte de nos nouveaux manuels à disposition. Tout ça prenait du temps et mine de rien, installait aussi une fatigue nerveuse d’une rentrée particulière et sous pression pour que les choses avancent et évoluent dans le bon sens.

On a eu l’avantage de pouvoir démarrer en élémentaire, même si la Bibliothèque n’est pas encore là, même si pour l’EPS les choses vont prendre un peu de retard, nous avons pu démarrer cette semaine. Pour ma part je faisais le pied de grue jeudi matin avant 7h00 pour découvrir quels allaient être mes élèves de cette année, car certains CP, je les avaient croisés en récréation toute l’année. A la lecture de leur nom, il n’y avait qu’une seule que je connaissais et ça n’était pas non plus pour me déplaire. Déjà les voir s’installer à une place, écouter les premières consignes et s’approprier les premiers travaux faits ensemble, ce n’est que du bonheur. L’attente finalement des dernières semaines se retrouvait oubliée pour laisser place au plaisir de la découverte de cette nouvelle cohorte avec laquelle je vais évoluer cette année.

Premier ressenti ils sont tous mignons, bien sûr à cet âge-là c’est facile de le dire aussi mais ils n’ont même pas huit ans pour la plupart alors forcément une bouille encore enfantine et un sourire éclatant. Enfin je dis sourire mais j’ai eu quelques pleurs quand même car même si je ne pense pas faire trop peur, la séparation avec les parents après autant de temps passé à la maison, ça peut être délicat. On retrouve d’un côté l’impatience et de l’autre l’anxiété. C’est donc pour ça qu’il est important, nécessaire, ou je dirais même vital que dès les premières minutes, qu’ils se sentent à l’aise dans la classe.. Je pense avoir relevé ce défi, le premier d’une longue série. Je suis déjà content moi-même de travailler et je ne doute pas que ça rejaillira aussi sur eux et leur bonne volonté de travail.

Je sais d’avance également que la semaine à venir va être plus compliquée pour eux comme pour moi, car ça va être la première dans notre vrai rythme de travail qu’il va falloir prendre. Ca me semble aussi un peu fou de me dire que l’on est en automne et que je commence à peine à travailler réellement, mais c’est aussi ça le travail à l’étranger et je ne vais pas bouder mon plaisir d’avoir eu du temps pour moi.

En parlant de temps pour moi, j’ai été testé les cours de l’arabe en semi-intensif à l’usj et je vais perdurer avec le travail à faire, il faudra trouver une organisation de ce côté mais c’est l’année ou jamais. De plus j’apprécie également de faire découvrir une partie de la ville aux nouveaux arrivants que je côtoie, je sais que je suis chez moi ici, et il m’appartient de le transmettre. Ainsi j’ai eu plaisir à retrouver Tommy pour un spectacle de danse mercredi soir, dans lequel jouait Marah. J’y ai croisé également Charlie, Mickey ou encore Nicole ma prof de Yoga. D’ailleurs je me dis que comme les cours ont changé de jours, il va falloir que je vois comment faire de ce côté également. La méditation est toujours autant nécessaire même si je peux la travailler seul, le faire en groupe est forcément motivant.

Ce weekend encore ne fut pas sans surprise, entre une belle soirée vendredi, ou la visite de la foire d’Arts sur le waterfront, un passage pour la fin de journée à Hamra et toujours cette marche à pieds qui est mienne. Ce plaisir inimitable de marcher en ville, bientôt se fera peut-être également en deux roues.

Ma dernière actualité importante est l’ouverture de la coupe du monde de rugby au Japon, l’entrée en lice des bleus s’est mieux passée que prévue car ils ont gagné contre les pumas, mais ça n’avait rien à voir avec la puissance des springboks comme le jeu des blacks que j’ai pu voir en action à la suite. On est vraiment un niveau en dessous, mais on verra ce que les prochaines rencontres donneront. Bref c’est dimanche et tout va bien, un peu de lecture et de vocabulaire pour m’occuper cet après-midi.

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Réacclimatation

15 Septembre 2019 , Rédigé par Pereg

Le soleil ne m’a lâché depuis mon arrivée à Beyrouth lundi midi, il a fait beau, il a fait chaud et au moindre effort, je suis perlé de sueur. J’en avais presque oublié la nécessité qui était mienne de me réacclimater à la vie libanaise, au quotidien sous cette chaleur suffocante.

Pourtant on m’a dit « il fait pourtant moins chaud qu’il y a deux semaines, là c’était galère »… Oui peut-être, c’est même sûr, mais pour moi qui débarque de Bretagne où le soleil s’est caché un peu plus et surtout l’air plus doux, le changement reste radical. Un changement d’ailleurs qui ne me déplait pas, il faut simplement que je m’habitue…encore. C’est vrai que j’éprouve un réel plaisir à parcourir les rues de mon quartier, entendre du libanais sans piper mot, à retrouver mes repères au supermarché ou simplement à traverser un carrefour au bon moment.

L’expérience de l’année passée renforce forcément la confiance que je peux avoir en mes choix et mes déplacements, mais plus encore c’est comme si je connaissais déjà tout, une découverte qui n’en est plus une, et ce sentiment, je ne l’avais jamais connu à l’étranger. Ca n’a pas exactement le même sens qu’un retour à Bordeaux ou Saint-Malo après une période estivale. La démarche n’est pas la même quand la langue n’en est pas une avec laquelle je peux communiquer. Il faut se réadapter, refaire les chemins, les parcours, les restaurants, les magasins ; me remettre dans les pas qui ont été les miens, pour faire encore mieux cette année. D’ailleurs je n’ai pas de critères spécifiques à cette volonté, simplement ce ressenti.

Car ce qui m’a marqué en cette première semaine, c’est combien l’arabe / le libanais m’avait manqué, que j’aimais cette oralité confondante, dissonante pour une part. Mais surtout que je devais m’y investir plus encore que je ne l’avais fait pour comprendre, apprendre, entendre et a fortiori, parler. Sous quelles modalités, je ne sais pas encore, mais d’ici la semaine prochaine, j’aurais démarré et travaillé en ce sens.

Une des premières personnes que j’ai revu à mon arrivée, c’est Fehmi. On a discuté un peu de l’été et surtout il m’a amené à nouveau faire du sport. Quel plaisir de s’y remettre malgré la chaleur et la fatigue, se replonger dans l’effort en collectif ou simplement se dépenser. Je sais combien j’en ai besoin et que l’on va poursuivre en ce sens cette année, je ne peux m’en passer. Reste à voir malgré tout comment faire pour avoir accès à la piscine car c’est une autre de mes nécessités. N’empêche que je sais combien je dois à Fehmi, combien il m’a aidé l’an dernier et je ne doute pas qu’il le fera encore cette année, mais je pense, j’espère que je pourrais être capable d’en faire autant pour lui, ou pour d’autres d’ailleurs.

Du côté professionnel, La reprise a été particulière car marquée par les travaux qu’ils restent à accomplir pour que l’on puisse accueillir les élèves de la meilleure des manières. Mes CE1 ne seront présents qu’à partir du 19 avant de revenir la semaine suivante pour les premières journées complètes. La découverte des nouveaux collègues s’est déroulée lors de la pré-rentrée, Chloé en CE2, Emilie en CM1 et Emfe, Jacques en secondaire, et d’autres encore, l’équipe est légèrement réduite avec le déménagement. Le changement ne devait pas vraiment en être un au départ pour moi, restant dans le même niveau, avec la plupart des même manuels. Cependant le déménagement est un tel bouleversement que malgré tout, ce sera complètement nouveau encore, et cette année scolaire ne fait exception aux précédentes !

J’ai eu plaisir à retrouver les collègues, remettre les tables, les affichages en place, mais aussi simplement y revenir. La rentrée française, vécue en décalage m’a fait un effet particulier, comme une relative hypocrisie et montrant un peu plus la chance que j’avais de ne plus faire parti de ce système. Pour autant ce n’était pas ça, mais plutôt l’impatience qu’était la mienne de pouvoir me replonger dans mon travail, et ça ne pouvait être fait qu’à partir d’ici.

Alors ce premier weekend beyrouthin, a été relativement calme, entre sortie à Sanayeh pour lire, puis dans un café d’Hamra, une petite sortie Basket, et suivi du foot, mais surtout un dimanche après-midi ailleurs, après avoir bossé ce matin. Parc, lecture, relaxation. Je vais voir comment je m’organise cette année, mais ça me fait plaisir de me dire que je vais profiter de mon après-midi à venir…

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Rentrée, soixante ans et transition

9 Septembre 2019 , Rédigé par Pereg

Posé à l’aéroport d’Orly, il n’est pas encore une heure du matin quand je démarre ce nouvel article. C’était l’idée avec le vol que je prends à 6h30, pour passer à l’enregistrement vers 4h du matin, il n’y avait aucun intérêt à dormir à l’hôtel, et je vais avoir la semaine à venir pour me mettre dans le bain, et récupérer un peu de cette nuit particulière qui est la mienne, celle de mon retour à Beyrouth, celle d’une vraie transition.

Comme la semaine dernière, je me suis questionné sur mon passage français estival, entre séjour itinérant et famille à la maison, je me suis vraiment remis dans un rythme de travail pour préparer au mieux ma rentrée beyrouthine. Pour autant, c’est un mélange de sentiments qui m’a assailli à l’heure où mes collègues français reprenaient le chemin de leurs classes.  Moi qui restait à quai, à devoir attendre pour réaliser pleinement mon retour au travail. L’envie n’est pas ici la question, mais voir tout le monde prendre la direction de l’école ou du collège, et moi rester à la maison, m’a fait un effet assez étrange. L’an dernier, j’étais arrivé en avance au Liban du côté du 21 août. Alors forcément je n’avais pas senti ce retour au travail de la même manière, j’étais déjà installé dans ma nouvelle vie quand la rentrée sonnait en France. Mais cette année non, et mon passage mardi à la SEGPA, voir combien les élèves que j’avais ont grandi, voir combien ils ont changé, m’a fait bizarre. Oui cette vie n’est plus la mienne, et ça n’a rien de mal que de le dire. Mais le décalage n’en est que plus conséquent car ce n’est même plus le même monde scolaire. Je suis donc impatient de rentrer pour ça, reprendre mes marques au travail, reprendre cette vie qui est mienne. Avec en bonus et c’est aussi pour ça que ça me travaille aussi, mon nouvel établissement. Tout change et rien ne change.

Si je suis resté en France jusqu’à ce soir, c’est aussi qu’il y avait un évènement majeur que je ne pouvais me permettre de manquer, les soixante ans de maman. Avoir la possibilité d’être là pour les célébrer est aussi une chance, mais c’est sûr que j’aurais géré mon temps différemment si ça n’était pas aussi important. Alors mercredi en quittant Saint-Malo pour Vannes, je poussais un ouf de soulagement qui amorçait mon retour à la vie libanaise, l’étape finale de mon périple estival. Entre l’anniversaire de mariage, la célébration du jour même et ce qui a suivi ce weekend, c’était fort appréciable de pouvoir être là. J’ai eu cette chance et je ne peux le regretter car si j’avais repris comme en France, un aller-retour aurait été inenvisageable. Donc ces quelques jours en famille ont été la dernière bouffée de fraicheur avant Beyrouth. Avoir autant de temps que j’ai eu cet été, est une bénédiction et je sais bien que mon métier offre cette possibilité à nulle autre pareille, profiter des vacances scolaires. Même si les petites vacances sont plus courtes, la période estivale est un plaisir que l’on se doit d’apprécier. La prochaine fois que je mettrai les pieds en France, ce sera pour Noël. En plus, je reviendra en avril pour retourner voir Munich à quatre, Mutti und sie kinder.

J’évoque le mot de transition c’est aussi à ça qu’est relié ma nuit à l’intérieur de l’aéroport, on est toujours en partance pour une destination. Je ne suis pas le seul à me retrouver ainsi sur des bancs pour un vol très tôt le matin. Cette bulle marque mon retour, la pause qui te fait dire « oui c’est bien reparti ». Naïvement, je pourrais dire que je ne réalise pas bien encore ce qu’il en est car je suis arrivé à un tournant décisif. C’est en effet la première fois que je reviens à l’étranger, au même endroit, pour travailler. Dit ainsi, ça paraît banal, mais ça ne l’est pas non plus car après une telle pause, il faudra reprendre la dynamique qui avait été mienne, se remettre dans mon univers scolaire, et surtout dans un bain linguistique dissonant à mon oreille française. J’ai beau avoir relu un peu en arabe cet été, écouter des musiques et des podcasts en libanais, je sais aussi que j’ai pas mal perdu (faut-il considérer que j’ai appris) et la réacclimatation sera un paramètre à prendre en compte. Entre apprentissage de l’arabe et l’espagnol mon cœur balance, je verrai si je peux poursuivre mon apprentissage des deux.

La géopolitique était source d’inquiétude relative la semaine dernière. Les choses ont évolué positivement, et ce questionnement n’en est plus un. Je garde bien sûr en tête que rien n’est gagné et qu’il faudra rester vigilant, mais rien ne présage un retour aux évènements tragiques de 2006 que le pays a pu subir. On est au bord d’une crise économique majeure pour le pays et c’est déjà bien suffisant.

Cet article me parait un peu trop mélancolique et pourrait questionner ma motivation et mes ressentis mais je suis sûr de moi, sûr de mon choix, de mes capacités d’adaptation, et le plus important, de la nécessité et mon envie de repartir. Beyrouth, c’est ma vie à l’heure actuelle, et toute cette période estivale, n’était qu’une transition entre mes deux années scolaires : la première, merveilleuse de découverte, la seconde qui s’ouvre, celle de la confirmation.

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Repartir

1 Septembre 2019 , Rédigé par Pereg

Cette idée me trotte déjà dans la tête depuis quelques temps, prendre le temps de me poser à mon bureau pour écrire le premier chapitre de cette nouvelle aventure, mon retour à Beyrouth, on pourrait le voir venir comme un Liban 2.0. Pour autant je ne pense pas que je tiendrai le même rythme de publication que l’an passé, trouvant que j’étais quelque peu redondant dans mes écrits, mais si l’appel de la plume se fait sentir, vous pouvez être sûr que j’y succomberai !

Pour autant repartir est une idée qui ne m’a jamais semblé aussi difficile que ces derniers temps. Après la longue pause estivale, j’ai commencé depuis quelques temps déjà à me remettre dans le bain, reprendre mes habitudes de travail et me plonger un peu dans les travaux pratiques. Mais l’excitation du départ initial n’est pas présente et les sources de motivation sont autres actuellement. J’ai envie et besoin de repartir mais j’ai aussi la tête ailleurs.

On m’avait prévenu que l’été d’un expatrié n’est pas forcément simple, que l’on revient chez soi et que les choses n’ont pas forcément changées, mais que nous si, car dans une réalité différente. On a beau me l’avoir dit, le choc n’a pas été simple à gérer à mon arrivée malouine. En retrouvant la maison de Saint-Malo, je revoyais la vie que j’avais quitté, et combien j’étais dans un autre monde à vivre à Beyrouth, à être professeur à l’étranger. Passer ce choc initial, revoir la famille, les amis et retrouver à nouveau des lieux que l’on a fréquenté en se sentant d’une certaine manière extérieur à tout cela. Tout ne fut pas simple, mais j’ai apprécié au maximum ce qui m’a été donné.

Déjà professionnellement le passage en SEGPA m’avait mené sur des chemins plus sinueux et mon départ l’an dernier avait confirmé le processus que je n’étais plus dans un rythme scolaire « normal ». Les congés estivaux plus longs que ceux des collègues français ont aussi accentués cette dynamique de différenciation. Tous reprennent demain alors que je ne serai en pré-rentrée que dans une dizaine de jours. C’est étonnant la tournure que peut prendre certaines choses.

On pourrait me croire triste à évoquer le départ de cette manière, mais il n’en est rien, j’ai juste besoin de temps pour mettre les choses en ordre dans ma tête. Je sais au fond que j’ai besoin de repartir, de me sentir ailleurs pour que la machine se relance. Ça n’empêchera en rien de faire les choses de bonne manière en attendant  à commencer par célébrer les 60 ans de ma maman cette semaine en famille ! C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai prolongé mon séjour en Bretagne car je pense que sinon j’aurais fait les choses de manière un peu différente à commencer par un retour à Beyrouth plus précoce. Que sais-je ? Ou encore prendre la direction d’un autre pays avant de plonger corps et âme dans la rentrée.

Ce faisant l’été a été riche d’expériences. Un passage inoubliable à Cézembre que je rêvais d’arpenter depuis des années. La découverte du Costa Rica, mon premier pays hispanophone pour un séjour itinérant entre jungle et Caraïbes qui a laissé de formidables souvenirs, en compagnie de Jason et d’Anaiz. Un retour animé entre Paris et Bordeaux, avant d’arriver en Bretagne que je n’ai pas encore quitté. Vannes ou Saint-Malo principalement mais des étapes familiales évidentes ou encore les soirées lorientaises de l’interceltique. La belle nouveauté a été la garde de mes neveux et nièces rien que pour moi en terre malouine pour quelques jours. Tonton l’attendait déjà depuis quelques temps, surtout que tout concorde pour pouvoir prétendre à le faire. Néanmoins j’ai également apprécié mon retour à la solitude que me procure cette dernière semaine. Étant en coloc à Beyrouth et passant chez les gens, le recentrage de fin de congés n’en est que plus apprécié, pour repartir de l’avant.

Déjà les questionnements me taraudent : professionnels  d’abord car l’établissement déménage et je ne sais trop ce qu’il est advenu. Comment sera ma classe, mes élèves, les nouvelles conditions de travail vont-elles correspondre à mes attentes ? Suis-je assez performant dans mes préparations pour la rentrée ? J’ai fait des choses mais cela sera-t-il suffisant ? Toutes ces choses que chaque enseignant se pose bien sûr avant de redémarrer une rentrée. Mais aussi personnels : comment ça va se passer en coloc cette année ? Vais-je changer d’endroit ? Comment ça va être de retrouver Fehmi, Tommy, Sahar, Waël et tous les autres ?

Alors à présent que je me sens conclure ce nouvel article, je vais aller voir un film qui me tentait bien, « la vie scolaire » pour me mettre dans le bain, ou pas, mais mon retour vers l’école n’en est que plus pressant, simplement je profiterai en famille avant de Repartir.

 

PS : l’actualité récente du Proche-Orient me questionne quand même et j’espère que la situation tournera favorablement…

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Liban saison 1, fin

1 Juillet 2019 , Rédigé par Pereg

une vidéo qui présente bien ce pays dans lequel je vis.

Dimanche 30 juin, demain je quitterai le Liban jusqu’en septembre, avec une valise pleine mais du strict nécessaire estival en France. Oui cette année fut belle, intense, aventureuse et pleine d’émotions. C’est d’ailleurs tout ce que je peux avoir en tête à l’heure d’écrire ces quelques mots. Pour autant deux ressentis dominent : celui de vouloir rentrer pour l’été, voir la famille, les amis et partir en vacances ; mais également celui et il est neuf pour moi, d’un retour en septembre. Je n’ai jamais eu ce que la nouvelle année scolaire offrira, un retour en terre qui il y a un an était inconnue et qui aujourd’hui est mon chez moi. Le quartier de Zarif à Beyrouth, de mon lycée Abdel Kader en plein déménagement aux douceurs nocturnes jusqu’à l’aube. Je reviendrai pour une seconde saison.

La Pologne m’a beaucoup marqué, et depuis, je n’avais eu de cesse de travailler pour rejoindre le système scolaire des écoles françaises à l’étranger, un accomplissement. Depuis mon arrivée ici, ce sentiment s’est confirmé, je suis bien à ma place à enseigner dans un pays qui n’est pas le mien originellement, dans un pays dont les habitants parlent une langue que je dois apprendre, avec des paysages à découvrir, de la nourriture inconnue et des rencontres humaines que je ne peux oublier.

Bien sûr aussi géniale qu’a pu être mon année, toute la vie à Beyrouth n’est pas rose, du système de recyclage quasi inexistant à l’eau du robinet non potable, il y a des choses qui sont plus difficiles que d’autres mais ça n’empêche que je suis à ma place ici. Je ne parle toujours pas libanais mais j’arrive quand même à présent à déchiffrer l’arabe, l’écrire également. Tous ces changements, ces découvertes m’ont enrichies d’une manière qu’il m’est difficile de réellement expliquer. Même si j’arrive à mettre des mots sur ces sensations, le retranscrire a comme un effet d’atténuation. Qu’importe.

Cette dernière semaine fut quelque peu différentes, les élèves sont partis lundi en vacances, et depuis mardi matin, le rangement, et l’emballage de la classe pour notre nouvelle école en septembre a fait que le contexte était particulier. Particulier pour moi qui boucle cette première année ici, mais surtout pour les collègues qui quittent cet établissement qui fut le leur pendant de nombreuses années. Certaines y ont même été élèves, comme leurs parents avant elles. Ce déchirement qui est le leur peut être entendu, mais on ne peut vraiment le concevoir pour nous français qui changions d’école en passant de l’élémentaire au collège et au lycée.

Quelques séances à la salle avec Fehmi pour finir de nous achever physiquement également, il n’y a pas à dire, je sens le changement qui est le mien. Même si mon dos me fait toujours mal comme tous les matins, il y a une relative amélioration et l’entrainement que l’on a fait tous les deux y est certainement pour quelque chose. Preuve en est sur la soirée du lycée vendredi soir, j’étais comme un fou à danser, sobrement plus ou moins mais l’amusement était de mise. Ce sera forcément étonnant cet été de revenir en Bretagne après ces mois passés ici, mais c’est aussi un contraste que j’ai besoin de vivre, revenir aux sources. Le dabké, danse traditionnelle libanaise m’y ramenait à chaque pas, comme un lien avec les danses bretonnes que je vais retrouver en fest-noz du côté de Lorient ou ailleurs.

Une année, passée si vite et qui pourtant par certains aspects a été fort longue. Depuis plus de deux mois, pas une seule goutte de pluie est tombée et j’attends avec impatience l’ondée salvatrice que j’espère trouvée en métropole. Quand on a été habitué à la pluie, en tout cas de temps en temps, je me surprends à l’espérer autant. Il en est de même pour un bain de mer qui arrivera vite à mon retour en Bretagne. Se baigner au Liban est possible, mais pour trouver une mer décente, il faut sortir de l’agglomération beyrouthine et de ce côté un véhicule est forcément nécessaire. Ce sera donc probablement un de mes chantiers en septembre, savoir si j’investie dans un véhicule motorisé ou non. La piscine aussi agréable soit-elle ne fait pas tout et le sel et les embruns, quand on y est habitué, est un bienfait que l’on ne saurait oublié.

De Baalbeck à Sour, de Tripoli au Chouf, j’ai eu le plaisir de parcourir ce pays, de visiter de multiples endroits magnifiques, des ruines romaines ou de la nature brute, c’est aussi le charme du Liban, qui recèle de merveilles alors qu’il ne fait qu’un tiers de la Bretagne en superficie. Un condensé de couleurs et de chaleur humaine également qui rend la vie ici si particulière. Hier soir, pour la dernière fois avant mon départ estival, je me suis replongé dans ces plaisirs. Passant de Mar Mikhaïl  à Hamra, et rentrant tard dans la nuit après en avoir profiter pleinement. Je ne sais pas si l’on peut dire que la vie libanaise est douce, mais une chose est sûre, c’est qu’un certain art de vivre, carpe diem à l’oriental est bien présent.

Le Liban a de cesse toujours me surprendre, quand on pense avoir compris comment marchait certaines choses, on vient te prouver par a+b que ça n’est pas le cas. C’est perturbant et grisant à la fois, car le pays en entier est ainsi. Des différentes communautés qui y résident, aux multiples internationaux qui s’y investissent, ce pays est en perpétuelle évolution et qui sait ce qu’il en adviendra demain. J’ai rencontré il y a peu, une française qui n’était pas revenue depuis trois ans. Trois ans dirons nous c’est court et pourtant elle ne reconnaissait pas la ville, les quartiers avaient évolués, bougés, ses magasins délocalisés et d’autres endroits ouverts à leurs places. Je verrai ce qui sera de mes ressentis de septembre, mais je sais que déjà rien que de penser à revenir ici, j’en ai le sourire. Mais avant de revenir, il faut partir. Reculer pour mieux sauter.

Alors je terminerai ainsi cet épilogue, une première année riche, folle, géniale, et qui me fait simplement sourire en imaginant la seconde à venir. Merci le Liban, on se voit en septembre.

petit hommage à mon lycée.

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Ecole et fête de la musique

23 Juin 2019 , Rédigé par Pereg

La fin d’année est bien présente et je dois dire que les jours défilent à la fois très rapidement et lentement pour une part. je pars dans huit jours et je n’ai presque que ça en tête, mais également je suis concentré sur ce que j’ai encore à faire ici, notamment pour le déménagement qui va s’effectuer pour une part cette semaine. Oui, les élèves vont clôturer leur année demain midi et la suite sera consacré au rangement et à la préparation de septembre.

J’ai eu le plaisir lundi en début d’après-midi d’aller visiter les nouveaux locaux du Lak que l’on aura en septembre. Un immense chantier qui montre à quel point le travail à faire est impressionnant mais c’est bien aussi d’avoir une première idée des conditions dans lesquelles nous allons travailler en septembre. Il faudra tout empaqueter pour se faciliter les choses, et l’on verra ce que ça donnera après la pause estivale. J’ai également démarré mes préparations pour mon été, ce que je vais laisser sur place chez Fehmi, ce dont j’ai absolument besoin en France ou en colo, et puis ce qui ne sera pas utiliser non plus. Mine de rien, ce genre de choses prennent un peu la tête et il faut le faire calmement. Le faire en plusieurs fois et de manière relativement organisée est toujours ce qui me permet de m’en occuper convenablement, en tout cas, c’est toujours ainsi que j’ai préféré agir.

A l’école cette semaine était synonyme de fin des classes pour beaucoup. Même si peu de mes élèves sont déjà partis en congés, je ne reverrai pas certains lundi. Journée qui parait être une pure formalité. Alors oui j’ai donné les bulletins mercredi mais je dois dire aussi que finalement depuis bien deux semaines, certains sont partis loin. Le travail scolaire en juin a été plus que délicat pour le groupe classe, entre chaleur et relâchement, ça aura été assez compliqué mais bien terminer les choses était ma priorité. L’occasion me sera à nouveau donnée demain, entre derniers travaux cools et petits jeux. L’aspect ludique de l’enseignement est toujours nécessaire, surtout avec des élèves de cet âge et les ateliers aussi, mais ça ne fait pas tout. On peut toujours se dire que l’on aurait pu faire mieux avec tel ou telle, mais je sais que j’ai fait au maximum, et enseigner à des enfants, l’humain à son essence même, tout ne peut pas être parfait.

J’ai eu l’occasion d’avoir une piqure de rappel aussi sur ce que je pensais avoir plus ou moins compris, comment être au mieux dans mes relations amicales. Cette fin d’année a été un rappel sur le fait que je ne sois plus en France, mais bien au Liban où les choses se déroulent forcément d’une manière différente et parfois plus complexe. Je peux dire que j’ai des amis ici, qu’il y a des choses que j’apprécie beaucoup, français, libanais ou internationaux, mais ce mélange amène parfois des complications que je ne m’attendais pas forcément à voir. Je vais donc poursuivre en septembre mon apprentissage de la vie beyrouthine, conjointement à ma pratique de l’arabe, qui sans me faire défaut, est encore très primaire. C’est d’ailleurs à ce titre que j’ai hâte de voir si ce que j’ai fait en espagnol pourra me servir au Costa Rica, sans tester réellement comme je devais le faire, ce sera donc sur le tas que je verrai de quoi je suis capable.

La France joue ce soir son huitièmes de finale contre le Brésil et je verrai si je suis seul devant l’écran ou pas, mais c’est bien un match que je suivrai avec attention. Avec Fehmi, on se croise déjà pas mal à la salle de sport, et si l’on rajoute ces autres moments privilégiés que nous avons ensemble, c’est vraiment un très bon copain ici. Mine de rien, être à deux motive forcément plus que de s’entrainer tout seul mais ça n’empêche pas de réussir. Alors en cours collectifs comme j’ai découvert lundi, ça met une patate d’être à plusieurs pour galérer ensemble. Je trouve que comparé à certaines années, j’ai été bien plus efficace et je me sens mieux physiquement. Mon carême du Ramadan y est forcément pour quelque chose, mais ça ne fait pas tout. Et une chose est sûre, il me tarde d’aller nager dans la mer, la vraie. 

Enfin cette semaine s’est achevée sur un évènement que je ne pensais pas voir au départ ici au Liban, la fête de la musique. C’est aussi une institution ici, et l’institut français fait bien les choses de ce côté, en proposant une programmation intéressante. Un concert aux thermes romains, un peu en dessous du parlement dans un lieu magnifique. Il se trouvait en plus qu’avant que Deluxe, groupe invité pour la soirée ne fasse le show. Des amis à moi jouaient sur cette même scène ! ils ont été bluffants et j’ai trouvé ça trop cool pour eux d’avoir cette visibilité lors d’un tel évènement. J’y ai rencontré des collègues du lycée, et la soirée s’est terminée bien plus tard que prévue. Il faut ça aussi des fois pour profiter pleinement des weekends.

Bref dimanche et tout va bien, je vais sortir sous peu pour aller profiter un peu plus de ce calme qui est le mien.

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Bulletins, anniversaire et fête des pères

16 Juin 2019 , Rédigé par Pereg

la première, oui ce n'est pas une vraie danse bretonne...

Dimanche 16 juin, 22h à l’heure où je commence cet article, j’ai un peu trainé comme qui dirait ce weekend mais j’avais en plus d’un repos nécessaire et fort louable, quelques sorties forcément intéressantes et ce qui m’a occupé ce soir un peu plus tard que prévu, les bulletins de mes élèves.

Oui pourrait-on me dire, j’aurais pu, dû m’en occuper bien avant, mais déjà tout était prêt, il ne restait qu’à le formaliser sur l’ordinateur et tout mettre en ligne. Et c’est là le hic quand la connexion internet est relative, ça ne peut que jouer des tours. J’ai alors pris mon mal en patience et finis de rentrer mes notes et les appréciations de tous mes élèves en deux heures, au lieu de quarante minutes avec un réseau qui tient la route. C’est clairement frustrant, et je me dis que j’aurais pu le faire à l’école demain, mais ce qui est fait n’est plus à faire. Surtout que demain, mardi et mercredi, je vais faire des « rattrapages ». Certaines notes ne reflétant pas le travail de mes élèves, je leur fais repasser ces évaluations pour s’améliorer. Bien sûr ne voulant stigmatiser personne, tous les repassent et ça donne une charge de travail supplémentaire, mais aussi de l’attention jusqu’au bout. Car effectivement je sens que c’est fort délicat pour certaines de suivre en cette fin d’année, ils ont du mal à rester au travail, à se concentrer, ne parlons même pas de donner mieux. La chaleur influence indéniablement mais je sens aussi la pression des vacances comme ci plus rien d’autre ne compte.

On m’a demandé à plusieurs reprises quand est ce que je rendais les bulletins pour que les parents partent ensuite en vacances… La fin des cours étant le 25 à 12H30, je ne fais que répéter cette échéance même si je sais déjà qu’en fin de semaine, certains seront partis. Si l’on agrège tous les jours perdus depuis début septembre, je pense que je peux dire que j’ai perdu un mois complet de travail avec mes élèves. Ça me parait fou, mais c’est bien la réalité, j’ai perdu au moins une vingtaine de jours, entre les jours fériés, ponts, pluies, inondations, grève, et autres phénomènes. On s’adapte à son public et à son environnement mais ça me questionne quand même sur la capacité des élèves à apprendre dans d’autres conditions. Le cadre scolaire que l’on a à l’école est quand même très libanais et je me demande non  pas si je suis trop ferme, mais pourquoi je suis dans un tel décalage avec la volonté générale. Lever le pied, être plus cool, mais si je fais ça, ils seront encore plus déconcentré et plus extatiques.  Alors non, je reste dans mon état d’esprit, apprendre de manière un peu plus détournée, mais rester concentrés sur le travail malgré tout, et jusqu’au bout ! En plus on s’attaque à la danse bretonne alors…

Il n’y a pas que le travail dans la vie, même si c’est forcément prenant, retour au sport de manière plus intensive pour finir l’année correctement, tapis, elliptique et même une nouvelle séance de natation. Le tout couplé à une marche quotidienne assez intéressante, je sais que ça n’est pas trop mal. On peut toujours faire mieux bien sûr mais compte tenu de mon facteur physique, je me suis adapté. Et si je devais être réaliste, je suis presque en meilleure forme en cette fin d’année qu’à mon arrivée en août dernier. Ces séances de sport, m’ont également confirmé combien ce que j’ai pu voir et faire à l’USJ est un plaisir et je dois vraiment faire en sorte d’y être inscrit en septembre pour profiter du complexe, salle et piscine, le tout à un tarif étudiant. L’idée même d’avoir à nouveau le statut étudiant me plait beaucoup. A trente ans passé, je n’ai plus trop une tête estudiantine mais ce n’est qu’un statut et je ne vais pas prétendre en avoir vingt-deux. Un cours du soir et puis s’en va, un cours du soir ca suffira.

Mardi fin de journée j’étais invité à l’anniversaire de la fille de ma collègue, huit enfants à la maison, entre 3 et 6 ans pour la plupart. Courant de partout, jouant, hurlant, l’excitation à son maximum et le plaisir de voir des sourires d’enfants ravis. Un décors adapté, une pinata et un superbe gâteau, c’est le minimum pour le faire à la libanaise. Je sais qu’aujourd’hui l’on fête les anniversaires des enfants, du moins les marquant avec la classe d’âge et des amis, mais ça n’empêche que je trouve ça fort impressionnant. Surtout que ce weekend, mon neveu faisait la même, et ses parents bien fatigués par cet après-midi. Cette semaine j’ai aussi souhaité, l’anniversaire de certains, et j’en ai surtout oublié un, celui de ma belle-sœur,  Alex m’a appelé samedi pour me le dire. Pas bien je sais me direz-vous et ça n’est que justice mais j’ai l’impression que ce sont toujours les mêmes que l’on zappe et je vais devoir vraiment travaillé là-dessus. Encore désolé 1000.

Alors à côté de tout ça, on peut croire que je n’ai rien fait, mais lundi soir Dark Phoenix avec Fehmi, le dernier X-men assez plaisant sans être fou, qui clôt un nouveau cycle de personnages avant que Disney ne se mêle de tout ça. Mardi soir devant le match des françaises au café. Jeudi soir sushis, vendredi KED pour danser, Ramen samedi soir et dimanche spectacle de clown. Alors de quoi je me plaindrai, bah de rien. Je termine par souhaiter à nouveau une bonne fête à mon papa car en France c’est ce dimanche.

et la seconde, mais le petit doigt, ce n'est pas encore ça!

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Eid, Chouf, et Coupe du monde

9 Juin 2019 , Rédigé par Pereg

Eid, Chouf, et Coupe du monde

Une nouvelle semaine s’achève et je peux dès à présent compter les jours qu’il me reste à passer ici avant mon retour France, 21. Oui, il ne me reste que trois semaines à faire ici pour cette année scolaire et je ressens des sentiments assez variés, une relative mélancolie avec ce que j’ai pu vivre tout au long de cette année, mais aussi de l’excitation pour ce qui va arriver cet été, le Costa Rica et quelques semaines en Bretagne. Alors on pourrait me dire que je devrais en profiter au maximum, et c’est clair que mon intention n’a jamais été autre que celle-ci mais c’est parfois compliqué d’être à la fois ici et ailleurs, dans le quotidien et dans un futur qui arrive. On ne peut s’empêcher de se projeter, mais il s’agit également de ne rien regretter. Une fois n’est pas coutume, j’irai donc au bout de ma logique et ferai ce qu’il faut pour sourire jusqu’au bout ici, mais également être au mieux pour l’été à venir.

C’est ainsi que je me suis remis en mode salle intensive, Fehmi également pour les dernières semaines qui nous restent ici, autant faire les choses à fond et pourquoi pas aller chercher le petit truc en plus pour être encore en meilleure forme pour l’été à venir. La chaleur intense que nous avons ici est assez pénalisante mais n’empêche en rien de se motiver, quand je vois la séance que j’ai faite hier, je peux être assez content de moi. Il n’en reste pas moins que je sue sang et eau dès que je m’active, un jour mon corps s’habituera peut-être à la douceur libanaise, mais ce n’est pas encore au programme. Qu’importe, je m’amuse et me défonce physiquement, sentir son corps fatigué est vraiment une sensation agréable, et même si je sais que je n’ai pas encore été au maximum, je continuerai à pousser pour faire encore mieux. La marche au quotidien ne me suffit plus, il faut plus, et c’est à ce titre que je retournerai  nager également dans une piscine dont on m’a parlé. Le sport est un luxe à Beyrouth, car courir dans les gaz d’échappement fait plus de mal que de bien, se baigner dans une eau polluée, je vais également éviter. C’est donc en salle et en piscine que je peux pratiquer. Vivement septembre d’ailleurs pour arriver à tout avoir directement à l’USJ, ce serait vraiment un plus pour l’année à venir.

Cette semaine aussi fut un vrai gruyère de travail. Oui je sais, on peut encore me dire que je ne travaille jamais, mais ce n’est pas de ma faute si l’Eid el Fitr est tombé un mardi, c’est la lune ! Le truc bonus c’est que l’on donne le jour même et le lendemain, car l’Eid, c’est un peu comme Noël chez les chrétiens, un des jours les plus importants de l’année. Mais en bonus, les chiites et les sunnites ne sont jamais d’accord sur rien, et sur cette célébration même, ils ont un jour de décalage. Je me suis retrouvé en congés de mardi à jeudi. Mais le hic, c’est que l’on n’a pas eu de mail/courrier officiel nous disant que l’on était en congés avant mercredi midi. Il était donc trop tard pour moi pour aller chercher un vol m’amenant à Chypre. Je vais regarder pour essayer d’y aller d’ici à la fin de l’année mais ça me semble compliqué. Après en soit, ce n’est que partie remise car l’île n’est pas loin et je ne doute pas de pouvoir réussir à y aller un jour.

Pendant ce congé de milieu de semaine, j’en ai profité de multiples manières, repos, lecture bien sûr, mais aussi également je voulais vivre cette fête musulmane de la plus belle des manières, je me suis donc rendu à la mosquée à la prière matinale, bien accompagné pour ne pas faire le touriste non plus. J’ai été bluffé par la ferveur qui accompagnait cet évènement. Mais ça rejoint également les célébrations de Pâque orthodoxe que j’ai pu vivre avec les parents ici, ou une messe maronite que j’ai fait en début d’année. Oui, je ne suis pas croyant, mais la foi est un bienfait qui prend tout son sens ici, le plus pur dans la ferveur, le plus délicat dans la relation aux autres religions.

Avec une organisation parfaite, j’ai eu le plaisir jeudi de me faire inviter à aller dans le Chouf par Sahar, avec Lama et Aya, des collègues du lycée, pour aller se balader au grand air. D’une telle sortie, on ne peut être déçu, découvrir de jolis villages et des maisons de campagne magnifiques, du calme et du silence dans les oreilles, une marche au milieu de la forêt des cèdres de Barouk. Le Liban ne se limite pas à sa capitale et sa population très regroupée et foisonnante, c’est dans sa nature qu’il me parle le plus. L’an prochain je n’oublierai pas de m’y replonger plus souvent, surtout après des journées aussi géniales que celle-ci. En plus de cette nature, les gens que je peux rencontrer, au lycée notamment, sont des plus adorables avec moi, et j’ai vraiment de la chance d’être ainsi entouré, car même si j’ai des amis en dehors, le lycée a vraiment ce truc différent que je n’ai jamais eu dans mes établissements précédents.

Enfin pour clore cette chronique, je terminerai par un peu de sport. Mes amis bordelais ont raflé un titre espéré depuis la création du club, le championnat de France de football gaélique. En plus, de ce titre, ils ont eu le titre de D3, quand le titre de D2 revenait à Vannes ! Ces résultats ne peuvent que me faire plaisir, même si je suis tiraillé de n’avoir pas pu assisté à cette belle journée qui se déroulait en terre vannetaise. C’est aussi ça d’être au loin. Il y a aussi la désillusion des bleus en Turquie, j’ai bien fait de ne pas regarder ce match qui m’aurait plus agacer qu’autre chose. Non, l’évènement principal est l’ouverture de la coupe du monde féminine de football, qui a lieu en France, avec en bonus, des matchs à Rennes. Les bleues ont bien démarrées, mais je me dis surtout que c’est un évènement à vivre car accueillir une telle compétition est géniale et j’espère qu’à mon retour en France, les bleues soient encore en compétition pour nous faire rêver un peu plus tous ensemble.

vue de la forteresse de Niha.

vue de la forteresse de Niha.

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Ramadan semaine 4

2 Juin 2019 , Rédigé par Pereg

Le ramadan va s’achever dans la semaine qui arrive et tout va bien pour moi. Je tiens toujours mon pari, mon objectif, et je sais que c’est une victoire personnelle que d’avoir réussi à le négocier de cette manière. Non pas que ce soit si difficile de réussir à faire ce que j’ai fait, mais je voulais me prouver à moi-même que je pouvais faire un mois complet sans alcool et végétarien, arrêter de fumer également. La dernière étant la plus nécessaire pour ma santé et la suite. Car au Liban, trop nombreux sont les fumeurs, si peu prohibitifs sont les prix du tabac. C’est fort dommageable mais c’est ainsi et la volonté est clairement la plus importante pour réussir ce pari ici. La question du temps est légitime ensuite car ce n’est pas tant de le faire pour maintenant mais sur la durée. Et pour ce dernier weekend du ramadan je me projette déjà vers celui de l’an prochain que j’essayerai sûrement de faire de manière plus intense, en ne mangeant pas dans la journée, exception faite du petit-déjeuner mais il y aura encore du temps pour y penser. En tout cas c’est clair que s’il finit mardi, le soir j’aurais un burger et une bière pour célébrer ma fin de carême. Oui je mêle les croyances mais ce que j’ai fait correspond plutôt à un carême chrétien qu’un jeûne musulman.

Le plus grand changement est la date fatidique du mois de juin, car dans un mois je serai de retour en France, c’est sûr, prenant l’avion le premier juillet pour Paris. Le fait de me dire qu’il ne me reste plus qu’un mois pour cette première année libanaise me fait assez bizarre car j’ai l’impression d’être arrivé il y a si peu, et en même temps d’être complètement installé ici. Un an, on peut le voir comme un mois ou une décennie, et pour certaines choses, je penche vers l’un ou l’autre. Mais ce qui dénote le plus est que contrairement à mon année polonaise, je sais que je reviens en septembre et c’est là toute la différence dans le ressenti que j’ai encore du mal à apprécier. Même si je sais que mon été ne sera qu’une parenthèse entre deux moments beyrouthins, je ne peux m’empêcher de le voir comme mon chez-moi. C’est un peu à s’y perdre, je viens d’ici, je vis là, et tous ces endroits sont chez moi. Sentiment éphémère que la sensation de départ qui pointe son nez procure. Surtout que Lucie a quitté Beyrouth dans la nuit et d’ici dix jours, Clara suivra. J’ai passé beaucoup de temps avec elles cette année et savoir que l’année prochaine, elles ne seront plus là, les choses seront donc forcément différentes.

Trêve de divagation, je ne vais pas me perdre dans ma conscience, ce que je fais déjà bien trop, j’ai encore quatre semaines à vivre à fond ici et je n’en laisserai pas passer une miette. Fonçant dans le travail d’abord pour finir de belle manière cette année de travail en CE1, et n’oubliant pas de profiter au maximum des moments que je peux avoir pour moi, me balader, marcher, sourire ou encore découvrir. Ca fait bien trop longtemps que je ne suis pas sorti de la ville et je le ferai sous peu, avec les congés que je vais avoir pour le Fitr. A l’étranger si l’on a trois jours de congés, quelque part au Liban si l’on a que deux jours. Oui encore des jours de congés, mais le Liban a de particulier  qu’il associe tellement de religions que pour le respect de tous, ils célèbrent des évènements de chacun. Et ça, je dois dire que ça m’impressionne et m’exaspère. Impressionne car il y a vraiment une relation particulière aux religions ici, exaspère car le rythme de travail est vraiment mis à mal et je sens même que moi, ce mois de ramadan  ou plus généralement sur l’année, il a été compliqué de travailler.

Après cette semaine, avec la semaine du golfe, j’avais un peu la tête en Bretagne, me rappelant le joli moment passé il y a deux ans dans la ville qui m’a vu naître. J’y repasse encore régulièrement mais quand je pense à un retour, je vois la maison de Saint-Malo dans laquelle j’ai habité avant de venir ici, c’est d’ailleurs là que j’irai passer le plus clair de mon été, si j’excepte mon séjour en terre latine. Alors à défaut des bateaux et des chants de marins, je suis allé nager à l’USJ et ça m’a confirmé combien l’université franco-libanaise est très intéressante en terme de matériel et de qualité des installations, je vais faire en sorte de bénéficier de tout cela à la rentrée prochaine en prenant un cours à l’université.

Marche du soir, quotidienne et intense avec la chaleur que l’on a encore même avec la nuit qui pointe, c’est mon lot quotidien, cette acclimatation intense, je la savais arrivée mais à ce point, ça reste tout de même assez bluffant pour moi. Je viens du nord et j’ai adoré la Pologne pour son climat continental, mais une chaleur humide comme celle-ci, il me faudra encore du temps pour m’y habituer.

Hormis les évaluations quasi quotidiennes que mes élèves adorent détester, le rythme de travail a clairement ralenti et à ce titre, nous avons enfin été voir Future TV, leur plateau de Sin el Fil et j’ai été assez bluffé de voir l’envers du décors. Découvrir les plateaux d’émission de télé à quelque chose de magique, comme si l’on levait le voile sur le divertissement que nous suivons régulièrement, ça a d’étrange que de faire sourire en voyant ensuite ce même décors à nouveau à la télévision avec dans un coin de la tête, je l’ai vu en vrai. Cette idée je l’avais également eu à New-York en 2014 avec Alex, car quand je vois des scènes tournées à Big Apple dans un lieu que je reconnais, ce n’est plus le même rapport à ce que je regarde, mais un lien un peu changé qui fait dire « je connais ».

Dix-neuf heures passées et sous peu je vais aller rejoindre Fehmi pour l’Iftar, j’ai de la chance d’avoir des collègues aussi généreux qui me font découvrir ces traditions qui ne sont pas les miennes, mais des chants bretonnants à la Saint Yves et le Kost ar c'hoad que je vais essayer d’apprendre à mes élèves. Liverpool est champion d’Europe après une victoire assez terne hier soir, et Roger accède aux quarts de finale de Rolland, le sport est toujours présent au loin dans mon quotidien.

voilà l'un des décors que l'on a pu voir avec ma classe!

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Ramadan semaine 3

26 Mai 2019 , Rédigé par Pereg

par procuration...

par procuration...

Dimanche dix-huit heures, les bureaux de vote fermeront tout à l’heure en France et moi je suis posé dans un café du côté de Sodeco pour écrire ces quelques lignes. La semaine a été quelque peu différentes des précédentes. Bien sûr le Ramadan se poursuit et je continue avec mes objectifs, je les tiens et enfin en totalité.

Tout d’abord un point météo : après une montée des températures pour atteindre un pic jeudi et vendredi à plus de 35°C et toujours du beau temps. La chaleur n’est plus aussi étouffante et se stabilise vers 27/28°C pour le weekend. Aucun nuage à l’horizon et la pluie n’est toujours pas d’actualité. Le beau temps se poursuivra la semaine prochaine.

Forcément avec une telle météo, on s’adapte et le rythme de travail a baissé, baissé même au point de garder les élèves en classe durant la récréation de midi pour les préserver de la chaleur. Je cherchais depuis quelques semaines une piscine pour nager un peu car avec ces températures, la seule chose que j’ai envie de faire est de m’immerger. Lundi après la classe, je suis donc parti vers Pool d’Etat à Hamra, on m’en avait parlé et je voulais tester. Quelle ne fut pas ma surprise de ne voir en fait qu’un joli endroit pour barboter. Je peux paraître médisant mais quand on cherche un vrai bassin pour faire des longueurs, se retrouver dans une piscine à hauteur d’eau maximale de 1m40, et à peine longue de douze mètres, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Après ça m’a permis de relâcher un peu quand même et c’était déjà pas mal. Demain, grâce à une maman d’un élève de ma classe, je retournerai à l’USJ, là où j’ai amené mes élèves nager en début d’année pour tester ce bassin.

Quand la chaleur est toujours aux alentours de 30°C à vingt-et-une heure, marcher simplement dans le quartier devient toute une affaire. Mais je ne me désespérais pas et je prolongeais mes sorties au crépuscule pour tenter de respirer un peu. A défaut de salle de sport, profiter d’une heure de marche dans le coin me permettait de me vider, même sans trop faire d’efforts. Le moment de l’Iftar est toujours quelque chose de particulier et ce calme tout relatif qu’il apporte donne un visage que j’apprécie vraiment, sans trop de monde  dans la rue, sans trop de bruits, juste une ambiance posée qui ne fait que donner le sourire.

Pour ce qui est de mon travail au lycée, j’ai démarré la dernière période d’évaluation, donnant à mes pitchounes un air désespéré de devoir faire à nouveau quelques contrôles. Ce n’est pas ce que je préfère, mais il faut le faire pour le dernier trimestre et vérifier une fois encore leurs compétences acquises. Je sais bien que ça va perdurer encore une quinzaine de jours mais je ne doute pas qu’ils vont bien s’en sortir car ils sont motivés pour réussir les travaux proposés. Mais ce qui a marqué mes élèves cette semaine, c’était notre première sortie officielle ! Oui, enfin pourrait-on dire… Nous avons pris le bus jeudi matin direction le Drageon pour faire la découverte d’une « ferme pédagogique » où l’on a parlé des aliments en général et où ils ont pu cuisiner un peu. Pour leur plaisir mais aussi pour leur montrer qu’ils en sont tout à fait capable aussi. Je dirai bien que comme on a fait une salade, beaucoup ont râlé mais ils ont accepté de goûter le fruit de leurs efforts.

Avec une telle chaleur, j’ai eu quelques difficultés à m’habiller aussi, ayant plus que mal qu’à l’accoutumée de supporter mes pantalons. J’ai donc été faire quelques magasins, du côté de l’ABC Verdun tout seul, et avec Fehmi samedi matin à Basic Shop. Et là, j’ai trouvé des arrivages de différentes marques plutôt prestigieuses à des prix cassés. Comme quoi je n’ai pas eu à chercher trop longtemps des affaires dont je n’avais pas besoin mais qui me faisaient plaisir. Les bermudas en sortant de classe sont devenus une réelle nécessité. Je verrai bien pour reprendre le sport à la salle si jamais la piscine ne me suffit pas pour finir l’année de la meilleure manière possible et arrivé physiquement prêt pour le Costa Rica.

A ce titre je continue toujours mon entrainement d’espagnol même si je n’ai pas encore eu l’occasion de le tester en dialogue mais je n’espère pas le faire très prochainement. C’est vrai que si je compare mon apprentissage hispanique à l’arabe, il n’y a pas photo mais vivant au Liban, je vais poursuivre et continuer à m’investir dans cette langue que je trouve si belle en écriture, et si chantante à l’oral. Du moins pour le libanais, car ça n’a rien à voir avec le peu que j’avais pu découvrir en France ça et là. 

Cette semaine était aussi assez sous le signe audiovisuel, suivant simplement le résultat du palmarès cannois mais je suis allé voir Aladdin au cinéma avec Fehmi et ses enfants. Hormis la trop grande place prise par le génie au sein du film, il n’est pas désagréable à voir, et je le mettrai à peu près au niveau de la Belle et la Bête en attendant de voir cet été le Roi Lion. Mais surtout cette semaine, j’ai découvert un super reportage sur Alexandria Ocasio-Cortez, une femme politique américaine élu au Sénat américain alors qu’elle n’a pas trente ans. Une personnalité impressionnante.

Après avoir digressé sur quelques points, il reste les deux plus importants, car ce soir ce sont les élections européennes et même si pour la première fois je suis si loin que j’ai même eu du mal à suivre la campagne, je sais combien elle est importante. Alors quand je vois les têtes de listes et leurs propos, ça ne fait clairement pas rêver… Mais le droit de vote est sacré et j’avais fait en sorte de faire une procuration à Noël, pour que mon père puisse glisser mon bulletin dans l’urne. J’écouterai avec attention les résultats à mon réveil. Cette union européenne dans laquelle je baigne depuis ma tendre enfance, me rappelant précisément la découverte de l’euros après le Franc, les séjours scolaires dans les pays voisins, mon année polonaise avec le programme Comenius. Je suis un enfant de l’Europe alors la voir tanguée, maltraitée, piétinée mais si importante et si profondément dans encrée en moi. Je ne sais pas comment on ferait sans ces institutions. Breton, Français, Européen, les trois sont indissociable de celui que je suis devenu.

Enfin pour finir sur une note plus légère, lundi soir avec Clara, nous avons regardé le dernier épisode de Game of Thrones, une série géniale qui s’achève de manière assez particulière pour ne pas dire décevante. Car malgré tous les défauts que l’on peut trouver à ce final, ce n’est jamais simple de clore une histoire comme celle-ci. Des morts épiques, des dialogues ciselés et des personnages hauts en couleur qui me resteront marqués encore bien longtemps surtout que je n’ai pas encore fini de lire tous les livres. The song of Ice and Fire, une ode presque lyrique à la fantaisie qui repousse les limites de l’imagination sur un univers médiéval féérique dans lequel on adore se perdre. Je ne sais pas combien de temps encore ces images vont perdurer dans ma mémoire, mais une marque n’est pas prête de s’effacer, Targaryen depuis le début : Fire and blood.

Ps : Dankeschön Kaiser Franck, Sie sind ein Denkmal von mein Herzclub.

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