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VII. Retour en confinement ?

19 Septembre 2021 , Rédigé par Pereg

Dimanche matin et la frustration de la journée d’hier est passée. L’acceptation est mienne et on verra exactement à quelle sauce je serai mangé. En effet, j’ai eu la surprise de voir ma voisine toquer à ma porte hier matin en me demandant de descendre dans la rue, et de faire un test PCR. Un enfant, a été testé positif au COVID, et la mesure ici, par prévention, est de fermer la rue et de confiner l’ensemble de ses habitants. Pas la famille proche, dans un appartement, pas seulement l’immeuble, mais la rue. Mon allée n’est pas très grande, mais il n’empêche que ça doit faire facilement une centaine de personnes. En soi, que le voisinage se fasse tester, je trouve cela assez intéressant d’ailleurs, c’est même plutôt normal. Cependant les militaires bloquant les entrées/sorties, et l’interdiction complète de temps pour un temps indéterminé m’a fait très mal moralement. Nous sommes en attente des résultats des tests, on en a fait deux, à 11h et à 17h à nouveau le CDC en demandait un second. Viendra ensuite une décision… Celle de nous garder ici pendant 14 jours… ou d’ouvrir la rue à nouveau. Si ça se trouve d’ici deux trois ce ne sera qu’un mauvais souvenir, mais j’en doute. Le seul moyen ici qu’ils aient de contenir le virus est de confiner les gens. La vaccination pousse mais pas assez pour influencer sur les décisions gouvernementales. Il y a plus de 95 millions de personnes à vacciner et avant l’été, tout allait très bien ici. Le variant delta fait des ravages et la seule précaution prise est plus que vitale, le confinement est la seule solution.

Ce qui nous arrive ici, arrive de la même manière dans toutes les rues où des cas COVID sont détectés. Cloisonnement de l’ensemble. Me retrouver à nouveau confiné alors que le parfum de la liberté et le mouvement commençaient à poindre, j’avoue que j’ai fulminé. Le timing est fort détestable. Vendredi, le pont qui permet d’accéder au centre-ville a été réouvert. C’était d’ailleurs le programme du weekend, aller voir de l’autre côté, le quartier français et Tay Hô. Mais nan, je n’aurais pas mon vélo, je ne franchirais pas le pont Long Bien. Pas encore. Dans le contexte délicat actuel que nous vivons ici à Hanoï, c’est frustrant. J’ai réalisé hier que ça faisait sept semaines que je n’avais pas mis les pieds au bar, sept semaines. Non pas que l’alcool soit manquant, mais le lien social assurément. Le mois d’août en quarantaine, cloisonné dans la rue début septembre, autorisé à se rendre au lycée. Les choses s’amélioraient, mais c’était sans compter celle nouvelle péripétie. Les filles ont pu avoir leur vélo hier, Hervé est passé sur le pont. Je prendrai mon mal en patience.

Après avoir ruminé ma situation, j’ai aussi cherché à trouver les côtés positifs de ce nouveau confinement. D’une part, j’ai rencontré l’ensemble des résidents de mon immeuble. Un Néerlandais géant, un jeune gallois, un Anglais un peu plus agé, une canadienne (je crois mais je n’en suis pas sûr) et deux vietnamiennes. C’est tout bête mais ce premier contact fait aussi du bien car nous sommes tous dans la même galère. Quelques petites discussions en anglais et j’espère que bientôt nous pourrons nous organiser un peu plus et pourquoi pas apprendre à se connaître un peu plus. En tout cas, je suis ravi de mon appartement. J’ai reçu ma seconde valise cette semaine après qu’elle ait pu passer les douanes vietnamiennes. Mon calendrier, mon tuteur de cornemuse, mon cadre familial, tout est bien installé. Je suis officiellement chez-moi. J’ai dressé une liste de choses à avoir pour finaliser mon aménagement, du matériel qu’ici nous trouvons à prix réduit, mais pour ça, il me faudra me rendre au centre commercial. Un jour viendra, j’irai là-bas. Enfin, j’ai été productif hier et j’ai finalisé ma semaine en avance. Je suis rendu où je voulais être de ce côté et c’est plutôt pas mal.

Pour la première fois depuis mon arrivée j’ai aussi allumé la tv hier soir, le Bayern a écrasé son adversaire, Lens-Lille, il y a toujours moyen de voir du football à la télévision, mais le décalage horaire rend les choses particulières, je dois attendre le réveil pour savoir les résultats des matchs qui se jouent après 20h en Europe, j’ai du mal à m’y habituer. La rentrée a été compliqué à Beyrouth, oui je pense toujours au Liban et j’ai des contacts presque quotidiens avec des personnes là-bas. Dans mon ancienne école, ils ont instauré un jour de travail à distance par semaine, pour éviter aux enseignants de venir travailler au quotidien… On en est là. Je suis soulagé d’en être parti pour ne plus le vivre au quotidien mais j’ai malgré tout le besoin et l’envie de savoir ce qu’il s’y passe. J’ai vraiment laissé une partie de mon cœur à Beyrouth.

 Il est à peine 11h, je vais aller marcher sur le tapis en bas de l’immeuble à défaut de pouvoir explorer, je me plonge dans les méandres de mon esprit à défaut de m’user les pieds à vagabonder. La décision viendra dans la journée ou demain, et l’on verra si je suis dois bien rester chez moi ou si ce n’était que temporaire. Inch’allah ça ira. Attendre et espérer.

Un florilège en photo de ma semaine. Une mue, un chemin auprès des rails, du beurre salé (enfin), ma valise, des larves qui font rêver... Et bien sûr, ma rue bloquée.
Un florilège en photo de ma semaine. Une mue, un chemin auprès des rails, du beurre salé (enfin), ma valise, des larves qui font rêver... Et bien sûr, ma rue bloquée.
Un florilège en photo de ma semaine. Une mue, un chemin auprès des rails, du beurre salé (enfin), ma valise, des larves qui font rêver... Et bien sûr, ma rue bloquée.
Un florilège en photo de ma semaine. Une mue, un chemin auprès des rails, du beurre salé (enfin), ma valise, des larves qui font rêver... Et bien sûr, ma rue bloquée.
Un florilège en photo de ma semaine. Une mue, un chemin auprès des rails, du beurre salé (enfin), ma valise, des larves qui font rêver... Et bien sûr, ma rue bloquée.
Un florilège en photo de ma semaine. Une mue, un chemin auprès des rails, du beurre salé (enfin), ma valise, des larves qui font rêver... Et bien sûr, ma rue bloquée.

Un florilège en photo de ma semaine. Une mue, un chemin auprès des rails, du beurre salé (enfin), ma valise, des larves qui font rêver... Et bien sûr, ma rue bloquée.

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VI. Rentrée, emménagement et livraison

12 Septembre 2021 , Rédigé par Pereg

Mon Chez-moi!
Mon Chez-moi!
Mon Chez-moi!
Mon Chez-moi!
Mon Chez-moi!
Mon Chez-moi!
Mon Chez-moi!

Mon Chez-moi!

​​​​​​Lundi dernier l’objectif était clair. Dimanche matin je vais me réveiller dans mon appartement, je serai enfin installé, avec la rentrée passée et ma seconde valise arrivée. Les premiers sont effectifs, la dernière attendra demain soir avec un peu de chance, un peu plus longtemps peut-être.

Rentrée à distance, découverte des élèves en visioconférence, ce format n’est en soi pas nouveau pour moi. Les modalités et les outils le sont. Car nouvel établissement, nouveau fonctionnement. Nous choisissons avec les collègues du niveau comment nous allons travailler avec les élèves, collectivement. Les choses étaient plus dirigées à Beyrouth. Mes vingt-cinq élèves sont très mignons, ça faisait longtemps que je n’avais plus travailler avec des élèves de cet âge. J’avais presque oublié leurs capacité et leur autonomie, plus bien grande que mes CE1 des années passées. L’outil numérique n’est pas une surprise pour eux non plus et du coup ils exécutent rapidement et activement ce que je leur propose. J’ai un recul en revanche par rapport à mes collègues, je viens d’un pays qui a passé l’année sans jamais avoir une classe entière en présentiel. La fatigabilité de l’enseignement à distance, je la connais bien. Je prends donc vraiment mon temps. Je sais que l’année sera longue et déjà je ne vois pas la première période se passer autrement qu’à distance. Le pays changement peut-être de stratégie, mais pour l’instant, cette réalité en ligne est la seule à laquelle mes élèves ont accès. Hormis un élève de CP à Cancale, je n’avais jamais eu d’élève d’origine asiatique dans mes différentes classes, c’est devenu ma norme. Plus mixte que mes classes de Beyrouth, de ce cette première semaine, je retiens leur sourire.

La vie dans le quartier s’éveille peu à peu. Nous avons à présent l’autorisation de nous promener dans notre zone. Les choses sont malgré tout limitées. On ne peut pas se rendre au centre-ville, ni à l’hôpital pour la visite médicale d’ailleurs. Le quartier de Long-Bien semble vraiment autre. Ce n’est pas du tout le cœur historique de la ville, la plupart des étrangers vivent à Tay Ho. Comme à Beyrouth, je voulais être à une distance à pieds raisonnable de l’établissement. Chez Hervé j’étais à 5 minutes à pied, je suis à présent à 20. Hormis mon immeuble, je réside bien dans un quartier qui me semble quasi exclusivement vietnamien. Des ruelles, des méandres dans lesquels se perdre, des scooters qui passent à toute heure, et les cuisines ouvertes au pied des bâtiments. Les maisons sont construites toutes en haut, avec au rez-de-chaussée, la pièce de vie, ouverte sur la rue. Me fondre dans mon environnement, dans le bain linguistique, dans les saveurs et les odeurs du quotidien, voilà ce à quoi j’aspirai. Les marches quotidiennes vont me permettre d’explorer peu à peu les alentours, pouvant tomber par hasard et par plaisir sur un bouiboui cuisinant un Pho Ga ou un Bum Nem. Rares sont les petites échoppes ouvertes, les restrictions sont encore importantes, mais bientôt j’aurais le plaisir de manger réellement dans la rue et découvrir un peu plus la cuisine locale. En attendant, mon frigo est plein de fruits et légumes, je ne vais pas mourir de faim c’est sûr.

Je suis rentré dans mon appartement hier. Comme à Beyrouth, je l’ai trouvé en passant par les groupes Facebook de logement. Le pays actuellement fermé au tourisme, offre des loyers à prix réduits comparés à ce que ça pourrait être en fonctionnement normal. J’avais repéré cette annonce depuis le début car elle semblait être à proximité du lycée et intéressante. La visite de cette semaine a confirmé directement que c’est un endroit dans lequel je pouvais vivre pour cette première année. Ce ne sera donc pas une coloc. J’en ai d’ailleurs visité une, et les choses ont été claires rapidement. Impossible de vivre dans un endroit où le frigo est plein de moisissures. Je ne sais pas comment les mecs qui étaient là pouvaient se sentir à l’aise avec une cuisine dans un tel état. Je ne suis pas venu pour m’inquiéter de savoir si les autres ont fait leur part de boulot à la maison. Avec Marc et Fadi, malgré de petits désagréments, les choses étaient simples. Quand j’ai vu cette cuisine en bordel, je me suis dit que j’allais dépenser trop d’énergie pour rien. Ainsi je suis arrivé dans mon studio. Car malgré une chambre relativement séparée, ça ne forme qu’une seule grande pièce. Petit mais bien agencé, il ne faudrait pas y être à plus de deux. En un mot fonctionnel.

La dernière étape de mon installation est la livraison par DHL d’une valise d’effets personnels, la seconde après la première venue avec moi début août. Si j’avais su les démarches par lesquelles j’ai dû passer, le prix total, mais surtout le coût moral et l’énergie déployée. J’aurais fait comme Hervé, payer même si c’est extrêmement cher avec Qatar Airways. J’aurais mis la seconde valise en soute et basta ! Je devrai normalement récupérer ma valise demain soir, je dis bien normalement car tant que je ne l’aurais pas entre les mains… J’ai imposé un listing détaillé à mes parents, me séparer de la possibilité d’avoir du Calva, de celle d’avoir mon rasoir, refaire le listing en anglais, payé des frais d’importation de frais exubérants, ça fatigue. Ce coût là est bien plus important que l’argent. Comme me l’a dit Jason, le coût monétaire est le moins onéreux. Il a pleinement raison. J’ai opté pour cette stratégie, c’est bien la dernière fois que j’agis de cette manière. C’est en faisant qu’on apprend. Pour le coup, j’ai bien appris… Demain soir, Inch’Allah, je n’aurais plus à me questionner et remplirai les derniers placards. De quoi a-t-on besoin pour se sentir bien ? Qu’est-ce qui fait que l’on est chez soi ? En préparant ma valise cet été, je me suis vraiment demandé ce qui était le plus important. De quoi j’ai Absolument besoin au Vietnam. Ce n’est que du matériel, la valeur affective liée à certaines affaires est difficilement quantifiable, mais je sais que je ne me sens pas encore complet tant que le calendrier du gaélique n’est pas au mur, tant que le maillot des canaris n’est pas au placard, tant que mon drapeau n’est pas pleinement affiché au mur.

A Beyrouth, le LAK a eu une prérentrée fort mouvementée, la crise actuellement au pays des cèdres rend l’enseignement délicat dans les conditions actuelles et je me dis que je me serai à nouveau usé à travailler dans des conditions particulières. Ce n’est pas évident ici non plus, ce n’est pas l’Europe où tout se passe presque « normalement ». Mais après une pandémie mondiale, y-at-il encore une norme qui vaille ? Tout le monde a un masque en classe à partir du CP… La chaleur écrasante dehors me montre à quel point j’ai changé d’environnement, je surveille aussi le niveau de pollution, une nouveauté pour moi. La vue de ma fenêtre est un agencement délicatement chaotique. Je ne sais pas si avant le Liban, je m’en serai extasié de la même manière. Ce n’est pas tant que je recherche la difficulté, mais la découverte d’un tel environnement, d’une langue, d’un pays, de ses habitants, quel bordel mais j’aime ça. C’est la vie que je me suis choisi pour l’instant, celle que je veux vivre intensément. Je suis à Hanoï, et mon séjour ici ne fait que commencer.

VI. Rentrée, emménagement et livraison
VI. Rentrée, emménagement et livraison
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V. Pré-rentrée, fête nationale et fin de confinement ?

5 Septembre 2021 , Rédigé par Pereg

Dimanche fin de journée, j’ai enfin fini de préparer la semaine à venir. On a beau penser et préparer pleins de choses, il y a toujours des détails à perfectionner. D’ailleurs ce n’est jamais parfait. Mais voilà, nouvelle rentrée en distanciel après celle du Liban l’an passé. Je ne peux pas dire que j’en sois ravi, mais se remettre au travail est malgré tout plaisant. A force d’être en dilettante avec la quarantaine, puis l’auto-confinement, puis le même régime que la population vietnamienne du quartier, j’avais du mal à me motiver à travailler de manière constructive. La perspective de la rentrée a changé les choses, en me donnant un but, une motivation et de quoi me piquer au vif. Je suis habitué à travailler à distance avec l’année passée, mais il y a un élément qui change et pas des moindres… les outils de travail ! Car oui tout serait plus simple si je pouvais utiliser exactement les mêmes logiciels qu’au Liban. On est passé de Google Classroom à moodle, de Meets à Zoom etc… Je n’ai pas d’ailleurs d’avis tranché sur mes nouveaux outils, c’est juste que l’adaptation passe aussi par leur maitrise et j’ai donc forcément passé plus de temps à manipuler ces outils que si j’avais pu utiliser ceux de l’an passé.

C’est forcément plus confortable d’utiliser des outils dont on a déjà la maitrise. C’est un gain de temps, de performance aussi assurément. Mais venir ici me donne aussi un nouveau souffle professionnel. Je n’étais pas dans la facilité à Beyrouth, mais il y a une certaine routine à rester dans le même niveau, avec les mêmes collègues. Ici tout est une pure découverte. Je n’en reviens toujours pas de la qualité des infrastructures dans lesquelles je vais être. J’ai aussi un ordinateur de travail plus que fonctionnel, et au quotidien, c’est assurément un gain essentiel. La pré-rentrée a eu lieu le 1er septembre, en visioconférence. J’ai pu découvrir le visage de collègues que je n’ai pas encore rencontré, et un fonctionnement d’établissement qui n’a rien à voir avec mon cher LAK. L’ensemble des titulaires de classe, primaire et secondaire, sont français, mais il y a un certain nombre de travailleurs locaux. L’organisation est simplement différente. Le pays déjà est tout autre, alors qu’au sein de l’école française, ça ne soit pas la même chose n’a rien d’étonnant non plus. C’est d’ailleurs pour ça aussi que je vais utiliser une nouvelle méthodologie en français et en mathématiques. J’explore de nouveaux horizons pédagogiques.  « Qui renonce à être meilleur, cesse déjà d’être bon. » Merci le FCN pour cette citation que je garde toujours dans un coin de ma tête, l’appliquer est vital.

Le 2 septembre est la fête de l’indépendance au Vietnam, proclamé par Ho Chi Minh en 1945. Les forces japonaises avaient capitulé. Peu de temps après, les forces françaises sont revenues. S’en est suivi une guerre d’indépendance dramatique, menant mes compatriotes au massacre de Dien Bien Phu en 1954. En apprendre plus sur l’histoire du Viet Nam, c’est aussi découvrir la violence française envers ses colonies, la gestion impérialiste européenne ou occidentale, sur ces populations qui ne le demandait pas. Porter un regard sur le passé colonial français, c’est aussi en accepter toutes les difficultés. Après avoir vécu dans l’ancien protectorat qui a toujours souhaité des rapports importants avec la France, je constate ici un changement important de perspective. Français=occupant= tyran. Même si la diplomatie internationale sera plus mesurée, le poids du passé reste important. Le regard de la population locale envers les étrangers est aussi teinté d’un fort nationalisme, bien compréhensible avec les invasions subies au cours de son histoire. Alors ce 2 septembre, les drapeaux étaient de sortie dans la rue, mais pas de grande cérémonie comme il aurait été de mise en d’autres circonstances.

Vendredi dernier, les autorités locales ont annoncé une évolution de la situation pour demain, lundi 6 septembre. En effet, la ville d’Hanoï est divisée à présent en trois parties. Impossible de passer de l’une à l’autre. Mais dans mon quartier et je le vérifierai directement demain, le confinement est partiellement levé. Il semblerait que les checkpoints qui ne permettaient pas de circuler librement seront ouverts. Les commerces peuvent être ouverts. Un changement radical. Tellement impatient de pouvoir explorer, si tel est bien le cas, je ferai en sorte de marcher pour enfin commencer à arpenter et découvrir Long Bien.  J’ai de la chance d’être de ne pas être au centre-ville car ce dernier est encore tout confiné. La vie va redémarrer. Je reste malgré tout sceptique, je reste à douter, à me questionner, à m’interroger, car s’il y a bien une chose que j’ai apprise, Merci le Liban, c’est de relativiser et d’attendre. Inch’Allah tout ira bien demain.

Durant les dernières semaines, j’ai bingwatché (oui le terme n’est pas des plus élégant) un certain nombre de séries, de films, j’ai lu des centaines de chapitres de manga, j’ai avancé dans Bragelonne. J’ai trouvé le temps de m’ennuyer aussi. L’homme comme tous les animaux, n’est pas destiné à rester en cage. Mon esprit n’a pas mené que des réflexions constructives. Ce n’était pas si facile et j’espère bien que c’est la fin de l’enfermement. Hier soir par exemple, je me suis aligné les nouveaux épisodes de la Casa de Papel, j’ai envie de voir la fin de cette histoire. Ils l’ont découpé comme lupin, 5 épisodes et 5 à venir en décembre. Sympa mais surtout vivement la fin. Il m’a manqué une chanson italienne marquante comme ça avait pu être le cas de Bella Ciao ou Ti amo lors de la saison précédente. A défaut d’une chanson en vietnamien, je me replonge avec délectation dans les méandres musicaux de mon esprit, qui m’ont fait récemment plusieurs fois passés les Alpes.

Les jeux paralympiques s’achèvent bientôt, les français ont été bons, récoltant un nombre important de médailles, j’ai été bluffé par les performances Ukrainiennes, néerlandaises ou azéries, car ils sont même devant nous et de loin au classement des médailles. Les britanniques ont bien repensé leur système de sport professionnel et sont au même niveau que les USA pour ces jeux-ci. Comme quoi la meilleure leçon de 2012, ils l’ont fait au niveau des fédérations. Je ne sais pas si nous sommes capables dans l’hexagone d’une telle révolution pour 2024. L’avenir nous le dira. C’est assez étrange d’ailleurs de ne pas avoir les résultats sportifs immédiatement. Le décalage horaire amène un désintérêt partiel car l’instantanéité n’est plus possible.

Ainsi s’achève cette semaine de pré-rentrée, plus intense que les précédentes. Demain c’est le jour-j, celui de ma prise de poste, c’est réellement le début de ma nouvelle aventure professionnelle, de ma présence ici.

Tạm biệt

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IV. Découverte de l’école

29 Août 2021 , Rédigé par Pereg

Mon lycée
Mon lycée
Mon lycée
Mon lycée
Mon lycée

Mon lycée

Une nouvelle semaine s’achève, mais la quarantaine reste de mise. En effet le 6 septembre est là date que j’ai le plus en tête, cependant je doute que le confinement arrive à son terme ce jour-là. En effet, la situation continue de se dégrader dans le pays et je doute que l’on puisse avoir accès à la ville ni aux régions environnantes avant longtemps. Le choix est un choix. Plus question de revenir en arrière même si la tentation d’y repenser est grande. Cet été à nul autre pareil, avec ces semaines de quarantaine qui s’enchainent ont malmené un peu ma résolution. J’ai voulu venir, je savais que ça pouvait être délicat, je savais que les restrictions pourraient être plus importantes. Elles le sont. Enfermé à domicile, sans pouvoir aller plus loin que ma rue, sans pouvoir aller découvrir le marché aux fleurs ou voir le lac. C’est frustrant, je mentirais si je disais le contraire. Mais j’ai choisi de venir ici, j’assume ce que ça implique. Les difficultés éprouvées par ce nouveau confinement sont réelles, moralement principalement car le cerveau ne cesse de fonctionner et cogiter devient un état de fait. Il y a aussi d’autres choses positives que je ne vais pas occulter non plus. Déjà ma semaine avec Hervé et les repas ensemble, tout comme nos discussions sur plein de sujets sont des moments plaisants du quotidien. Mais mon grand moment de la semaine fut indéniablement la découverte de ma nouvelle école.

Hier, samedi 28 août sonnait l’heure officielle de la fin de quarantaine. Nous sommes à présent confiné à la maison, non plus pour notre arrivée au Vietnam, mais au même titre que les habitants. Avec une exception importante, nous avons une autorisation permanente de venir au lycée. Une attestation officielle nous a été remis à tous. Après, avec le contexte, les rassemblements sont à proscrire, le nombre d’enseignants se déplaçant est ainsi limité. C’était donc notre tour de venir découvrir l’école ce samedi. Voir le bâtiment de l’extérieur, donne une impression d’immensité. Ce fut encore plus impressionnant de l’intérieur. Quatre bâtiments construits autour d’une allée centrale, comme une rue traversante. En A, la piscine, le dojo, le gymnase, sans compter le stade avec piste d’athlétisme et terrain de foot/rugby. Je n’avais jamais vu d’installations sportives aussi intéressantes. En B, toute la partie lycée avec la bibliothèque commune. En C, un auditorium et l’administratif. En D, tout le primaire.

De l’espace, de la verdure entre les bâtiments et les classes. Un mur d’escalade également. Comparé à mon établissement précédent, c’est sans commune mesure assurément. Les maternelles en bas, la cour du primaire au premier étage avec des classes, et les grands comme mes CM1 au dernier étage. La curiosité était le maître de mot de ma pensée à l’idée de découvrir ma classe. La première impression est toujours importante. Je ne fus pas déçu. De l’espace pour circuler, des rangements pertinents, une classe lumineuse avec une grande baie vitrée, de la hauteur sous plafond. J’ai rarement eu des conditions de travail aussi favorables, nous avons même tous un ordinateur de travail, presque neuf que l’on peut utiliser à convenance. L’émulation positive que donne l’accès un tel environnement de travail ne peut pas non plus compenser le fait de devoir démarrer à distance avec les élèves, car oui c’est acté, nous serons en distanciel pour commencer l’année. Reste à voir si j’aurais le plaisir d’aller travailler au lycée ou si je devrais rester à domicile pour le faire. La décision est celle des autorités locales.

Ce dimanche ensoleillé, je le passerai à nouveau à l’intérieur, comme les jours, naviguant de ma chambre à la cuisine ou la table du salon, entre lecture, un peu d’exercices, ou Netflix. Il y a toujours de quoi passer le temps, mais ce n’est pas ce qui me reste. Le vietnamien n’est pas une langue simple, ces premières leçons me confirme que j’ai du boulot de ce côté, je vais donc prendre mon temps et peut-être un jour les progrès seront significatifs. Mon esprit est aussi à parcourir le monde. Du délitement de l’économie libanaise, de la reconstruction d’Haïti aux massacres des talibans, je m’en inquiète forcément. L’évolution de la crise afghane à la crise sanitaire, ce monde ne tourne pas toujours rond. Pour autant je reste focaliser sur ce pourquoi je suis venu ici, enseigner, la visite de l’école, ce n’était qu’un des premiers pas. 

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III. De l’hôtel à la maison

22 Août 2021 , Rédigé par Pereg

Mon nouveau lycée, Alexandre Yersin.
Mon nouveau lycée, Alexandre Yersin.

Mon nouveau lycée, Alexandre Yersin.

​​​​​​Dimanche soir, au calme, devant Netflix et je commence à rédiger mon article. Je ne sais pas si je serai en capacité de regarder le derby ce soir mais il est sûr que j’essayerai. Je ne suis plus sur le même fuseau horaire, mais à défaut de pouvoir m’ouvrir au Vietnam, mon esprit est toujours relié à la France. Alors Rennes-Nantes bien sûr que je l’ai en tête. Ma quarantaine à l’hôtel s’est achevée vendredi soir et depuis quarantaine à la maison.

En effet, il était prévu que la ville soit confinée jusqu’au 23 août, c’est-à-dire demain. Cependant cette semaine, une nouvelle est venue noircir le tableau. La ville d’Hanoï est confinée jusqu’au 6 septembre. Un confinement ici, n’a rien à voir avec ce que j’avais pu connaître avant. Non seulement, il est interdit de sortir de chez soi, mais en plus il y a des barrages pour cloisonner les différents quartiers, et même plus encore car des barrières sont posées aux entrées de certaines ruelles. C’est assez fou de voir ce cloisonnement mais le Vietnam depuis mi-juillet 2021 vit son premier pic de l’épidémie avec le variant Delta. Le pays déjà fermé, affronte la crise à sa manière, en confinant. Pour accéder au territoire national lui-même, un permis de travail était obligatoire, cette quarantaine devient moralement plus délicate. La sortie de l’hôtel au lieu d’être un réel soulagement apporte donc une nouvelle obligation, celle de faire comme tous les locaux, mais sans la facilité des livraisons facilitées à la maison. Car oui, sortie de quarantaine sans passer par la case magasin, donc pas de SIM locale, donc pas d’accès aux applications de livraison. Ce pourrait être un détail, mais du coup, l’accès à toute la nourriture livrée n’est pas accessible. Enfin presque toute car j’ai réussi avec Capichi à nous faire avoir un peu de Vietnam en bouche.

Je dis nous car depuis vendredi soir, je ne vis plus seul. Hervé, un collègue de secondaire nouvellement nommé à accepter que je vienne vivre avec lui le temps que je récupère mon propre logement. Avec la quarantaine, ça risque de durer aussi longtemps que la ville est confinée. Ainsi, vendredi soir, première vraie interaction sociale depuis deux semaines. Quel bonheur de simplement parler avec des gens, de visu, plus seulement par messages ou par téléphone, mais de vive voix. On a passé le weekend à discuter de choses et d’autres, allant au minimarché de l’autre côté de la rue, marchant dans notre quartier en allant même devant le nouveau lycée. Oui, à peine à 300m de la maison d’Hervé, j’ai été bluffé par cet établissement. Pour venir du Liban, le décalage est majeur. Immense, neuf et pleinement équipé, c’est un environnement de travail idéal. Reste à voir si l’on y aura accès, ce qui est clairement une autre histoire…

On a été transféré, car effectivement notre convoi de vendredi soir à 23H30 nous a paru comme tel, il ne fallait pas que l’on parte plus tôt pour dire que notre quarantaine était complète. Un chauffeur tout équipé en schtroumpf est venu nous chercher. Ne pouvant pas communiquer en anglais avec lui, il fallait juste espérer qu’il ne se tromper pas de chemin car nous étions dans l’incapacité de lui transmettre nos demandes. Après avoir déposé la mauvaise personne initialement, nous avons tous réussi à rejoindre le logement dans lequel nous étions tous sensés vivre. La maison d’Hervé ressemble à une maison typique vietnamienne, toute en hauteur. L’accès se fait par le salon, la cuisine est derrière, et le reste dans les étages. Une cuisine sans fenêtre, voilà bien une chose pas commune pour des Français vivants en plain-pied ou même sur deux niveaux. Ici, la première chambre est à l’étage supérieure, et chaque demi-niveau apporte une nouvelle chambre. On finit au quatrième par une terrasse avec des barreaux tout autour, j’en ignore encore la raison, mais terriblement efficace pour faire sécher le linge, ça en revanche c’est sûr.

Ma chambre actuelle est telle que sera probablement celle que j’espère avoir dans une colocation proche, au troisième étage, petit balcon, et lit immense et matelas dur. En parlant de ce lit, j’ai eu le plaisir d’avoir un drap et des taies d’oreiller Peppa Pig, si c’est pas la classe ! Peu m’importe, un lit pour dormir, un coin pour travailler, pour l’instant il n’y a guère à faire en plus. Je savais qu’en acceptant le travail ici, les conditions de vie pourraient être différentes, que le quotidien pourrait être plus délicat car chaque pays gère la crise à sa manière… Mais je ne peux m’empêcher de penser que ce que nous vivons ici est une sacrée épreuve malgré tout. Oui, confinement volontaire durant tout le mois d’août, isolation totale et sociale, loin de la famille, loin des amis. Les réseaux sociaux ont du bon, mais le revers de la médaille dans une situation telle que la nôtre actuellement c’est de voir celles et ceux qui ont la chance de vivre « normalement » alors qu’ici nous sommes confinés. Les émotions sont souvent mauvaises conseillères, il est forcément délicat de comparer le quotidien que nous avons à affronter ici avec celui des plages littorales bretonnes. Je sais pourquoi je suis venu, mais je sais qu’il est usant de voir la différence entre notre réalité et celle de la métropole. A force d’entre en face à face avec moi-même je me suis retourné le cerveau. C’est un monde étrange que le nôtre, et j’ai fait un choix. Il est trop tôt pour en tirer des leçons quelconques, mais cet été est assurément un des plus particulier que j’aurais passé.

Nous avons quitté un confinement strict d’une chambre à celui d’une maison. De l’hôtel à la maison, peu de changements. Le 6 septembre, les choses évolueront peut-être mais d’ici là, malgré tout, je resterai en quarantaine.

Voici mon chez-moi.
Voici mon chez-moi.
Voici mon chez-moi.
Voici mon chez-moi.

Voici mon chez-moi.

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II. En quarantaine

15 Août 2021 , Rédigé par Pereg

Cela fait plus d’une semaine que je suis à l’hôtel, chambre 322. Je n’ai le droit de mettre le nez dehors que pour le plaisir de récupérer mes repas, matin, midi et soir. J’ai oublié aussi le test pcr que nous avons fait à notre arrivée, il y en aura un également pour notre départ. Avant d’être coincé de cette manière, je ne savais pas réellement ce que pouvait être une quarantaine stricte. A Beyrouth, l’appartement déjà avec ses différents espaces nous permettait de disposer d’un espace moins restreint. En France lors du premier confinement, le kilomètre autour de la maison permettait malgré tout de sentir les embruns et de se balader dans des chemins. Mais ici, nulle possibilité n’est donnée à autre chose que cette chambre.

Cette chambre est devenue mon monde, avec une relative routine qui s’est instaurée. La livraison des repas à heure régulière facilite aussi cette mise en place. 7h30 petit-déjeuner, ou plutôt repas car quand on a un pot-au-feu à cette heure-là ce n’est pas la norme à laquelle nous avons pu être habitué. 12h00, déjeuner, et 18h30 le soir le dîner. J’ai le plaisir d’avoir dans la chambre face à la mienne la nouvelle proviseure, mais nous n’avons pas le droit de parler. D’ailleurs il est rare que l’on se croise quand on vient chercher nos repas à la porte. C’est arrivé finalement qu’une seule fois depuis le début. Pour prévenir que les repas sont déposés à la porte, sur la table à disposition, ils frappent à la porte. Au début c’était une alarme, étant déconnectable, je n’ai pas hésité à la couper pour préserver mon sommeil car je suis rarement sur le pont de si bon matin malgré tout. La nourriture proposée est une combinaison de plats locaux comme le Pho, qui est une soupe, et de plats plutôt occidentaux. Après mes excès estivaux, cette transition gastronomique a ses vertus.

Dans ce quotidien, il y a plusieurs objectifs que je me suis fixé, pour faire en sorte de valoriser cette quarantaine. Un peu de travail pour l’école, un peu de vietnamien, des exercices physiques, et de la lecture au quotidien. Vous me diriez oui c’est la base, tu peux le faire, et j’abonde. Je fais tous les jours certaines parties de ce programme, avec plus ou moins d’ardeur, mais rares sont les journées où ce programme a été complété entièrement. Catastrophe ? Non, assurément que non, car la première chose à préserver dans cet enfermement volontaire est le mental. Je fais donc les choses pas à pas. Les journées sont à la fois longues et très courtes. Le paradoxe temporel suit forcément l’humeur et l’implication dans l’activité dans laquelle on s’est plongée. De cette première semaine complète, je peux retenir les choses suivantes. J’ai appris mes premiers mots dans la langue locale, j’y vois un peu plus clair sur le travail que je vais commencer à faire en septembre. J’ai fini Barry Lyndon et démarré Le Vicomte de Bragelonne, j’ai un peu de retard sur Jason mais nul doute que je le finirai. Enfin j’ai un peu mal aux abdos donc je peux me dire que c’est un minimum. Je n’y vois non pas un accomplissement mais c’est un minimum que je ne saurai m’enlever.

D’ici à dimanche prochain, je devrai sortir pour de vrai de cette chambre et aller voir le monde extérieur. Enfin presque. Le Covid-19 fait actuellement des ravages au Vietnam comme il n’avait jusqu’alors jamais fait. Plus de 5000 cas quotidiens. La ville elle-même est cloisonnée et pour sortir de chez soi, il faut un laisser-passer, faire ses courses et s’en revenir. Ces mesures sont en vigueur jusqu’au 23 août à minima. La découverte de mon quartier, de la ville et de ses merveilles, attendra encore un peu. Le pays ne peut se montrer sous son meilleur jour, mais viendra le moment où nous serons libres de circuler. A ce moment je serai prêt à arpenter ce nouvel univers qui est le mien. J’ai fait le choix de venir ici, conscient que les mesures vis-à-vis de la pandémie pouvaient être plus restrictives. Elles le sont. Chaque pays, chaque gouvernement, agit selon ce qu’il pense être au mieux et les décisions européennes ne sont pas celles qu’ont prises une majorité de pays dans le monde, c’est ainsi.

La quarantaine agit aussi comme une phase d’introspection. Ce n’est pas un gros mot et il serait absurde de dire que ce moment ne me fait pas réfléchir, à mes choix, mes envies, mes perspectives. Pas de grande remise en question, pas de prise de tête sur telle ou telle chose, juste l’acceptation de ces pensées qui sont les miennes actuellement. Mon corps est au Vietnam, mon esprit lui, est très proche du Liban. Entre les pénuries qui s’accumulent et l’accident mortel de la nuit passée, ça fait une nouvelle fois beaucoup. Trop. Je m’inquiète forcément pour mes amis qui y vivent, ceux qui vont y revenir aussi à la fin de l’été. Sans parler de l’enseignement dans une telle situation. J’ai quitté un pays souffrant, j’ai l’impression qu’au cancer s’est ajouté le choléra. Devant ce tableau noir, je continue malgré tout à espérer. On ne quitte jamais vraiment un endroit, et Beyrouth comme Varsovie ou Bordeaux, ce sera toujours un peu chez moi.

Je suis à Hanoï, pour une nouvelle expérience, sur un nouveau continent. Mais pour l’instant, je suis simplement, en quarantaine.

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I. Nouveau départ

8 Août 2021 , Rédigé par Pereg

Avant de partir...

Avant de partir...

Dimanche 8 août 2021, je reprends à nouveau la plume pour évoquer ce nouveau départ qui est le mien. Cet été à nul autre pareil à amener son lot de rebondissements, mais aujourd’hui je suis où je devais être, à Hanoï, en quarantaine. Oui, je suis arrivé ici vendredi soir tard dans la nuit, et à présent j’ai quatorze jours à faire dans ma chambre. C’est fou et à la fois ce n’est rien. Le monde covidé dans lequel nous vivons impose des restrictions. Celles mises en place ici au Vietnam sont très importantes. La ville elle-même est confinée d’ailleurs pour deux semaines également. Alors que je sois à l’hôtel ou dans un logement personnel rien n’aurait changé. Impossible d’aller dehors.

Avant de me retrouver dans cette chambre, j’ai proposé de mon été du mieux que je pouvais. Parti avec émotion début juillet du Liban que je quittais pour de bon, j’ai eu la sensation d’avoir pu croiser celles et ceux que je souhaitais cet été. Passer du temps en famille était de loin ma priorité et ce fut clairement le cas. Avec mes neveux et nièces, ma famille proche, mes filleuls, mes parrain/marraine et les cousins sans oublier les amis. Avec un départ prévu au 30 juillet, il fallait faire court. J’ai eu le droit à quelques jours de plus sur le territoire métropolitain, j’en ai profité un peu plus. Quitter un endroit qui nous porte autant est toujours délicat, ma Bretagne, mon Liban, ils m’appartiennent comme je leur appartiens.

On pourrait donc me rétorquer, mais pourquoi repartir ? Cette envie si irrépressible, ce besoin si vital est bien le mien. Je voulais, je me devais de partir pour une nouvelle contrée. Depuis plusieurs années déjà je pensais au Vietnam. Rien ne m’y attachait, mais comme pour Varsovie ou Bordeaux, le sentiment profond que, si je m’y rends, les choses vont bien se passer.  Alors quand début mars on m’a proposé le poste ici, je n’ai pas réfléchi longtemps. Le sentiment serein que c’est là que je vais poursuivre ma vie, continuer à découvrir ce monde qui est le nôtre, apprendre une nouvelle langue, m’ouvrir aux autres, et bien sûr enseigner.

Cette volonté ne va pas sans difficulté mais je ne puis me plaindre de mon choix. C’est ma volonté qui m’a mené où je suis. Ce travail, je le désire et je ne doute pas de tout ce que ça va m’apporter. Il est vrai aussi que cette découverte future me laisse un peu perplexe avec les circonstances actuelles, je souhaite juste que les choses s’améliorent pour qu’enfin la richesse de la culture, de la gastronomie et la société vietnamienne me tendent les bras. Je n’en ai qu’un aperçu au travail de ma fenêtre, de la télévision locale, de mon guide de voyage. J’y entrevois une certaine ironie, toucher du bout du doigt le rêve, mais finalement ce n’est que son reflet dans l’eau. Il faudra attendre pour ouvrir les yeux et s’émerveiller dans ce nouveau quotidien qui sera le mien.

Le périple qui m’a mené ici ne fut pas sans heurts. Tout au long de l’été j’ai commencé par m’inquiéter pour ma seconde dose de vaccin. Le fait d’avoir eu ma première dose au Liban avec AstraZeneca rendait impossible une seconde dose en France avant septembre. Ajouter au bonus qu’au Vietnam, je ne pouvais recevoir une seconde dose en arrivant, je me trouvais dans une situation ubuesque dont mon médecin traitant à Saint-Malo m’a extrait en me permettant d’avoir une seconde dose. Pass Sanitaire validé pour la France, c’est le plus important. Parti à partir le 3 août, dans un train blindé, j’ai me rendre à une exposition dont j’avais entendu parler des mois avant sur les divas du monde arabe. Dalida, Oum Kalthoum, Dalida et bien sûr Fairouz. Du temps, grâce à mon métier j’en ai toujours eu, mais voilà que courrai comme jamais je n’avais fait durant une période estivale.

 

Les divas du monde arabe...
Les divas du monde arabe...

Les divas du monde arabe...

Pour entrer au Vietnam, la lourdeur administrative locale m’a impressionné, c’est pour ça que jusqu’au bout, je voulais être sûr de ne rien avoir oublié, de ne rien avoir oublié, ce qui aurait rendu caduque mon arrivée ici. Un pcr en anglais avec de multiples informations, un dossier pour l’immigration et plus encore. Ce qui m’a le plus gêné, ce sont les bagages. Me voir réduit à 30kg en soute, je ne m’y attendais pas et j’ai ainsi dû reprendre mes valises, en y laissant la moitié de mes affaires, que je me ferai peut-être envoyé plus tard. Un long voyage. Parti à 16h, à Minuit à Doha pour la correspondance. Un aéroport immense, avec un monde fou. Je ne voyage pas seul, nous sommes un groupe de 7 à arriver en même temps. Nous avons cherché un endroit pour nous reposer un peu car l’escale durait plus de douze heures. Au bout du terminal D, après être passé à côté de la délégation brésilienne paralympique, des fauteuils nous attendaient. Une dernière marche et puis s’endort. A peine cinquante personnes dans notre avion pour Hanoï. Ce n’est pas étonnant car actuellement le pays est fermé aux visiteurs. Il faut obligatoirement un permis de travail pour pénétrer dans ce pays. A l’arrivée, combinaison schtroumpf obligatoire pour faire le chemin jusqu’à l’hôtel. Dès mon premier mouvement, je l’ai trouée, j’ai éclaté les gants et les lunettes avaient bien trop de buée. Après une attente interminable, nous avons pu prendre la route de l’hôtel. J’entrais dans ma chambre il était presque trois heures du matin. Encore dans mon rythme européen, la première nuit fut fortement décalée.

Ma première journée de quarantaine est passée très vite avec l’avantage de pouvoir suivre les jeux olympiques à des heures plus accessibles, surtout les finales des sports collectifs. Du basket au volley avec le handball, j’ai vibré, en vietnamien dans le texte, c’était encore plus drôle. Les valeurs portées par l’olympismes sont puissantes et on se laisse toujours porter par la ferveur sportive. La nuit fuit meilleure et celle qui est la mienne ce soir le sera assurément également. Car oui, cinq heures de décalage avec l’Europe, le rythme du quotidien est donc à trouver.

Pour l’heure, une séance de sport, une séance de vietnamien et un peu de travail, ce sera mon lot quotidien pour occuper ces journées qui sont les miennes. Je n’oublie pas de me détendre non plus, mais pour en profiter vraiment, il faudra le mériter. Savoir que je ne suis pas seul dans cette galère aide aussi beaucoup, sept à arriver ensemble, ça créé forcément un esprit d’équipe, de soutien, de solidarité. Garder l’esprit vif et occupé sera aussi la clé. Place à la quarantaine, je vous ferai par de cette expérience dans son ensemble la prochaine fois.

En partant de Varsovie en 2011, je m’étais dit que je voulais enseigner à l’étranger et que j’avais axé mes études, mon travail, toujours en gardant en tête cette volonté de travailler avec l’AEFE. Ce fut fait au Liban, le challenge aurait pu s’arrêter là. Mais non, ce n’était pas suffisant. Reprendre la route pour un nouveau contrat de trois ans était la seule chose que je gardais en tête. Comme un second souffle, une nouvelle voie, un nouveau départ.

D u schtroumpf à la quarantaine...
D u schtroumpf à la quarantaine...
D u schtroumpf à la quarantaine...

D u schtroumpf à la quarantaine...

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Fin de résidence au Liban

2 Juillet 2021 , Rédigé par Pereg

Saida, Sour et ce beau cadeau des colocs
Saida, Sour et ce beau cadeau des colocs
Saida, Sour et ce beau cadeau des colocs

Saida, Sour et ce beau cadeau des colocs

Vendredi matin, je démarre la rédaction de cet article, cet ultime article libanais dans un café à Rennes. Oui j’ai pris l’avion, j’ai pris le train et bientôt je rejoindrai les parents à Saint-Malo, dernière étape de mon retour libanais, première étape estivale. Je ne ferai pas de tour de France cette année, mais je compte déjà les jours. En effet, je n’ai que 28 jours de présence sur le territoire métropolitain avant mon envol vers ma prochaine étape le Viet Nam. Mais avant de penser à  la suite, il me paraissait important de clôturer proprement ma résidence libanaise. Je n’ai pas eu le cœur ni la motivation d’écrire un article dimanche dernier. Je voulais profiter pleinement de mes derniers jours à Beyrouth. D’ailleurs on pourrait me dire que je n’ai pas fait grand-chose récemment, ce serait vrai. Mais il était nécessaire de poser un peu les choses. Mon carnet du quotidien à son importance, mais l’écriture de mon blog, de son aboutissement était une nécessité absolue également.

Après un weekend dans le nord, la semaine de travail avec les élèves m’a paru tellement désuète. Plus de motivation, plus de force pour travailler, une concentration dissolue. C’est bien normal quand on arrive fin juin, que le cœur n’y soit plus. Les dernières notions de travail ont été un peu fun, mais pour autant ça ne suffisait pas, leur esprit n’était plus là. Le mien non plus d’ailleurs d’une certaine manière. Mon lak, celui que j’ai connu dès la première année a bien disparu. Les journées de formation avec le départ combiné de plus d’un quart de l’effectif me confirme que le vent a clairement tourné. Je quitte ce lycée où beaucoup de choses ont changé, la plupart des collègues que j’affectionne quittent également, d’autres restent, mais je sais bien qu’une nouvelle année avec tous ces changements, ça aurait été délicat.  Je n’en reste pas moins marqué et bienheureux du travail accompli, avec les enfants et les collègues, de la coordination aux réunions EPS, ce lycéen, cette famille reste la mienne.

La vie quotidienne était pensante aussi, même si j’avais plaisir à aller à l’école, on rentre à la maison, pas d’électricité et cela pendant 12h sur 24h, pas de clim. Dans la rue du bordel avec les stations-services qui font de la rétention et des files d’attente à n’en plus finir… Oui Ce fut fou, délicat, bordélique, mais je crois que mon départ imminent m’a fait m’y accommoder en me disant, « c’est la fin, je peux faire avec car je pars bientôt ». Je ne sais pas si j’aurais été dans le même état d’esprit pour une année de plus… Je ne serai pas resté dans cet appartement, j’aurais cherché ailleurs. Mais s’il y a bien un choix que je ne regrette pas, c’est d’être venu habiter là avec Marc et Fady. Marc a géré son Covid, Fady est revenu pour l’été. Ils ont eu un geste génial et ce tshirt qui résume nos mois de cohabitation est un vrai plaisir. Après Belle et David, cette seconde réelle colocation libanaise fut profitable pour le meilleur, ils ont rendu ma vie bien plus agréable, ils ont fait de mon quotidien cette joyeuseté à partager. Le dernier verre hier soir devait aussi être pour eux, comme une évidence.

L’euro 2020 a rythmé mes derniers jours, une grande compétition sportive trop tôt achevée pour le groupe France, un huitième de finale contre les suisses qui la méritent amplement, mais j’avoue que ça pique encore… Une première depuis 2010, une sortie de route qui j’espère remettra la France sur de bons rails pour la coupe du monde 2022. Je le regrette surtout pour Ngolo Kanté que je vois privé de ballon d’or en fin d’année, si les anglais ou les belges vont trop loin. Ça me fend le cœur, mais j’ai envie de voir l’Italie aller loin, mais cette compétition peut réserver de belles surprises, la Suisse, l’Ukraine ou la République Tchèque. Le football d’accord, mais il y a aussi les Habs en finale de Stanley Cup rudement menés, la NBA dont la finale à venir me paraît clairement indécise. Le vélo aussi avec le Tour de France et ses quatre étapes bretonnes. La famille est allée la voir, ils ont eu raison. J’aurais fait de même si j’avais pu. C’est toujours spécial d’avoir le plaisir de la caravane dans la région, il faut simplement en profiter au maximum.

Après cette digression d’animation, car mes soirées se sont plus passées au bar qu’autre chose, j’ai la sensation d’avoir achevé mon périple libanais de la manière souhaitée. Une dernière plage à Sour, cette eau est si belle. Une dernière balade à Saida, se perdre dans ses rues est toujours un délice. Raouche et la Corniche comme une ultime marche dans Beyrouth, une dernière bouchée à Mezian. Ma ville, Beyrouth, celle qui m’a tant offert, fait découvrir et évoluer. J’ai rencontré plein de personnes formidables, qui resteront dans ma vie pour toujours. Je me suis fait tatoué le cèdre, arbre millénaire symbole de ce Liban historique, et dont la nature foisonnante a tellement à offrir. Ce pays, je le quitte, je ne sais quand j’y reviendrai, si j’y reviendrai, mais il m’est encore trop difficile de pouvoir dire combien cette première résidence m’aura marqué.

Yalah Bye, Behebak ya Lubnan, Beirut, madinati hebik ktir.

Au revoir mon Lak.

Au revoir mon Lak.

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Paris sportifs, première dose et Qadisha

20 Juin 2021 , Rédigé par Pereg

balade dans la Qadisha

balade dans la Qadisha

Dimanche soir et minuit vient de sonner à l’heure où j’écris ces premiers mots. Ce long weekend aura eu raison de mon écriture pour le meilleur assurément. En effet, après une nuit dans un couvent, après une balade dans Trablos, retour tarif à Beyrouth pour une soirée au calme sans pour autant avoir eu la possibilité de prendre le temps de poser mes mots. Même si le réveil sera tôt, je ne voulais pas déroger à ma règle d’écriture. Un article court n’en reste pas moins un article et de ce côté, j’ai toujours le plaisir d’écrire. J’ai d’ailleurs en ma compagnie mon carnet d’écriture pour clore mon périple libanais dans lequel je ne manque pas de noter à chaque fois ce qui me passe par la tête. Comme durant mes colos, ce carnet un peu spécial n’en reste pas moins un outil nécessaire et la coïncidence d’avoir fini le grand pour me permettre d’avoir celui-ci pour les derniers jours n’est vraiment pas pour me déplaire. Je n’en reviens d’ailleurs pas vraiment car il me ne me reste même pas deux semaines. Un dernier et ultime weekend, qui se passera à Beyrouth, et nulle part ailleurs.

C’est aussi pour ca que ce weekend, le pénultième, était celui qui permettait de partir, une dernière fois, dormir un peu plus loin. Il y avait une expérience dont on m’avait parlé, mais dont je ne m’étais pas réellement occupé avant de me dire qu’il serait temps de le réaliser. Aller dormir dans la Qadisha dans un refuge, autrement dit, un monastère. Car oui, dans cette superbe vallée, mon endroit favori du Liban, plutôt que de le faire simplement dans un hôtel à Bécharré, l’idée était de faire une randonnée, rejoindre un monastère, y dormir et reprendre la marche le lendemain. J’étais donc rentré en contact avec différents endroits avant d’en choisir un, Notre Dame de Qannoubine. Départ vers midi, repas et baignade à Enfeh, puis montée dans la vallée. Voiture posée à 18h, avec la confirmation que la marche sera close avant la nuit, il était temps de partir. Et faire un moment pareil, au calme, faire cette soirée non de recueillement mais de repos, était un programme pleinement alléchant, je dirai même nécessaire. La vue étant folle, ce calme plus que bienvenue permettait de prendre du recul une dernière fois sur tout le séjour que j’ai pu faire ici. Au matin, départ après la messe des nonnes, non je n’y ai pas assisté simplement attendu leur fin pour un retour vers la voiture. Une nouvelle balade dans la vallée, un monastère orthodoxe à visiter avec de jolis escaliers. Passage rapide à Trablos pour une dernière vue de la citadelle, de la foire et son vide absolu. Ce weekend au nord avant d’attaquer la dernière semaine avec les élèves, m’a permis de cocher toutes les caches de ma wish-liste, de tous les endroits que je souhaitais découvrir dans le pays. Je n’ai pas tout vu, je n’ai pas tout fais, mais je peux clairement affirmer avoir découvert le Liban du Nord au Sud, d’Est en Ouest. Bien sûr Nakhoula et sa région ne me seront pas accessibles, ni la barrière de St Antoine, mais qu’importe. Ce Liban je l’aime et il me reste encore dix jours pour profiter des gens auxquels je tiens.

Ces derniers jours à la maison, je n’ai eu que deux préoccupations, la première est réalisée, la seconde sera peut-être plus compliquée, mon vaccin et ma moto. Je m’étais enregistré sur Covax, et c’était forcément délicat de voir comment les choses évolueraient mais j’étais bien déterminé à prendre ma première dose ici, pour avoir la possibilité de faire la seconde en France et surtout éviter si possible, les trois semaines de quarantaine en arrivant au Vietnam. On m’a dit de me présenter le 16 juin à l’hôpital Rafic Hariri au Sud de la ville avant midi. Il n’était pas 9h que j’étais sur place et j’ai eu le droit à ma dose d’Astrazénéka. Mais quoi ? Tu as fait une dose de ce vaccin alors qu’en France il te serait interdit ??? Oui je sais, mais c’était le seul que l’on me proposait ici. Déjà, je m’en sentais soulagé. Je l’étais moins le soir par la puissance de la réaction au remède. 24 heures intenses ont suivi, entre fatigue violente, fièvre, tête qui tourne et plus encore, j’étais mis ko. Mais depuis, j’en suis surtout soulagé car j’envisage la suite avec confiance. Si je peux faire la seconde avant le 8 juillet, je pourrais donc être le 22 officiellement déclaré immunisé et donc envisagé plus sereinement la découverte du Vietnam à suivre. Tout peut encore changé, mais une semaine en chambre d’hôtel ce n’est pas la même chose, financièrement bien-sûr, mais moralement surtout. On verra, le mantra libanais me reste.

Ces jours-ci, l’euro2020 de football reste l’évènement le plus important que j’ai envie de suivre au quotidien, sportivement d’abord car les matchs peuvent être intéressants, et le sommet France-Allemagne a été un match magnifique à vivre au pub. Une régalade collective, de force, de sérénité contre une équipe qui nous réussit plutôt bien, mais qui a permis de tester aussi la qualité de ces 26 bleus. Depuis la France a fait un nul contre la Hongrie et bien qu’elle a son destin entre les mains, n’est pas garantie d’une suite de tournoi plus facile. Pour pimenter mon suivi de cette compétition, je me suis mis à parier sur les matchs, ce qui m’a plutôt réussi d’ailleurs globalement, mais j’en reviens à présent à privilégier l’équipe qui me rapportera, non pas celle que j’ai envie de voir gagner. Du coup, je peux faire choux-blanc, comme avec les bleus. Les italiens m’ont bien aidé, j’ai été impressionné par leurs qualités collectives, mais seront-ils au rendez-vous en élimination directe ? Nous le verrons bientôt. Ce petit ajout, pourra se faire à nouveau sur des compétitions bien particulières, mais avec parcimonie, car ça reste de l’argent.

J’ai fini ma première page et je commence à bailler à m’en décrocher les canines… J’ai regardé le score désastreux de l’abstention aux élections du jour, de voir la Bretagne plutôt coloriée en rose me fait plaisir, le national ne m’intéresse pas. Les Suns semblent se diriger vers le match 1, et moi vers le sommeil. A bientôt

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Football, massage cardiaque et cas contact…

13 Juin 2021 , Rédigé par Pereg

Dimanche matin, j’attends de faire un test rapide car mes maux de têtes d’hier m’ont convaincu de ne prendre aucun risque et de faire un test ce matin. Un de mes colocs était à un mariage le weekend dernier, il y a passé du bon temps. Cependant il a côtoyé un cas positif, et l’est devenu lui-même mercredi… Du coup, je me suis retrouvé cas contact et ça implique un aménagement assez fort de ma vie quotidienne. J’ai dû être remplacé à l’école et je ne pourrai y retourner que le 22 juin si tout va bien d’ici là. Mais les sorties sont aussi limitées, il en est de même de mes activités. Si je devais m’en attrister je ne serai pas rendu, pourtant c’est bien le cas malgré tout. Ça me peine de me retrouver confiné à nouveau alors que mon séjour libanais se termine.

Être cas contact, ce n’est pas fun, mais la journée d’hier a donné son plein sens à la maladie et la tristesse qu’elle peut provoquer... Durant le match de l’euro Danemark-Finlande, un homme s’est effondré sur le terrain. Christian Eriksen. La même chose avait eu lieu durant la coupe des confédérations en 2001 et Marc-Vivien Foé, lui n’avait pas survécu. Le danois, après avoir reçu un massage cardiaque, a pu être évacué à l’hôpital, et semble se remettre doucement de son malaise. Tout est heureux. Le football a progressé dans la prévention et le soin des cas cardiaques qui sont malheureusement encore trop fréquents. Mais la réaction de ses coéquipiers l’entourant, de ses adversaires, du public, tout cela dépassait évidemment le choc terrible de ce malaise. Le football a repris après avoir reçu des nouvelles rassurantes, et le score au final est anecdotique.

L’Euro a commencé vendredi soir par la victoire italienne sur la Turquie, la France ne jouera que mardi face à l’Allemagne, je pense que nous allons gagner mais on ne sait jamais, il est encore trop incertain pour savoir ce qu’il en sera. Notre équipe est belle, mais une compétition peut parfois réserver des surprises et je me dis que le plus important est de voir de beaux matchs, même si bien sûr une victoire des bleus après la défaite en finale en 2016 serait toujours plus beau. Le tournoi démarre à peine, je vais regarder quelques matchs du premier tour et le reste du mois de juin sera rythme par la compétition. Je ne m’interdit rien pour autant, et hormis ceux des bleus, ce n’est pas si grave si je ne suis pas devant tous les matchs de la compétition. C’est vraiment plaisant de retrouver des stades remplis, des ambiances festives, et un peu de qualité sur le terrain. Cependant mon temps libanais est limité et je souhaite aussi en profiter au maximum de ce qui m’est donné. Alors je dois jongler avec mes possibilités pour toujours fonctionner avec le sourire.

Ces derniers jours, les files d’attente devant les stations essences se sont allongées, le dollar est reparti à la hausse et les tensions rejaillissent… Oui le Liban a ce côté poudrière et la crise actuelle continue de creuser le fossé. Il est difficile de prédire ce qui peut arriver, mais je ne vois pas la situation s’améliorer. Les temps sont délicats pour les libanais, même les cafés à présent sont obligés de laisser des moments sans électricité, ils ne peuvent pas toujours en fournir. Tout parait bien calme en ce dimanche matin, mais pour combien de temps ? … Je ne veux pas être pessimiste mais voir des gens passer des heures aux stations essences n’augure vraiment rien de bon.

Hier, pour me changer les idées, j’ai été plongé dans une douce mélancolie musicale, en écoutant des chansons de territoire, de terroir presque. Je ne parle pas du vin mais vraiment de la terre où l’on a pris racine, cette terre qui nous a fait grandir. L’identification est toujours forte même si ce n’est pas la Bretagne. De la Corrèze au Sud, des corons à la Savoie, l’attachement à un endroit est toujours évocateur pour celle ou celui qui est loin de chez lui. L’écho de la vibration de ces chants m’a aussi ramené vers le peu de temps français que je vais avoir cet été avant mon nouveau grand départ vers l’inconnu. A l’heure où le nationalisme sportif prime sur la vie quotidienne, à l’heure de vibrer aux mouvements du ballon rond, je sais que je suis français, mais aussi un breton loin de sa terre natale.

Une balade que j’ai pu faire, m’a ramené à Guiscaër. En effet je suis allé à Tanayel, dans une ferme pédagogique. Aller voir des vaches laitières, la salle de traite et les pâturages n’était en rien nouveau pour moi, mais je sais bien que pour mes élèves, rien de tout ça ne pourrait sembler évident et il serait donc intéressant qu’isl puissent aller découvrir une ferme, et tout simplement d’où vient le lait qu’ils boivent. Je doute que la moitié le sache. L’odeur si caractéristique des bovins, le foin et l’étable, cela faisait bien longtemps. J’ai eu en revanche mal au cœur en voyant que ces belles vaches avaient toutes des colliers électriques, les empêchant de meugler à leur bon vouloir. Je ne sais pas si c’est réellement autorisé en France, mais cette pratique d’impulsion électrique si l’animal se met à crier ressemble pour moi à une forme de torture. Je ne suis pas un expert animalier, mais je me mets simplement à leur place, si au moindre son, on reçoit un choc électrique….

L’électricité est tombée à 10h00 et je n’avais pas pris le temps depuis de reprendre la fin de l’article de la semaine. Le Joker n’a pas encore perdu à Rolland, les anglais ont battu les croates et je vais suivre les matchs de la soirée. La chaleur de ce dimanche m’a quelque peu écrasée, rien de surprenant car même après trois ans mon corps n’est toujours pas habitué. Ou peut-être est-ce dû aux quelques pintes ingurgitées sous le soleil de plomb, je ne saurai le dire. Mais le sourire reste le même et à l’heure de terminer cet écrit je sais que je suivrai pleinement la soirée sportive.

Une nouvelle semaine à faire à la maison, mes élèves seront en classe avec ma remplaçante pendant que j’assurerai la liaison en ligne. Nous sommes vraiment passé à un autre enseignement, et il me tarde de retrouver mes pitchounes en classe. Ce sera après la fête de la musique et d’ici-là, de nouvelles péripéties. Encore 3 semaines…

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